Chapitre 34.

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La soirée dernière a su m'apaiser. Je n'ai pas du tout penser à Sia durant tout ce temps. Pourquoi est-ce que je me sens coupable de profiter d'un dîner ?

Cela fait deux heures que Jessica s'est en allée de chez moi. Elle avait un rendez-vous, disait-elle. Tant mieux. Honnêtement, je n'aime pas lorsqu'elle essaye toujours de savoir pourquoi j'agis de telle manière ou non avec elle. C'est déstabilisant car je n'aime pas parler de ce que j'ai au fond de toi et j'ai l'impression que c'est justement ce que je suis supposé faire avec elle. Bref, je suis assis sur le canapé du salon et lis le livre qu'Ariana m'a donné. Livre que je suis supposé avoir bientôt terminé car cela fait un moment qu'elle me l'a prêté. Ce n'est pas grave. Elle comprendra. A ce même moment, mon nouveau téléphone se mit à vibrer. Un message. Celui-là provient de Yoan.

" De Yoan à Dereck:

Soirée chez Ben à 22h, tu viens ? "

Ben ? Ah, Ben... Étonnant qu'il fasse une soirée. Ce petit con est bien le dernier chez qui on voudrait être invité. J'hésite à y aller. Sérieusement, une soirée chez un con pareil ? Comment Yoan peut-il être au courant d'ailleurs ? Nous sommes trop bien placés en haut de la pyramide du lycée pour aller à une fête de ce genre. 

" De Dereck à Yoan:

Je ne pense pas. Il t'a invité ? "

Quelques secondes passent avant un nouvel vibrement.

" De Yoan à Dereck:

Oh, aller viens putain ! Non, j'ai entendu l'affaire d'un pote. "

Débile.

" De Dereck à Yoan:

C'est un con ce type, même pas la peine d'y penser. Vas-y si tu veux mais viens pas me demander de venir de ramener parce que tu seras ivre. "

Je connais que trop bien Yoan pour savoir qu'il va le faire. Il va s'amuser, s'enivrer, être bourré et m'appeler. Il est irrécupérable cet enfant.

" De Yoan à Dereck:

C'est une soirée donc ça signifie qu'il y aura des filles et de l'alcool, deux raisons pour y aller putain ! Comme tu veux mais tu vas le regretter. "

On verra bien ça. J'éteins mon téléphone, ne voulant plus être dérangé par ce genre de personnes débiles qui sont mes amis et me replonge dans mon livre. C'est fou ce que cela me vide l'esprit, presque autant que la boxe. Je suis tellement intrigué par l'histoire du roman que j'en oublis tout, et ça fait du bien. 

*

Je ferme mon ouvrage enfin terminé et le pose sur la table basse. Soudain, je regarder à la fenêtre et me rends compte que la nuit est presque tombée. Je regarde l'horloge de la cuisine et remarque qu'il est dans les alentours de 19h. Bien, je monte jusqu'à ma chambre et décide d'aller prendre une douche. Histoire de me détendre. J'en ressors, une serviette autour de la taille et les cheveux encore trempés. Je me rends compte que je n'ai rien mangé depuis ce matin et décide de descendre en bas, me faire quelque chose. Je regarde dans le réfrigérateur et m'empare d'une bouteille d'eau et d'un verre. Je dépose une assiette à côté et sors un steak ainsi qu'un reste de brocolis du réfrigérateur. Je m'installe sur le comptoir de la cuisine, la télévision en face et déguste mon dîner. Je remonte ensuite m'habiller. Je suis en train de me raser lorsque le téléphone fixe se met à sonner. Je soupire mais me précipite de descendre afin de décrocher.

-Allô ? m'enquis-je.

-Dereck ? C'est maman.

-Q'est-ce qu'il y a ?

-C'était simplement pour te dire de ne pas m'attendre car je vais rentrer très tard, à cause d'une réunion importante.

-Ah, d'accord. Et.. hum, est-ce que tu es allée la voir aujourd'hui ? demandé-je, quelque peu embarrassé.

-Non, j'ai eu une journée de folie. Mais je pensais y aller demain soir ou après demain. Tu as été la voir ?

-Non, je.. j'ai eu une grosse journée aussi. Je viendrai avec toi demain.

-D'accord, bon je dois te laisser. Bonne soirée mon chéri et ne te couche pas trop tard, je t'aime. 

-Oui, ne t'inquiète pas. Je t'aime aussi, à plus. dis-je, avant de raccrocher.

Je repose le téléphone et reste un instant sur place. Pourquoi est-ce que je n'ai pas pensé à aller la voir aujourd'hui ? Je ne sais pas ce qu'il me prend. Je m'en veux. J'espère pouvoir y aller demain. J'irai demain. Tout à coup, le téléphone fixe se tenant en face de moi se mit à sonner une seconde fois. 

-Allô ? fis-je, las.

-Dereckounet ! C'est..

-Yoan ? Merde. coupé-je, sachant très bien l'identité de la personne.

-Et oui ! C'est lui, en chair et en os ! Yoyo ! fit-il, vraisemblablement ivre.

-T'abuses putain, il n'est même pas 23h !

-Je sais, je sais... Mais c'est qu'il y a de bons trucs ici ! Franchement, je comprends pas pourquoi tu es pas venu mon Dereckounet...

-Ta gueule Yoan, m'appelle pas comme ça déjà et bouge pas, j'arrive. dis-je, harassé de son attitude que je connais si bien.

Je raccroche avant qu'il ne puisse répliquer une de ses paroles dont il ne se souviendra plus demain et monte changer de pantalon et prendre ma veste en cuir ainsi que mes clés. Je sors de chez moi et fonce à ma voiture. J'enclenche les clés et allume la radio. Un agréable son sort des enceintes. Je roule jusque je pense être la maison de ce fameux Ben. Je sais malheureusement où il habite. Pourquoi ? Car lorsque j'étais petit, ma mère et sa mère étaient bonnes amies, voilà tout. Les années ont passés et chacun à choisi son chemin. Autant dire qu'il s'est égaré, le pauvre.

Je me gare devant la demeure et remarque une lignée de voitures ainsi que quelques personnes entrant et sortant de l'habitation. Ce qui n'a rien d'étonnant, à une soirée. Je soupire une énième fois car, étant véritablement l'ami de Yoan, je ne peux pas le laisser se paumer à une fête complètement ivre. Dieu sait ce qui peut lui arriver. J'entre donc dans le jardin et suis aussitôt réveillé par le mélange de la musique et de l'odeur de l'alcool et de la cigarette. Lorsque tu as envie d'être à une fête, ce n'est pas dérangeant mais lorsque tu n'es pas du tout dans l'optique de t'amuser à une soirée, cela prend un autre effet. Je me rends compte qu'il se trouve y avoir presque la moitié du lycée à cette fameuse fête. Je reconnais certains visages de personnes populaires comme moi. J'entre enfin à l'intérieur et me met à chercher du regard avec peine le visage enivré de mon ami. La tête en l'air, cherchant vainement Yoan dans la foule de personnes en train de danser et avançant parmi les gens, je percute soudain quelqu'un.

-Pardon, pas fais exprès. dis-je, aussitôt en jetant un rapide coup d'oeil à la personne avant de reposer mon regard sur la foule.

-Dereck ? s'enquit une voix.

chasse gardée.On viuen les histories. Descobreix ara