Chapitre 14

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Louis

J'ai passé un long moment à fixer mon téléphone quand j'ai reçu le message d'Harry. Je me suis demandé s'il blaguait, si c'était Axel qui tentait de me faire chier, mais non : Harry était bel et bien dans l'avion et nous n'avions même pas pu nous dire au revoir. J'ai dû attendre plusieurs heures qu'il soit enfin chez lui pour pouvoir l'avoir au téléphone. Des heures interminables que j'ai passé à faire semblant de regarder la télévision tant mon attention était accaparée par mon portable posé près de moi. Quand il a sonné, ça a été une véritable délivrance.

« Hey..., a marmonné Harry mal à l'aise. Je suis désolé.

– Désolé de quoi ?

– D'être parti si vite, sans t'avoir prévenu et sans être venu te dire au revoir. »

C'est à ce moment que j'ai réalisé qu'il ne me faisait pas une blague et qu'il n'avait pas voulu que ça se passe de cette manière. J'entends à sa voix qu'il n'est pas serein et qu'il a peur que je lui en veuille ; je crois que je lui en veux un peu, parce qu'il me manque déjà et que je me sens frustré par la situation, mais je suis encore plus triste de ne pas savoir quand je vais le revoir.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?, j'ai demandé avec inquiétude. Pourquoi vous êtes partis si vite ? Tu vas bien au moins ?

– Oui... Ça pourrait aller mieux mais ça va. Tu sais, mon père et mon frère se sont disputés hier ?

– Oui, j'étais là. J'ai entendu.

– Ils ont continué après que tu sois parti et encore après, plus tard dans la soirée, quand j'étais en train de parler avec toi sur Skype. J'étais déjà dans ma chambre, tu sais ? »

Même s'il ne me voyait pas, j'ai hoché la tête.

« Apparemment c'est souvent comme ça, il m'a expliqué.

– Pourquoi ils se disputent ?, j'ai demandé.

– J'en sais rien, je ne sais pas qui croire, ils disent chacun quelque chose de différent. »

J'entendais que sa voix était brisée et qu'il était sur le point de pleurer. Ça me fendait le cœur.

« Tu crois qui ?

– Je ne sais pas. Axel est vraiment très dur dans ses paroles mais papa aussi. Je ne sais pas. Quoi qu'il en soit j'ai appelé ma mère parce que je ne voulais pas que ça dégénère encore.

– Elle a voulu que tu rentres ?

– Oui. Elle a échangé mon billet et elle en a pris un pour Axel sur le même vol. Elle a pris ceux d'aujourd'hui parce qu'ils étaient moins chers. On est parti tellement vite que je n'ai pas eu le temps de m'angoisser.

– Ça c'est une bonne chose. » ; j'ai tout de même dit.

Il n'a rien répondu et je l'ai facilement imaginé hausser les épaules avec un regard triste.

« J'arrive pas à croire qu'on était ensemble hier et qu'on va pas se revoir avant un moment, j'ai marmonné.

– Moi non plus. Tu me manques déjà, il a soupiré.

– Toi aussi. »

C'était dur et j'avais presque envie de pleurer. Je n'avais jamais été aussi attaché à quelqu'un de cette manière avant – même pas à Maisie. C'était trop fort pour que ce soit normal et pourtant, je savais que ce n'était pas nocif. J'étais simplement dingue de lui. Je n'avais pas arrêté d'en parler au dîner de la veille à tel point que ma mère avait prié pour que je me taise. Je pense à Harry, je respire Harry, je prie même Harry.

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