Chapitre 27 : Affaires de famille

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Le lendemain, tous les vampires se réunirent au salon, sauf Ayato, Ruki et Raito.

Ce dernier préférait être au chevet de son frère, qui semblait être quasiment guéri. Le jeune homme au chapeau attendait impatiemment que les orbes vertes d'Ayato ne le fixent de nouveau, enveloppée de ce voile de mépris et d'amusement qui représentait bien leur relation conflictuelle et complice.

Il savait que son triplet ne tarderait pas à se réveiller. Il en avait la sensation, et Kanato lui avait confirmé avoir le même ressenti un peu plus tôt.

Au salon, tout le monde attendait le retardataire. Tous savaient où il était, et cela agaçait certains.
En soupirant, Kou se leva et dit simplement aux autres qu'il allait chercher Raito.

La nouvelle ne rassurait pas pour autant les autres car tous connaissaient la relation conflictuelle qui régnait entre Kou et Raito. Tous deux étaient des jeunes hommes fiers et populaires, se reposant sur le regard des autres et cachant sous une carapace d'ego les blessures qu'ils avaient endurées. Plus que les autres, Kou comprenait et voyait le cœur de Raito.

Au sens littéral du terme d'ailleurs, Kou pouvait lire le cœur des gens avec son œil droit. Il avait lu le même désarroi que lui face à l'amour. Tous deux se cachaient derrière un masque de superficialité qui finissait par se briser dans la violence et la cruauté.

Et dans une période comme celle-ci, il se doutait que Raito se noyait dans un tas d'émotions négatives. Ils n'étaient pas amis, ni même proches, leur égo les empêchait de bien communiquer et pourtant, Kou s'était dévoué pour entrer dans cette carapace que Raito s'était forgée.

Après cet égarement de pensées, Kou passa la porte de la chambre de l'aîné des triplets. Raito était devant la fenêtre, chapeau à la main et jouant avec distraitement. Ayato quant à lui semblait dormir, les cheveux désordonnés et son teint plus pâle encore que d'habitude.

Kou respira un grand coup avant de briser le silence.

« Hey le pervers, c'est pas en restant ici que ton frangin va se réveiller. Viens plutôt t'amuser avec nous ! »

Son ton enjoué semblait faux dans cette pièce chargée de négatif. Pourtant il poursuivit.

« Tu sais ça ne te ressemble pas de te laisser abattre pour si peu... Où est donc passé le pervers insensible, prêt à tout pour répondre à ses désirs ? Je m'ennuie sans plus personne pour rivaliser avec moi aux fléchettes tu sais ! »

Raito sembla sortir de ses pensées et tourna la tête vers Kou.

« Je n'ai pas besoin de quelqu'un comme toi pour aller bien. Remballe tes commentaires, idole de pacotille.

- Ah ?? Au moins moi je suis populaire pour mon talent et pas parce que je change de lit constamment !

- Putain mais fermez la ! »

Les regards des rivaux se tournèrent alors vers la voix qu'il venait d'entendre.

« Enfin ! »

Raito se tourna vers le lit avec un sourire.

« Bien dormi, la Belle aux bois dormants ?
- Vous me faites chier dès le réveil ça aurait pu aller mieux. »

Ayato s'assit et pose une main sur le bandage qu'il arborait à la poitrine. Un soupir lui échappa avant qu'il ne se lève.

« Bon dégagez, je vais bien, je me change et vous vous engueulerez après.
- Rejoins-nous dans le salon quand tu seras prêt, on a plein de choses à dire. »

Le convalescent balaya les propos de son frère d'un revers de main, leur rappelant aussi de partir.
A peine la porte fermée, Ayato se plongea dans ses pensées.
Pour lui, tout s'était passé dans un brouillard et il ne savait plus vraiment différencier ce qu'il prenait pour un rêve et la réalité.

