Chapitre 26

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Louis

TROIS ANS PLUS TARD.

Mon avion avait presque trois heures de retard ; une dame qui voyageait avec son chien avait fait un scandale quand elle avait découvert qu'il ne l'attendait pas en cabine mais qu'il avait été parqué en soute avec les valises. Elle avait d'abord voulu le récupérer, puis elle avait demandé à voir toutes les personnes hautes placées de l'aéroport avant de faire une crise de panique et de s'évanouir dans l'allée au milieu des sièges. Les gens s'étaient impatientés, certains avaient voulu sortir pour aller se plaindre à leur tour et malheureusement, le temps que tout revienne à la normale, nous n'avions plus eu droit de décoller. C'était la deuxième fois que ce genre de retard m'arrivait cette année et c'était plutôt agaçant.

Mais je rentrais chez moi pour les fêtes de fin d'années après plusieurs années d'absence, les valises pleines de cadeaux qui ne servaient à rien et le cœur léger de retrouver mes parents qui me manquaient tant. Maman faisait une réunion de famille et je n'y allais pas à reculons. J'avais enterré la hache de guerre avec ma sœur alors elle serait là aussi – apparemment elle nous présentait son fiancé et j'avais hâte de voir la tête de quiche qu'il aurait. D'après maman, il était tout à fait du genre de ma sœur : petit bermuda beige, chaussettes blanches remontées au milieu des chevilles, chemise pastel à manche courte et le petit pull balancé sur les épaules. Ah oui, et la raie de cheveux sur le côté – je précise que c'est celle des cheveux, parce que ce n'est pas évident pour tout le monde. C'est donc le mec bien sous tout rapport qui cache forcément des cadavres dans son jardin. Tout à fait le genre de ma sœur. J'étais impatient de le rencontrer car j'avais la sensation que nous n'allions pas nous ennuyer.

« LOUIS ! LOUIS, ON EST LÀ ! »

Ma mère s'agitait sur le côté en secouant les bras comme une pieuvre désorientée. Je lui ai fait un signe de la main pour lui assurer que je l'avais bien vu avant de pouvoir les rejoindre. Mes parents étaient venus me récupérer à l'aéroport de San Diego.

« Alors comment va notre super psychologue ?, a demandé ma mère en m'étouffant à moitié entre ses bras.

– Je suis étudiant maman, j'ai marmonné.

– Tu vas l'étouffer, a dit mon père en retenant un rire.

– Vous n'êtes qu'une bande de rabat-joie. », elle a dit en me lâchant avec difficultés.

Nous avons échangé une brève accolade avec mon père et il a pris ma valise, comme si je n'étais pas capable de le faire seul.

« Maisie passera demain, je l'ai prévenu qu'après nous ne savions rien de notre programme alors...

– Tu as bien fait, maman.

– Je ne savais pas si tu voulais la voir.

– Je discute avec elle de temps en temps, j'ai tout de même dit.

– Elle va mieux. C'est important.

– Je sais. »

Il y a eu un long silence alors que nous regagnions la voiture. Maisie était sortie avec un garçon pendant prêt de deux ans et lorsqu'elle est tombée enceinte, il est parti du jour au lendemain, sans laisser de trace. Elle s'était tellement investie dans cette relation pour faire le deuil de son idylle avec moi qui n'arriverait jamais qu'elle n'avait pas penser une seconde qu'il pourrait partir. Maisie s'est presque laissée mourir pendant quelques semaines et elle avait perdu son bébé. Après ça, sa mère s'est battue la faire entrer dans une maison de repos parce qu'elle avait peur de ce qu'elle pourrait découvrir en rentrant chez elle le soir. Maisie cherchait un coupable alors j'ai accepté d'être celui qu'elle accusait d'être à l'origine de tous ses maux. J'ai endossé chacun de ses problèmes comme si tout lui était tombé dessus parce que nous n'étions pas ensemble. C'était il y a 6 mois. Depuis Maisie s'est excusée. Apparemment elle fait une thérapie qui l'aide beaucoup, elle a même l'intention de reprendre ses études et je crois que c'est une bonne idée. Mais quelque chose est définitivement brisé entre nous et nous ne pourrons certainement plus jamais être ami.

All Secrets Have A HomeWhere stories live. Discover now