Entre Ténèbres et Lumière {en cours de correction}

Chapitre 5 : Soren

Coucou tout le monde ! Je voulais vous remercier de suivre les aventures de mes nouveaux personnages. J'adore lire vos commentaires, ça me réjouit vraiment.
Je poste exceptionnellement la suite aujourd'hui car j'aimerais inscrire Entre Ténèbres et Lumière aux wattys 2017.
Surprise surprise !

EDIT: Chapitre corrigé ! 

Yola et moi marchions en silence. Aucun de nous n'osait dire un mot, de peur de briser l'ambiance féerique qui régnait dans le sous-bois. Nous craignions également de faire de mauvaises rencontres et la discrétion était la meilleure des options dans tous les cas de figure.

La clairière colorée avait laissé place au vert profond, riche, luxuriant des arbres et à la blancheur du lichen qui recouvrait les troncs. Une mousse d'un vert plus acidulé recouvrait l'humus de la forêt et étouffait le bruit de nos pas.

Même si je ne pouvais pas m'empêcher d'être déçu qu'il ne fasse pas nuit, alors même que nous étions dans l'Aurore, j'étais émerveillé par la beauté et l'exotisme que nous offrait le décor. Je pouvais même entendre des oiseaux chanter, animal qui était fort rare à Ankan. J'en voyais parfois un voler d'un arbre à un autre et mon cœur se figeait de bonheur.

Je ne comprenais pas pourquoi cet endroit nous était interdit, pourquoi nous ne venions pas tous habiter dans l'Aurore. La vie serait sans aucun doute plus agréable qu'à Ankan !

Je remarquai tout à coup quelque chose d'étrange. Les bois me paraissaient plus sombres, moins lumineux. Je m'arrêtai soudainement, frappé de stupeur.

— La nuit... murmurai-je en brisant le silence. Je crois que la nuit arrive.

Yola se mit à trembler.

— Nous ferions mieux de rentrer, me pressa-t-elle en inspectant les environs, alarmée.

— Quoi ? m'insurgeai-je, éberlué. Mais tu ne veux pas voir la nuit, savoir ce que c'est que d'être dans l'obscurité ? Voir disparaître le soleil ?

Elle ne me répondit pas, se contentant de secouer vigoureusement la tête. Je délibérai intérieurement quelques instants et décidai de faire demi-tour. Nous étions maintenant à bonne distance de la clairière et je ne voulais pas que nous mettions trop de temps à rentrer. Mon père ou un de ses subalternes pouvaient ordonner qu'on nous mette la main dessus, et cela même si j'avais souvent l'habitude de disparaître sans laisser d'explications.

Tout de même, râlai-je intérieurement, j'aurais rêvé de voir la nuit. J'étais sûr que c'était encore plus extraordinaire que ce que le vieux Royan racontait. J'en voulais un peu à Yola d'être aussi pressée et me questionnai sur l'intérêt de l'amener avec moi, la prochaine fois.

Ce fut à ce moment que la réalité me frappa. J'avais l'intention de revenir. Je ne pouvais plus me contenter des régions arides d'Ankan. J'avais besoin de ce vert, de cette fraîcheur, du chant des oiseaux, des fleurs colorées. Je ne pouvais plus simplement survivre dans mon monde sec et inhospitalier. Je voulais plus, beaucoup plus. Ces virées dans l'Aurore pourraient se révéler être de véritables bouffées d'oxygène. Et qui sait ? Peut-être serais-je capable dans le futur de convaincre le roi de nous installer ci.

Je me tournai vers Yola et, remarquant son angoisse, je lui souris tendrement.

— Ne t'inquiète pas, Yola, nous rentrons. Nous n'avons qu'à revenir sur nos pas.

Son visage se détendit immédiatement et je m'en voulus de lui avoir fait subir autant de stress.

Nous parcourûmes une centaine de pas avant que la première brindille ne se mette à craquer. Yola ne sembla pas s'en apercevoir, mais j'entendis distinctement quelque chose détaler sur notre gauche. Je préférai ne rien dire à mon amie de peur de réveiller son anxiété, mais restai sur mes gardes. Je posai la main sur mon épée et gardai un œil sur les environs. Tout l'aller n'avait été qu'émerveillement et euphorie en découvrant la beauté enchanteresse des lieux. À présent, je me maudissais de ne pas avoir été plus vigilant, de m'être montré aussi distrait. Nous aurions pu être suivis par une horde de bêtes sauvages que je ne m'en serais pas rendu compte. Et maintenant, quelque chose nous traquait, je pouvais le sentir.