Entre Ténèbres et Lumière {en cours de correction}

Chapitre 43 : Soren

Voilà le dernier chapitre que j'ai écris. Petit cadeau du dimanche! Bisous!

Les ailes d'Héli-Anor se détendirent tout à coup et l'eau nous submergea avec une violence inouïe. J'eus à peine le temps de prendre une inspiration avant de me retrouver à flotter au fond du lac, dans une obscurité telle que j'avais du mal à voir mes mains. Mon premier réflexe fut de remonter à la surface mais quand je levai la tête, je vis que j'étais trop loin pour l'atteindre sans me noyer avant.

Je commençais à manquer d'air, mes poumons me brulaient et j'avais de plus en plus de mal à retenir ma respiration. Je cherchai désespérément les autres du regard, mais je ne voyais rien. Tout était flou, sombre et froid. Je savais que j'allais mourir, pourtant je ne paniquais pas pour cette raison. J'avais peur pour Loana.

Mais alors que mes muscles se contractaient en anticipation de ma noyade, je vis des trainées de lumière bleutée onduler en s'approchant de moi. Elles étaient encore loin mais se déplaçaient si vite qu'en quelques secondes l'une d'entre elle se retrouva devant moi et que j'écarquillai les yeux sous l'effet de la surprise.

D'après ce que je pouvais voir, je me trouvais face à face avec une jeune femme aux longs cheveux roux, qui flottaient gracieusement tout autour de sa tête. Elle avait une queue de poisson et c'était de cette partie de son corps qu'émanait la lumière bleutée.

Avant que j'ai eu le temps de revenir de ma surprise, la jeune femme fit tournoyer ses mains l'une autour de l'autre puis les écarta. Une bulle d'air se forma entre ses deux paumes et s'agrandit à mesure qu'elle les écartait l'une de l'autre.

Alors que j'ouvrais la bouche pour inspirer, dans un réflexe primitif, elle poussa la bulle dans ma direction et la moitié de mon corps se retrouva enfermé dans ce cocon d'oxygène. J'inspirai profondément en essayant de ne pas paniquer. Mais j'avais du mal à rester calme. Je venais de frôler la noyade et mes poumons me faisaient mal, ils avaient besoin de réoxygéner mon corps et ma respiration rapide et saccadée était incontrôlable.

Une main vint se loger dans la mienne et je baissai la tête pour découvrir que la jeune femme-poisson me tenait fermement et me tirait vers le fond.

Je voulus d'abord résister mais elle me lança un regard rassurant et si doux que je me laissai finalement faire. Etrangement, la pression ne se faisait plus sentir, dans ma bulle. Je regardai tout autour de moi, à la recherche de mes compagnons, alors que l'étrange créature me trainait toujours plus vite vers le fond du lac.

Je fus immensément rassuré de constater que d'autres jeunes femmes étaient apparues et avaient fait subir le même sort à Tenuka et à Loana, qui semblait inconsciente. Une dizaine d'entre elles avait saisi une Héli-Anor également immobile et nous suivaient.

- Où est-ce que tu m'amènes ?

Ma voix était rauque et elle était assourdie par l'eau qui entourait ma bulle. La jeune femme rousse ne se retourna pas. Elle continuait à nager avec dextérité.

Je remarquai tout à coup que nous allions contourner un énorme rocher. Une fois de l'autre côté, je découvris une chose extraordinaire. En contrebas se dressait une ville sous-marine, toute éclairée de bleu. Il y avait des dizaines de dômes transparents, tous de différentes tailles, certains plus grands que la cité dans laquelle nous nous étions réfugiés durant la tempête.

D'énormes poissons nous frôlaient de temps en temps et des bancs de poissons plus petits se déplaçaient entre les dômes, sans jamais les toucher.

La créature me guida jusqu'à un dôme de petite taille et toucha délicatement sa surface du plat de la main. Une onde se propagea sur la paroi et une ouverture se fit dans laquelle la jeune femme rousse me fit passer. La pièce aux murs arrondis et transparent était remplie d'eau. Mais dès que Tenuka, Loana, Héli-Anor et nos sauveuses furent également à l'intérieur et que la drôle de porte se referma, l'eau baissa en quelques secondes puis disparut par quelques orifices invisibles. Ma bulle éclata et je me retrouvai allongé sur le sol, trempé jusqu'aux os mais vivant.