Chapitre 23

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( Tom )

  Je n'ai pas reparlé à Gabi depuis qu'elle est sortie des cours de dance, hier. Et je sais pertinemment qu'elle s'en ai servi comme excuse. Je ne sais pas ce qui se passe avec elle. Quel est son problème? Elle me court après et abandonne à la première difficulté. Enfin, c'est ainsi que je l'ai ressenti. Je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense, ni ce qu'elle veut. Et je dois avouer que tout cela m'énerve au plus haut point. Clara ne rend pas les choses faciles en plus de ça. Cela doit maintenant faire six mois que j'essaie de lui faire comprendre qu'elle n'est pas une simple amie. Et elle s'obstine à faire la sourde oreille. Gabrielle est arrivée, et elle a semblé comprendre. Mais elles sont tellement différentes que je n'arrive pas à prendre de parti. Je n'arrive plus à avoir les idées claires.

  J'avais passé une nuit catastrophique. Entre les révisions pour mon ds de philosophie et mon insomnie, je crains vraiment de m'endormir sur ma copie. Une fois dans mon lit, hier soir, je fus incapable de trouver le sommeil. Quelque chose me tracassait mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Je savais déjà que cette journée s'annonçait lente et pénible. Et mon intuition fut confirmer par Valentin dès mon arrivée.

  Je descends du bus et me dirige vers mon banc. Il se trouve devant le portail du haut, donc je peux voir absolument toutes les allées et venues. Valentin était déjà là, avec Clara.

- Salut tombeur, me lance Clara avec un ton sarcastique.
- C'est pas le bon jour Clara.
- Oula monsieur est de mauvais poil, déclare Valentin.
- Bien vu, lui répliquai-je d'un ton cinglant.
- Ça va pas s'arranger, me dit-il sur la défensive.
- Comment ça pourrait être pire?
- Regarde en face de toi, me dit alors Clara, un petit sourire moqueur relevant le coin droit de sa bouche.

 
  En face de moi se trouvait Gabi. Avec un autre garçon. Un terminal aussi. Mais S. Madame s'intéresse donc à l'intelligence logique maintenant. Je déteste les S. Et je déteste encore plus ce garçon, Louis. Je restais en plein désarroi, lorsque son regard croisa le mien. Elle sorti une cigarette, l'alluma et inspira lentement, mais longtemps. Comme si elle s'accrochait à ce tueur pour décrocher son regard du mien. Comme si cette cigarette allait l'aider à respirer. Ce qui est une antithèse en soi.

  Et puis, d'un seul coup, elle détourne son regard et se focalise sur Louis. Je la vois détailler son sourire, ses fossettes, s'attarder sur ses yeux d'un noir si profond que l'on se croirait dans le néant. Elle rigole quand il sort une blague, de ce rire si particulier et si propre à Gabi. Et puis je la vois rougir incontestablement lorsqu'il pose les yeux sur elle et qu'il la scrute, comme si c'était la dernière fois qu'il la voyait, pour encrer son visage sous ses paupières pour ne plus jamais l'oublier. À cet instant, je crois que je n'avais jamais connu une haine aussi irrépressible. Je déteste Louis, la S et tout ce qu'il représente.

Un Doux Matin D'HiverWhere stories live. Discover now