Chapitre 10

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(Gabrielle)


6h00, le réveil sonne. Comme tous les lundis matins, je mets du temps pour me lever, et m'habiller. J'entends mon téléphone vibrer, mais je l'ignore. Pas le temps pour les messages ce matin ! Je termine ma valise, file déjeuner et faire ma toilette. Je me maquille très légèrement, simplement du mascara sur mes cils déjà longs. Et mes amis m'attendent déjà en bas. J'attrape mon téléphone, ma valise et mon sac et descends. J'adore le début de semaine, ça me fait tellement plaisir de revoir Capucine et Célestin, son frère. En plus il y a une bonne ambiance dans la voiture. Célestin me taquine souvent, mais je lui rends bien ! Je décide, au bout de dix minutes, de regarder de qui était le message. En vérité, je ne m'y attendais pas du tout. J'étais même très étonnée, cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi étonnée. C'était un message Facebook. De Tom. Aujourd'hui, je saurais qui tu es réellement. Je veux savoir. Sans que tu m'aides. Avant la fin de la journée. Je t'en fais la promesse.

Pourquoi ? C'était la seule question que je me posais. Il voulait savoir qui j'étais. Alors qu'il savait que je ne voulais pas attirer l'attention. Je serais donc obligée de me faire encore plus petite que d'habitude. Raser les murs ? Trop voyant. Capuche ? Il me repérerait directement, et puis de toute façon je n'aime pas les capuches. Je crois que la meilleure chose est de faire comme si de rien n'était, mais je sais très bien que je ne pourrais m'empêcher de l'observer, et de rougir quand je le croiserais. Je me connais. Je me concentre donc sur les conneries de Célestin, pour ne plus me focaliser sur Tom.

Arrivés au lycée, nous prenons chacun notre valise et nous nous dirigeons vers la bagagerie. Je rigole avec Célestin, comme d'habitude, raconte des conneries et fais des gestes qui attirent le regard. Ce n'est qu'après que je remarque. Il est là. Assit sur le muret, il fume sa cigarette. Il faut que je me refocalise sur Célestin, et que je garde la tête haute. Je fais quand même profil bas, et ris moins fort. N'empêche qu'il me perturbe maintenant. Je ne veux pas qu'il sache qui je suis ! Et je compte bien tout faire pour qu'il ne le sache pas. S'il ne tient pas sa « promesse », est-ce qu'il abandonnera ? Je décide de lui envoyer un message.

- Si tu ne trouves pas, tu abandonnes ?

Mais c'est déjà l'heure des cours, je n'ai donc pas de réponse. Je raconte les évènements de ce weekend à Luna uniquement. Je dois avouer que l'on s'est vraiment beaucoup rapprocher depuis le début d'année, et j'ai l'impression de la connaître depuis des années. Je me demande parfois ce que je ferais, ou bien comment je serais si elle n'était pas là. Nous étions en français lorsque je lui ai expliqué.

A midi, après avoir mangé avec les filles de mon groupe d'anglais renforcé, je retrouve Luna dans le hall. Elle était avec notre ami Pierre, notre grand copain d'internat, et son copain, Alex. Mais je n'avais pas le temps de rester, il fallait encore que nous montions nos valises au dernier étage avec Luna. Je prends cependant 5 minutes, juste pour voir si Tom m'a répondu. La réponse est oui, et avec beaucoup de conviction même !

- Luna, il faut que je te parle maintenant tout de suite, c'est vraiment très très urgent !


- T ? me dit-elle avec un petit regard en coin ?


J'acquiesce. Alors elle dit aux garçons :


- Euh les gars nous on monte c'est vraiment trop important là


- Mais il est que 20, l'internat ouvre dans 10 minutes, nous dit Pierre.


- Affaire de filles.


A ce moment-là, Luna me prend par le bras et me tire dans le couloir


- Il a répondu c'est ça ?


- Gagné...


- Il a dit qu'il abandonnera ?


- Non justement. Qu'il ferait tout pour me trouver, mercredi au plus tard.

Elle a eu la réaction que j'attendais. C'est-à-dire qu'elle a sauté partout et, en tapant dans ses mains, répétait d'une petite voix « C'est trop bien ! C'est trop bien ! Tu vois je te l'avais dit ! ». Comme à son habitude, elle était réjouie des petites choses sans importance pour elle. Elle s'est stoppée net. Il était là. Son regard m'a transpercé, mais le mien se faisait dur. Je ne voulais pas que mes émotions me trahissent, lui disent que c'est moi, Gabrielle, à travers mes yeux. Il me frôle. Et part.

Un Doux Matin D'HiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant