Chapitre 18 : Évacuation

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Je me décide à descendre examiner le quatrième étage, prenant ainsi l'énorme risque de retourner en arrière. Je frissonne à la seule idée de vagabonder dans les couloirs de l'étage précédent, et de voir mon ombre se déformer au fur et à mesure de mes pas.

Prenant mon courage à deux mains, je m'agenouille au sol, à l'endroit-même où je compte redescendre, et me cramponne au carrelage tout en m'infiltrant au centre du trou. Je parviens tant bien que mal à me construire un passage, puis me laisse glisser à l'intérieur du trou.

J'aterris violemment sur les genoux, et manque de pousser un cri de douleur.

Le souffle court, je détaille rapidement du regard la pièce où je me trouve : une chambre d'étudiant typique. Je me faufile sans attendre entre le bureau et le lit dépourvu de matelas, dans le seul but d'atteindre la porte.

Je passe mon visage à l'extérieur. Le couloir est désert, mais j'écoute attentivement, prête à me calfeutrer à l'intérieur en cas de bruits métalliques inconnus. Avec prudence, ne remarquant toujours rien de menaçant, j'avance sur la pointe des pieds, jusqu'à m'arrêter dès la deuxième porte que je vois : au dessus du numéro de chambre, le même petit soleil apparaît, gravé avec acharnement dans le bois de la porte.

Mon regard est alors interpellé par la troisième porte, où le symbole se trouve également.

Sans surprise, la difficulté est de la partie.

Toutes les portes de chambres comportent le symbole de l'astre. Toutes, sauf une.

Je me rends compte que je suis partie sur une fausse piste depuis le début. La pièce à trouver est celle qui ne comporte pas ce symbole.

Arrivée à cette fameuse déduction, je crie aussi fort que je le peux en direction du plafond :

- Ici, venez !

Impatiente, j'entre seule dans la chambre concernée. Il y règne une lourdeur effrayante, et, à l'opposé des autres chambres, tous les meubles semblent littéralement sans-dessus dessous. Deux étagères à livres se renversent l'une contre l'autre, à moitié ensevelies par des couvertures blanches dont l'extrémité touche l'un des bouts de verre qui jonchent le sol. Je ne souhaite même pas imaginer ce qui a pu se passer à cet endroit.

Soudain, les sens en alerte, j'entends de rapides tapotements depuis l'extérieur. Ce ne sont que les garçons qui arrivent, mais pendant une seconde, j'ai tout de même failli faire une crise cardiaque.

Karl arrive en premier et traverse la pièce, le visage couvert de suie :

-Tu as trouvé quelque chose ?

J'acquiesce, tandis que les deux autres entrent en trombe dans la pièce, essoufflés.

- Tu es brillante, Harmony, souffle aussitôt Jim.

Je suis troublée par ces mots, mais ne réagis pas pour autant, trop occupée à examiner la serrure brillante du conduit d'évacuation de l'air, juste au pied de la table de nuit.

-Qui a la clef ? questionné-je brusquement.

- C'est moi, souffle sèchement Karl.

- Donne-la-moi.

Il me la lance sans ménagement, furieux de ne pas avoir compris la solution avant moi, ses capacités remises en question.

Clef en main, je glisse jusqu'à la plaque et fait tourner celle-ci dans la serrure. La plaque de métal s'ouvre dans un grincement, recouvrant mon visage de poussière.

Je ne vois pas distinctement, mais comprends que le conduit forme un passage sinistre, voire effrayant.

J'espère juste ne pas être claustropobe...

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