« Planche à pain... t'as vraiment disparu ? Encore ? »

Un énième soupir sortit d'entre ses lèvres, chargé en remords. Pourtant, loin de se laisser abattre, Ayato ressentait une rage féroce, pourquoi s'évertuait-on à garder SA proie loin de lui ?!
Non, il ne la voyait pas comme une proie, mais il avait du mal à mettre des mots sur ce qu'il ressentait sans tomber dans la niaiserie, ça le rendait malade.

Se préparant en vitesse, il finit par rejoindre la pièce commune et fut surpris de voir autant d'être démoniaques rassemblés au même endroit.

« Wow vous voulez créer la fin du monde où quoi ? Vous êtes super calmes en plus.

- Tu plaisanteras plus tard p'tit con, on a déjà dû attendre que tu bouges ton petit cul alors maintenant coucouche panier, j'en ai ma claque d'attendre.

- Rhin, calme ! C'est pas contre lui qu'il faut s'énerver de l'attente. »

Après avoir lâché cette phrase, Yuma regarda Shu qui gardait toujours le silence.
Une fois les derniers installés, Shu se leva.

« Bon, puisque Ruki ne se réveillera apparemment pas maintenant, on va commencer. Pour expliquer à Ayato la situation brièvement : les personnes qui nous ont attaqués ont enlevé Anju. Pendant que tu guérissais, on a essayé de chercher qui et comment la récupérer. Cependant, père s'en est mêlé et il vient d'ici quelques jours pour le repas mensuel, un familier l'a informé que cela faisait maintenant plus d'un mois qu'Anju manquait à l'appel et que Ruki et toi étiez dans un état instable.

- Je pars cinq minutes, c'est le bordel en gros ! T'as un plan au moins ? C'est quoi le rapport avec le fait qu'on soit tous réunis ?

- J'y viens. Oui, j'ai trouvé qui et où, mais pas comment. J'ai réuni tout le monde parce que ça touche directement à l'histoire de notre famille, et surtout vous trois. »

Ayato se tut, jetant un regard à son aîné, il lui laissa la parole.

« Bon, pour commencer, une explication pour nos invités. Comme vous le savez, nous sommes les fils du roi actuel des démons, Karlheinz. Cependant, nous ne sommes pas frères, mais demi-frères. Enfin, Reiji et moi sommes les fils de sa deuxième femme, Beatrix. Ayato, Kanato et Raito sont les fils de sa première femme, Cordelia. Enfin, Subaru est le fils de sa troisième femme et cousine, Christa. Il faut savoir qu'il y a toujours eu une rivalité entre les deux premières femmes pour attirer son attention. Notamment car Cordelia était jalouse que ce soit Beatrix, autrement dit la deuxième femme qui ait donné naissance en première. On ne va pas rentrer dans les détails nous concernant, ce n'est pas le sujet. Mais Cordelia se disputait également avec Christa. Autrement dit, Cordelia cherchait les ennuis.

- Sans parler de Richter, notre oncle, le frère cadet de Karlheinz, rajouta Reiji.

- Oui, il joue un grand rôle dans cette histoire en effet. Cordelia avait tendance à tout faire pour attirer l'attention de Karlheinz.

- Par simple vanité, cette chienne couchait à droite et à gauche ! Pesta Ayato.

- Non elle l'aimait vraiment, mais elle aimait se sentir puissante et elle a manipulé en ce sens l'autre- je veux dire Richter- ayant ainsi une liaison avec lui, soupira Raito d'un œil vide.

- Pour revenir au sujet tout en continuant ce que disait Raito, Cordelia a eu une liaison avec Richter dans le dos de notre père.

- En quoi est-ce... important ? Se questionna Azusa.

- C'est important parce que cette liaison a eu des conséquences.

- C'est-à-dire ? Pressa Rhin impatiemment.

- On veut dire qu'on avait une demi-sœur, la fille de notre mère et de notre oncle, asséna Kanato.

- « Avait » ? Répéta Kou avec surprise.

- Oui, car elle a été assassinée après avoir perdue la tête. Elle s'appelait Kyra, mais elle était plus connue sous un autre nom...

- Shi, tranchèrent les triplets d'une même voix.»

À travers ses yeux (Diabolik Lovers)Where stories live. Discover now