Chapitre 36.

1K 52 0
                                    

Ariana reste un instant à me fixer du regard après ce que je viens de lui révéler. Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça, cependant, c'est fait. C'est étonnant que je me révèle à quelqu'un et que je sois aussi vulnérable en sa présence. Je sens que je change. Puis, elle sourit. Un sourire révélant de subtiles petites fossettes au niveau de ses joues.

-Tu veux dire que tu n'étais pas comme ça avant ? Que je t'ai changé ?

-J'étais un vrai connard, je t'assure. Depuis que je t'ai rencontré, oui, je sens que je suis meilleur humainement, je ne sais pas.. essayé-je, en me massant la nuque.

Elle me regarde un moment, toujours ce petit sourire aux lèvres.

-Je ne sais pas si j'aurai apprécié le gars que tu étais avant mais, j'aime beaucoup le Dereck que j'ai en face de moi. fit-elle, sincère.

Je la regarde à mon tour un instant, essayant de garder en mémoire les paroles si sincères et touchantes qu'elle vient de prononcer. Je n'arrive pas à croire qu'elle vient vraiment de dire ça. 

Je lui adresse un sourire et me concentre sur la route. Nous arrivons dix minutes plus tard devant la maison de Yoan où je me gare et le sors de la voiture. Il a les yeux fermés et semble être en totale incapacité de faire quoique ce soit. Je soupire et demande l'aide d'Ariana pour le ramener jusque chez lui. Je la remercie lorsque nous rentrons dans la voiture un instant après.

-Il s'appelle Yoan, c'est ça ? s'enquit-elle, tout en accrochant sa ceinture de sécurité.

J'acquiesce et allume la radio tandis que nous nous éloignons de la maison de Yoan.

-Vous vous connaissez depuis longtemps ? demande-t-elle, curieuse.

-Environ quatre ans. Nous nous sommes rencontrés à l'école secondaire. expliqué-je, le regard posé sur la route.

-Oh, d'accord. 

-Et toi, quand tu disais que... Ben était un bon ami à toi, ça voulait dire quoi ? m'enquis-je, à mon tour.

-Ben est quelqu'un d'amusant. Il n'est pas comme les autres garçons du lycée et on était dans la même classe l'année dernière, donc on est devenu amis. raconte-t-elle.

-Ah, d'accord.

-Tu disais le connaître d'ailleurs, comment ça se fait ? demande-t-elle, intriguée.

-Étant petits, ma mère et la sienne étaient bonnes amies et nous jouions ensemble quelques fois. Mais c'était il y a longtemps. conté-je.

-Sérieusement ? Comme quoi, le monde est petit.

Je m'arrête à un feu rouge et change de station de radio.

-Je peux dormir chez toi cette nuit, dis ? s'enquit-elle, soudain.

 Étonné par sa question, je la fixe un instant, l'air réfléchi.

-S'il te plaît, je n'ai pas envie de rentrer chez moi ce soir. Et puis, je serai discrète, je ne t'embêterai pas. insiste-t-elle, l'air suppliant.

Je pris une minute pour réfléchir puis lui donnai ma réponse tout en appuyant sur l'accélérateur car le feu était passé au vert.

-Très bien. Tu peux dormir cette nuit, mais demain il faut que j'aille faire quelque chose et je ne pourrai pas t'emmener. prévenai-je.

-Ce n'est pas grave, je me débrouillerai. Merci.. Dereckounet ! fit-elle, en mettant le ton sur ce surnom horrible que je dois à Yoan.

Elle glousse et je souris, malgré moi.

*

Je me gare devant chez moi et arrête le moteur. Je regarde soudain l'heure et me rends compte qu'il est plus de deux heures du matin. Je me rappelle que ma mère est censée rentrer tard, très tard, j'espère donc qu'elle ne soit pas déjà à la maison. Nous sortons de ma voiture et marchons jusqu'à l'entrée. Je remarque que toutes les lumières sont éteintes, mais cela ne veut rien dire. J'ouvre la porte avec mes clés et laisse entrer Ariana en premier. Je referme la porte et allume l'entrée principale tandis qu'Ariana se déchausse. Je fais de même et remarque les clés de ma mère posées sur le comptoir. 

