Chapitre 11: Où es-tu ?

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Voilà deux jours qu'Anju avait disparu, et autant de temps qu'Ayato était d'une humeur effroyable. Il avait presque réussi à défoncer autant d'objets que moi. Il tentait de jouer l'insensible face à nous, mais nous n'étions pas dupes.
Nous ne savions rien des conditions de la disparition de l'humaine : une fugue ? Non, l'un de nous s'en serait aperçu et l'aurait arrêté, comme cela avait déjà été le cas par le passé. Un enlèvement ? On ne savait pas.

Entendre le prénom de cette gamine à longueur de temps commençait à me gaver.
Pourtant, on commençait à avoir une idée sur ce qu'il s'était passé, et même potentiellement un nom.

Les Mukami.

Des vampires au sang impur, qui nous détestent autant que nous.

« Subaru, va chercher Ayato, nous allons avoir une discussion sérieuse, m'intima Reiji. »

Loin de lui obéir comme un gentil toutou, j'allais tout de même prévenir Ayato, car il s'agissait de notre fierté, nous devions la récupérer.

Jamais nous ne céderions face à un ennemi qui voulait nous dépouiller d'un bien précieux.

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Voilà des jours que cela durait. Des jours que Ruki était si obnubilé par miss Sakamaki qu'il ignorait son état, des jours qu'il ne pensait plus qu'à ça. Les autres n'étaient pas mieux, mais étaient tout de même plus nuancé. Kou, l'idole blonde, travaillait en parallèle et se retenait tout de même un peu plus, malgré son caractère de chien. Yuma jardinait et prenait l'air, ce qui lui permettait de se changer les idées. Azusa ne changeait pas vraiment, il n'était pas si sadique que cela par rapport aux autres.

Mais Ruki lui, voulait tellement devenir Adam, pour lui. On le voyait changer et on essayait de le calmer, mais ce n'était pas vraiment simple.

D'ordinaire désintéressée, je m'étais décidée à agir. Certainement pas pour cette petite sotte, mais plutôt pour que mon frère cesse de sombrer.

J'étais à fleur de peau ces temps-ci à cause de l'ambiance du manoir. Jamais cela n'avait été aussi tendu, et c'était sa faute. Leur faute. J'avais envie de tout envoyer balader.

De plus, je me doutais que les Sakamaki n'allait pas rester bras croisés alors que leur protégée se faisait pomper du sang à longueur de journée. Mais à ce rythme, elle finirait vidée de son sang avant qu'ils ne rappliquent, ils avaient intérêt à faire vite. Donc je m'attendais au pire.

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Les jours et les semaines filaient, cela faisait trois semaines qu'elle avait disparu, et autant de temps que je ne pouvais plus profiter de mes siestes paisibles. Ayato était hors de contrôle, nous ne l'avions jamais vu comme ça. Subaru aussi devenait nerveux à force, il était le plus attaché aux sentiments après tout. Raito s'ennuyait, ce qui n'était pas une bonne chose non plus.

Reiji et Kanato quant à eux, étaient aussi las que moi. Nous allions agir. Il le fallait.

J'avais fait récolter à mes familiers des informations sur ces ex-humains. Ils la détenaient bien d'après mes dernières sources, et l'ambiance semblait houleuse.

Nous allions profiter de cette faiblesse pour passer à l'attaque. Mais pas de la manière dont ils se doutaient.

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J'étais encore isolée à l'extérieur. J'avais besoin d'air ces temps-ci. J'avais beau essayer de ramener Ruki à la raison, rien n'y faisait, il était obnubilé par ce plan foireux.

Ce « plan », ou plus simplement dit, le devoir des Mukami, consistait plutôt en l'accomplissement d'un mythe :
Selon le bienfaiteur des Mukami, qui est à l'origine de leur transformation en vampire et de leurs conditions de vie actuelles, il existerait une femme dont le sang serait spécial, appelée Eve. Lui serait destiné, un vampire qui lorsqu'il mord Eve, sent ses forces se décupler. Le sang spécial d'Eve ferait de ce vampire Adam, le plus fort des vampires.
Cependant après quelques recherches personnelles j'avais compris qu'il y avait quelque chose d'autre derrière ce mythe, mais je n'avais jamais pu en parler à mes frères. Et je n'aurais jamais pu non plus leur exposer la cruelle vérité...

Pensant à ces histoires bien trop complexes, je n'avais pas remarqué une présence derrière moi. En revanche, je la sentis lorsque je me fis violemment plaquer au sol.
Avec mes réflexes surhumains, j'étais déjà en train de répliquer en donnant des coups, mais malgré la douleur que cela semblait causer à mon ravisseur, il bloqua mes bras dans mon dos et y mit tout le poids de son corps avant que je ne sente d'autres présences l'aider et m'attacher.

La colère bouillait dans chacune de mes veines. Je me débattais furieusement, lançant des coups de pieds dans le vide, essayant de rouler de toute mes forces pour me dégager de cette emprise.
Crier à l'aide n'était pas mon genre, mais crier de rage si. Pourtant je n'en eus pas le temps non plus car on m'asséna un grand coup sur la tête et l'inconscience s'imposa à moi.

Avant que mes sens ne partent rejoindre mon esprit, j'eus le temps d'entendre la voix d'un homme.

« Voilà ce qu'il en coûte de s'en prendre à ce qui m'appartient. »

À travers ses yeux (Diabolik Lovers)Where stories live. Discover now