Chapitre 49 ½ : Ruki

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La plupart de ma vie, je l'ai passée dans un milieu aristocratique. Je connaissais parfaitement l'étiquette, l'histoire, le sport, la littérature. Mais une chose que je n'avais pas auparavant était la sagesse.

J'étais un enfant gâté et arrogant, trouvant amusant de maltraiter les personnes qui m'entouraient, par des méthodes sournoises et sadiques.

Ma famille était une famille aristocratique, pourtant mon père était un homme humble et généreux. Ce sont d'ailleurs ces qualités qui le menèrent à la ruine et notre déchéance.

Mais ce serait mesquin de dire qu'il s'agit de la faute de cet homme bon, disons plutôt que le karma s'est joué de moi et m'a puni pour mes actes.

Mon père, aussi bon et généreux soit il, n'était pas bon dans la gestion de ses affaires, ce qui nous mena à la faillite. Cependant, j'appris plus tard que la cause de cette faillite était liée à un démon qui manipula le président et lui fit détourner les fonds publics, imposant ainsi de nouvelles taxes et renvoyant les aristocrates qui le soutenaient.

Pourtant, je n'appris cette nouvelle que malgré moi, lorsqu'un matin je me réveillai par le bruit des serviteurs saccageant la demeure. Comme je les voyais essayer de dérober les objets de valeur, j'essayai de les arrêter. Mais, je n'étais qu'un enfant et tous se liguèrent contre moi pour me faire payer tous les mauvais traitements que je leur avais infligés. J'appris ainsi de leur bouche la faillite de mon père, mais aussi la fuite de ma mère avec son nouvel amant, nous abandonnant tous deux ici.

Blessé moralement et physiquement après avoir été piétiné et roué de coups, je sortis dans le jardin à la recherche de mon père.

Je le trouvai, pendu à un arbre. Ce souvenir me hanta si longtemps que je craignais même de fermer les yeux.

J'étais effrayé et seul. Je restai ainsi dans le manoir un certain temps, priant chaque soir que ma mère revienne me chercher, pleurant ces mots d'amour qu'elle avait l'habitude de me glisser à l'oreille avant que je ne m'endorme le soir, me désolant de ces paroles jetées en l'air.

J'en étais venu à penser qu'elle ne m'aimait pas réellement, cela m'empêcha sûrement de développer une relation de confiance avec les femmes plus tard.

Mais le karma n'avait pas fini de me faire payer, et comprenant que ma mère ne reviendrait pas, je dus vivre seul, abandonné dans la rue. Les autres aristocrates se moquaient de moi, on me pointait du doigt.

Enfin, je finis mon chemin dans un orphelinat. Je n'avais pourtant pas plus d'espoir sur un comportement meilleur à mon égard : les gardiens et les autres enfants me traitaient tout aussi mal à cause de mon attitude passée et de mon ancien statut social.

Pourtant, un garçon sortit du lot.

A cette époque, j'avais été battu et j'étais recouvert d'ecchymoses et de coupures. Un jeune garçon s'approcha de moi et me fit comprendre qu'il m'appréciait. Où que j'aille, le garçon se faisait battre à ma place, peu importait combien de fois je le repoussais, il continuait et ne me laissait pas seul. En premier lieu, je le trouvais effrayant.
Mais par la suite, je compris qu'il se fichait de mon ancien statut, et m'a même affirmé que recevoir de la douleur physique permettait d'oublier la douleur émotionnelle.

Mon regard sur lui changea. Je me mis alors à le considérer comme un jeune frère, un meilleur ami. Azusa m'avait rejoint.

Peu de temps après, je fis la rencontre de Kou, qui était dans une situation délicate, dont il souhaitait à tout prix s'échapper. Mais le regard plein d'espoir qu'il portait sur le monde était touchant, et finalement il se tourna vers nous.

Plus tard, il nous présenta Yuma.

L'orphelinat était une prison dont on voulait fuir et aussi nous avions conçu un plan pour nous en échapper. Malgré la réussite de notre plan, nous avions été rattrapés et nous étions fait tirer dessus.

Je fus reconnu comme le cerveau de l'opération, et marqué au fer comme du « bétail ». Je ne voyais plus aucun espoir, mon monde avait sombré dans la noirceur la plus totale et je crus que ma vie allait se stopper là quand Karlheinz apparut devant nous.

Il nous proposa de devenir des vampires, de nous venger de ce monde qui nous avait privé de tout, il suffisait d'accepter de le servir.

Bien sûr, nous ne pouvions refuser une offre si alléchante.

Je fus choisi comme le chef de famille, je reçus une éducation particulière et Karlheinz m'expliqua son plan à propos d'une fille « Eve » possédant le cœur de la fille du seigneur démon, son sang choisirait « Adam » qui serait capable d'obtenir le pouvoir de contrôle le monde, et que leurs descendants changeraient le monde.

C'est ainsi que notre quête sans fin commença, que nous fîmes la rencontre de cette fille nommée Yui, qui nous échappa, et qu'Anju entra en scène des années plus tard.

À travers ses yeux (Diabolik Lovers)Where stories live. Discover now