-Ma mère doit sûrement être en train de dormir donc ne fais pas trop de bruit. expliqué-je.

Elle acquiesce et nous montons tranquillement jusqu'à l'étage. Là, Ariana entreprend de se diriger vers la chambre d'amis qu'elle avait occupé la dernière fois puis s'arrête. Elle se tourne vers moi, s'approche, se met sur la pointe des pieds, et m'embrasse doucement sur la joue.

-À demain, Dereckounet. dit-elle, avec un sourire.

Puis elle s'en alla jusqu'à la chambre d'amis d'où elle disparue. Je reste là un instant, perplexe mais conscient. Je secoue vivement la tête et me dirige vers ma chambre. Je ferme la porte, me dévêtis de ma veste, de mon pantalon et de mon t-shirt que je laisse sur le sol derrière moi. Je suis fatigué, cette soirée m'a épuisé. Je tombe sur mon lit et ne mets que quelques minutes à m'endormir.

*

Je suis réveillé, non pas par mon réveil car il se trouve qu'il est cassé, mais par une agréable odeur. J'ouvre doucement les yeux, et suis aveuglé par la lumière du jour traversant ma fenêtre. Je sors de mon lit, me passe les mains sur la figure et me lève. Je ne suis pas totalement réveillé, je le sens. Je décide de m'emparer d'un jogging qui traîne jusque à côté de mon lit et l'enfile. Je descends ensuite l'escalier et arrive jusqu'à la cuisine, où la délicieuse odeur de toute à l'heure est encore plus présente. Quelqu'un a cuisiné quelque chose ? Je n'ai pas le temps de me poser plus de question que je me retrouve nez à nez avec une petite tête à la chevelure étonnante. 

-Oh, tu es réveillé. Bien dormi ? s'enquit Ariana, souriante.

-Plutôt bien, et toi ? Tu es là depuis quand ? m'enquis-je, en m'asseyant sur l'un des sièges du comptoir.

-Je me suis réveillée il y a environ une demi-heure et j'avais faim. Tu aimes le bacon ? demande-t-elle, en m'indiquant la poêle où cuisent trois tranches de bacon.

-Non merci, je vais seulement prendre un café noir. refusé-je, me rappelant ce que je dois faire toute à l'heure.

-D'accord, je vais te le préparer car tu n'as pas l'air d'être en état. fit-elle, observatrice.

-Merci, c'est gentil. dis-je, avec un léger sourire. Tu as dormi comme ça ?

Elle se tourne vers moi et examine sa tenue composée d'un t-shirt trop grand pour elle qu'elle avait sûrement la nuit précédente.

-Bah oui, pourquoi ? 

-Il ne fait pas très chaud dans la chambre d'ami, tu as dû avoir froid. remarqué-je.

-Non, ça a été, ne t'inquiète pas. m'assure-t-elle, en entreprenant de préparer la cafetière.

Elle pose ensuite une assiette et y dépose les tranches de bacon maintenant grillées. Elle regarde ces dernières et fait une grimace face à son échec.

-Je n'ai jamais su cuisiner. avoue-t-elle, mêlé d'un rire.

-Ce n'est pas grave, moi non plus. fis-je, avec un sourire.

Elle s'installe ensuite sur une des chaises du comptoir en face de moi et bois une gorgée de son jus avant d'entreprendre de s'attaquer à son breakfast raté.

-Hum... Dereck ? s'enquit-elle, soudain.

-Ouais ?

-Je me demandais si... enfin, si ça ne te gênait pas de me laisser dormir ici cette nuit aussi. 

-Ariana...

-Je sais, tu avais dis que cette nuit mais...

-OK, tu peux.

-Quoi ? fit-elle, surprise.

-Tu peux rester autant que tu le souhaites. Ce n'est pas un problème pour ma mère, ni pour moi que tu restes, mais c'est juste que... je m'inquiète un peu pour toi.

-Comment ça ? demande-t-elle, dans l'incompréhension.

-Ariana, pourquoi tu ne veux pas renter chez toi ? m'enquis-je, appréhendant sa réponse.

chasse gardée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant