Chapitre 29 : Complication

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Je fonce droit devant.

Nous atteignons la pancarte en un rien de temps. Les dix gardes se rendent compte de notre présence et tirent sur tout ce qui bouge. Karl hurle de continuer, quoi qu'il arrive. Une balle perdue atteint le mur à côté de moi.

Un cri. Un corps s'effondre derrière moi.

Je risque un regard : William a été touché à la hanche.

-WILLIAM, NON !

Je m'arrête et me retourne vers lui. Grosse erreur. Un des gardes me tire douloureusement les bras en arrière. Je suis hors de moi : je me débats comme une lionne. Le garde tient bon et un deuxième vient en renfort pour me faire tomber à terre et me calmer par une clef de bras.

- Essayez d'attraper les deux autres ! crie celui qui me tient. Allez !

Je hurle. J'ai le nez en sang, mon bras me fait mal.

On entend les huit autres hommes partir à la poursuite de Jim et Karl.
Mon dieu...pourvu qu'ils réussissent à s'échapper...pourvu qu'ils s'échappent...

-Emmenez ces deux-là au poste de contrôle. On va essayer de les faire parler.

Je déglutis difficilement. Ils vont sûrement nous forcer à dire quelles étaient nos attentions en s'enfuyant ainsi. Je me fais jurer de ne rien dire.
Il me soulève et me force à avancer.

-Celle-là est une vraie furie.

Heureusement que l'autre est blessé.
Je vois William. Il souffre, la main sur la hanche. Il titube.

Nous somme emmenés jusqu'au poste de contrôle de quatre Cycles dans un Web-save.

C'est calme dans ma tête. C'est calme de savoir que l'on va mourir. Qu'il n'y a plus aucun espoir. On nous place dans des cellules individuelles : un banc et des toilettes turques. La mienne sent la rouille et le fer.

J'aurais voulu voir une dernière fois le visage de William. J'aurais au moins voulu lui dire à quel point je l'aimais. À quel point on aurait pu être heureux sans ces pourritures de quatre Cycles.

J'entends le bruit caractéristique du déverrouillage de la cellule. L'homme qui y entre est le dernier homme que j'aurais voulu voir entrer dans la cellule.

Maru.

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