Diabolik Lovers : Fallen Girl [TERMINÉ - EN CORRECTION]

épilogue

Toutes ces péripéties étaient-elles réellement terminées ? Je me plaisais à le croire et à espérer. Mais de nombreuses questions demeuraient sans réponses, et des mystères, sans résolution.

Fuki était retournée chez les siens. Une cérémonie funéraire était organisée par sa famille le premier jour de l'été, le 21 juin. Les Tokina comme moi-même, y étions conviés, mais à la pensée de cet événement je n'osais plus émettre une seule parole.

Ma camarade avait été heureuse de souffrir pour moi... je désirais y croire, comme je savais que je ne le pourrais jamais complètement. L'odeur de son sang et sa sensation sur mes mains, ma joue, envahissaient encore mes rêves.

Le visage de Haru me revenait parfois en mémoire, du temps où il m'apparaissait encore comme le grand-frère auquel je faisais confiance. Ses grands yeux de jade, ses cheveux semblable aux miens, et ce sourire... qui n'avait toujours été qu'hypocrisie. M'avait-il réellement haï toutes ces années ? D'infimes doutes germaient de temps à autres dans mon esprit, mais avaient bien vite fait de se terrer dans l'ombre.

Ce combat avait rendu justice à certains événements, et allégeait notablement mon fardeau. Mais d'autres ennuis s'étaient ajoutés à ce fatras.

Un outil.

Même pour mon arrière grand-mère.

Mes parents n'avaient vraisemblablement pas été au courant, mais qu'en savait Haru ? Ils étaient mort avant d'avoir pu en témoigner. Une intuition m'affirmait qu'ils n'auraient pas accepté qu'un tel traitement me soit infligé, d'un autre côté, je n'étais plus certaine de toutes ces vérités qui se révélaient controversées...

Izanami et Izanagi n'avaient pas quittés mon esprit, et Rhéa-sama me devait des explications plus que précises... que j'ignorais comment obtenir. Ou presque.

Une quête se terminait, lorsqu'une autre débutait.

J'observai le pendentif niché au creux de ma paume. Son saphir reflétait les rayons du couchant, et son argent se fondait dans le souvenir métallique des prunelles de Fuki.

Shuu me l'avait rendu après le combat, ayant deviné sans erreurs qu'il m'appartenait.

- Lorsque j'en observe le saphir, j'ai le sentiment de plonger dans tes iris. Avait-il marmonné en me l'accrochant au cou.

Je ne souhaitais plus le porter avant d'avoir pris compte des raisons qui avaient poussées mon arrière grand-mère à attendre ma création, qu'elle avait préméditée. À attendre mon avènement tout en sachant que ma nature signifiait une prédisposition à la métamorphose en Ombre. Je ne savais plus vraiment qui j'étais, ou qui j'étais censée être désormais. Je n'appartenais plus officiellement à une communauté, les Fondateurs même étaient différents de ma constitution.

Qu'elle mission étais-je censée mener à bien ? Et détenais-je même le droit de refuser cet avenir ?

- Qu'est ce que tu fais encore là ?

Subaru me tira de mes songes, perché sur la toiture du manoir.

- Bonne question. Répliquai-je en me concentrant de nouveau sur la gemme.

Il inspira, avant que je ne prenne de nouveau la parole.

- Ne me dis pas que je vais attraper un rhume, il fait trop chaud pour ça.

Les épaules du vampire s'affaissèrent. Il fit claquer sa langue, puis vint se tenir à mes côtés sans s'asseoir.

- Comme si je m'inquiétais de savoir si tu allais attraper un rhume. Maugréa-t-il.

- Tu t'inquiétais. Affirmai-je.

- Ne conclus pas des choses par toi-même ! S'exclama-t-il.

Je ris doucement. Il soupira et finit par s'accroupir près de moi.

- Tu souris enfin.

Je tressautai. Était-il seulement là pour me faire rire ?

- Désolée... je ne peux m'empêcher de cogiter sur les derniers événements, et toutes ses... révélations.

Il ne répondit pas, considérant de nouveau mon expression mélancolique ; je leur avais passé un sacré savon, une fois de retour dans le monde originel. Rappelant les mots que j'avais prononcé dans ma lettre.

N'intervenez pas !

Mais j'avais été secrètement heureuse de savoir qu'ils étaient là, d'entendre leur voix, de les voir prêt à se tenir à mes côtés...

- Tu peux y aller, j'ai tout mon temps. Marmonna Subaru.

- Y aller ? Répétai-je en arquant un sourcil.

- ça va aller ?

Je convulsai.

- B... Bien sûr que ça va aller ! J'ai... j'ai déjà vécu pire !

Un si gros mensonge aurait dû être maintes fois punis. Et le vampire n'avait pas besoin d'entendre les battements saccadés de mon cœur pour le deviner. J'avais vécu beaucoup dans ma vie, mais jamais pire que la découverte de tels secrets sur ma personne...

- Ne joue pas à ça avec moi.

- ça va aller !

Mes mains se crispèrent autour du pendentif de saphir, ma voix chevrotante diminuait d'une octave à chaque mot. Subaru était toute ouïe. Il ne riait pas, ou n'agitait pas le couteau dans la plaie. Il était seulement là, il attendait, il était patient.

- ça va aller, mais...

Je revoyais pour la énième fois, le sourire de Fuki, le sourire de mon frère. Celui de grand-mère Rhéa, de ma mère, de mon père, de mes autres frères et sœurs. Du reste de mon clan. Je songeais encore à cette enfance paisible qui n'avait été qu'illusion et à la machination dont j'avais été victime.

Je haïssais me lamenter sur mon propre sort à haute voix, et encore davantage, en faire part à une autre personne. Mais mon esprit avait besoin d'expulser, de se purifier.

Je minimiserai.

- ça va aller, mais...

Subaru ne précipita rien. De grosses larmes roulèrent sur mes joues, l'impression de faiblesse qui compressait ma poitrine ne semblait plus avoir d'importance. La douleur était trop prenante pour que j'accorde une quelconque attention à ma fierté.

- Mais ça fait mal... soufflai-je d'une traite.

Un hoquet m'échappa lorsque j'enfouissais ma tête dans mes bras, puis une longue plainte secouée de sanglots. Sa main glissa autour de mes épaules et attira mon visage contre son torse. Il était étrangement chaleureux, me serra fort.

- Je ne vois rien, vas-y.

Je hurlais, étouffée par le tissu de son tee-shirt.

- ça fait mal... ! Poursuivis-je.

Il caressa mes cheveux, alors que le soleil laissait paraître son dernier rayon lumineux.

- Je sais...