L'attente

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Je ne sais pas vous, mais je n'aime pas attendre. Et pourtant l'origine de mon prénom signifie patience, c'en est presque grotesque, mais bon, disons simplement que c'est l'ironie du sort qui a fait que c'est comme ça. Bref, parlons de ce qui vous intéressera peut-être !

Pensez-vous que l'attente s'acquiert avec le temps ? Je pense que oui.

1/ Partie psychologie clinique

Déjà, le petit enfant de trois ans qui fonctionne sur un mode de "je veux donc j'aurai", où l'instance psychique dominante est le ça, apprendra grâce à l'éducation parentale, scolaire et sociale que "dans la vie on n'a pas toujours ce qu'on veut !".
En effet, la frustration du tout-petit s'acquiert avec le principe de réalité que rencontre l'enfant quand il voit que tous ses désirs ne sont pas des ordres, mais qu'ils peuvent simplement être des souhaits, qui ne se réaliseront pas, ou au mieux, pas dans l'immédiat : il découvre l'instance psychique du moi. En outre, plus tard, il découvrira les interdits parentaux, comme quand les parents interdisent aux enfants de fumer par exemple, ou des interdictions quelles qu'elles soient, et se rendra également compte du décalage entre ce que ses parents veulent ou ont planifié pour lui, et ce que lui, veut vraiment. C'est là qu'intervient l'idéal du moi. Les interdits parentaux et l'idéal du moi font partie de l'instance psychique appelée surmoi.
Ces trois instances psychiques consistent en la deuxième topique de Sigmund Freud, initiateur de la psychanalyse, qui est le fondement de la psychologie clinique.

Aussi, au cours du développement de l'enfant, l'environnement social et l'apprentissage que l'enfant fait par lui-même grâce à ses investigations personnelles, lui permettent d'acquérir des connaissances du monde. Et celles-ci comprennent la frustration et donc l'attente.

Qu'en est-il en pratique ?

2/ Partie psychologie sociale

Dans la vie de tous les jours, on est souvent confrontés à des situations d'attente.
Lorsque vous êtes face à un choix qui oppose l'attente à un effort, il est difficile de s'y retrouver ! Cependant, la plupart des gens réagissent de la même manière.
Imaginons que vous ayez besoin de prendre le bus, ou de prendre l'ascenseur (pour monter), vous êtes dans une situation où la facilité serait évidemment de prendre soit le bus, soit l'ascenseur.
Si vous n'avez aucune patience, ou que vous ne voulez pas prendre de risque d'être en retard, vous choisirez sans doute de prendre les escaliers, même pour monter au 5ème étage, ou bien de marcher et/ou de prendre un autre moyen de transport pour vous rendre à l'endroit escompté.
Mais si vous ne voulez pas trop faire d'effort, vous attendez. Même si cet ascenseur, ou ce bus, mettent trois plombes pour venir !
Le problème se pose réellement quand vous attendez depuis trop longtemps et que vous ne savez plus si le choix de facilité, l'ascenseur ou le bus, arrivera à un moment ou à un autre... Mais plus vous attendez, et plus vous investissez dans l'attente, et plus cet investissement se transforme peu à peu en effort.
Si vous décidez de changer de solution, et de prendre le choix demandant de l'effort, monter les escaliers ou ne pas prendre le bus et marcher, alors vous aurez l'impression non seulement d'avoir attendu pour rien, mais vous aurez aussi fourni un autre effort : celui-ci physique car il a fallu bouger les jambes ! Aussi, vous aurez choisi de faire un double effort au final. En effet, le premier effort paraît peut-être pour certains peu important, mais lorsqu'on est face à ce choix, un dilemme se pose vraiment, dilemme qui montre bien l'effort psychique en question.
Mais malgré ce double effort, la plupart d'entre nous ne choisira pas de prendre les escaliers ou de marcher à pieds, car l'effort investi dans l'attente a besoin d'être récompensé et de ne pas avoir été présent pour rien.

Autre exemple :
Vous décidez d'aller au cinéma pour voir un film sur lequel vous ne vous êtes pas renseigné(e).
Il s'avère que ce jour-là vous avez oublié de prendre la carte justifiant du tarif réduit dont vous bénéficiez habituellement, donc vous payez le plein tarif.
Une fois dans la salle, vous vous rendez compte que le film en question n'a ni queue ni tête, et que plus vous avancez dans l'histoire, plus vous êtes sûrs de votre ressenti : "ce film est nul !".
Mais vous ne partez pas de la salle car vous avez investi - et bien investi - dans le film, et que vous attendez un dénouement possible permettant au film d'être au moins "passable".
Peu d'entre nous quitteront la salle parce que le film ne leur plaît pas. La plupart verront arriver la fin du film et n'auront toujours pas bougé. En fait, l'investissement de l'argent en premier, et du temps perdu à essayer de trouver au film quelque chose de sympathique nous enlise dans le fait de vouloir rester et surtout de ne pas pouvoir partir de cette salle de cinéma, car on a besoin de rendre ce fameux film rentable !

En bref :
En général, plus vous attendez, et plus l'effort d'attente augmente l'investissement, ce qui empêche de faire ce qui serait le plus cohérent de faire : quitter la salle de cinéma ou bien faire un peu de sport en montant les escaliers ou en marchant.

Avant de lire ça, pensiez-vous que l'attente se forgeait progressivement ? Et maintenant, qu'en pensez-vous ? Et dites-moi pourquoi si ce n'est pas le cas ;) ? Répondez-moi en commentaire :) !!

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Salut à tous !!!

J'espère que mes réflexions ne vous ont pas trop manquées ^^ mais j'en doute !

Bref, j'espère que vous allez tous très bien, et que vos problèmes sont solvables, ou qu'ils le seront avec le temps ;) !

Parce que même si l'être humain n'est pas patient par nature, il l'est devenu avec la société ;P !

À bientôt,

Sabrina :D

Réflexions quotidiennes et idées réflexives plus pousséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant