Chapitre 2

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« Tout est déjà réglé entre Karlheinz-sama et moi » je ruminais sur ces dernières paroles tout en préparant mes affaires. Qu'est ce que c'était censé vouloir dire ? Qu'avait donc dit mon frère, à cette famille ? Je n'étais pas confiante. Karlheinz, je ne l'avais jamais apprécié plus que cela. Un homme imposant, au visage hautain sous ses airs de roi bienveillant, qui laissait ses femmes se déchirer entre elles.

Alors que ces souvenirs remontaient en moi je pris conscience que je m'étais arrêtée dans mon activité. Je bouclai les derniers préparatifs et hissais ma valise sur ses roulettes.

Le voyage dura longtemps. Le décalage horaire entre les deux pays, c'était le jour et la nuit et c'était le cas de le dire. Tu dormais en Angleterre quand il faisait jour au Japon et vice versa. Une fois arrivé à destination il était 23h, heure locale et je me sentais encore en pleine forme. Je récupérai mes bagages et rejoignais la voiture qui avait pour instruction de m'emmener à l'endroit prévu.

L'air été frais sans être désagréable, seuls quelque nuages cachaient le croissant de lune déjà haut dans le ciel. J'entrouvrais la fenêtre et profitais de la brise qui jouait dans mes cheveux.

« Eirin » je pensais à ce prénom que ma mère m'eût expliqué étant enfant. Dans ma famille (et sûrement dans beaucoup d'autres) la tradition voulait que lorsqu'une fille naissait ce soit la mère qui donne le prénom et lorsque c'était un garçon, le père. Ma mère m'a donc appelé Eirin, qui signifie « joyaux éternel », en hommage à mon immortalité et à mes yeux semblables à deux saphirs. Mon père a appelé mon frère aîné Haru, qui signifie « printemps » en hommage à ses yeux d'un vert pure.

Les lueurs de la ville dansaient dans mes prunelles et je fermais les yeux tout en pensant : Bon ! Récapitulons, tu ignores ce qu'a dit ton frère mais ils ignorent que tu les protèges donc :

~ Ne sois pas surprotectrice.

~ Ne sois pas trop froide.

~ Essaie de sourire de temps à autre.

~ Agis dans l'ombre pour ce qui concerne le surnaturel.

~ Ce sont des vampires, sois prudente.

~ Sont-ils seulement au courant que je suis une surnaturelle ?

Et voilà que mon manque d'informations allait me coûter cher, une seule erreur et ils auraient sûrement des soupçons. Nous commencions à quitter la ville et pénétrions dans une forêt. J'hésitais à appeler mon frère. A vrai dire le fait même que j'arrive à le joindre serait un miracle, mais qui ne tente rien n'a rien.

Boîte vocale ...

Je poussais un long soupir alors que nous longions une grille dont les barreaux se devinaient à travers le feuillage des arbres. Quelques mètres plus loin se dressait un imposant portail devant lequel la voiture me déposa.

Le voiturier déchargea mes bagages après m'avoir ouvert la portière et reparti aussi vite qu'il était arrivé. Apparemment, il jugeait les « au revoir » ou « bonne soirée » comme une perte de temps, inadmissible ...

J'avançais silencieusement dans l'allée, le temps s'était soudainement couvert et les nuages de pluie cachaient la faible lueur du croissant de lune. Les premières gouttes tintèrent sur le sol de pierre et j'hâtais le pas vers la porte d'entrée du manoir colossal qui s'offrait à mes yeux. Peu accueillant et plutôt lugubre au premier abord, je ne ressentais cependant ni peur, ni inquiétude.

La pluie commençait à gagner en force et je toquai trois coups sur le battant de bois. J'avais encore mon casque sur les oreilles, la capuche de mon sweat sombre était remontée et ma jupe noire au bordure blanche était assez courte. Suis-je présentable ? Celles qui rattrapaient cette justesse étaient mes hautes chaussettes noires bordées elles aussi de deux bandes blanches et mes bottines mi-hautes noires (je dois avouer que le noir est ma couleur de prédilection, avec le rouge).

Diabolik Lovers : Fallen Girl [TERMINÉ - EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant