Chapitre 15

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Axel

Je ne pensais pas que la rentrée en terminale serait un tel soulagement. J'ai eu énormément de mal à quitter mon frère et l'angoisse de me retrouver seul avec mon père m'avait presque donné envie d'annoncer à ma mère que je m'installais à San Francisco. Mais j'avais tenu bon et j'étais rentré chez moi seulement deux jours avant la rentrée. Deux jours interminables qui m'avaient déterminé à partir de chez moi une fois que je serais diplômé ; sans argent et sans soutien de la part de mon père, je n'avais pas d'autre choix que d'envisager sérieusement l'université – et une bourse. Je savais que j'étais excellent en sport mais je n'étais pas le seul dans ce lycée à l'être, en revanche, j'étais le seul sportif à avoir beaucoup de facilités dans plusieurs matières et si avant j'estimais que le sport était suffisant, je sais aujourd'hui que ce n'est plus le cas. J'ai donc décidé de me donner à fond – n'en déplaise à Clarissa qui espère elle aussi décrocher une bourse.

« T'es pas à l'entraînement de basket ? »

J'ai relevé les yeux et j'ai vu Louis s'asseoir à la place en face de moi avec son plateau ; il est à peine midi alors je pensais pouvoir manger tranquillement avant d'aller faire un tour à la bibliothèque mais il fallait croire que je n'avais pas autant de chance que ça.

« Non, j'ai simplement répondu en montrant mon poignet bandé et coincé dans une atèle.

– On a repris les cours ce matin et t'es déjà amoché ?

– J'aurais préféré ne pas tomber dans les escaliers et ne pas commencer la saison de basket comme ça, j'te rassure. Pourquoi t'es là ?

– Parce qu'il n'y a pas de place ailleurs ! », il a répondu en souriant.

Je me suis retourné pour scruter la cafétéria et il y a avait trois tables de complètement libres rien que dans mon champ de vision.

« Tu te fous de ma gueule ? », j'ai demandé avec un air agacé.

Il a haussé les épaules avant de commencer à manger.

« Pourquoi tu t'es assis là ? Y en avait partout de la place !, a ronchonné Maisie en déposant son plateau à côté de celui de Louis.

– Tu peux aller ailleurs si tu en as envie, il a répondu sans lever les yeux vers elle.

– Non. »

Elle s'est assise et elle a commencé à parler sans s'arrêter. Elle parlait du programme de littérature, des lectures et des bouquins qu'elle trouvait "à chier" ; Louis lui répondait à chaque fois, il la contrait presque toujours et leur débat était tellement animé que j'avais la sensation de me trouver dans un poulailler. J'étais incapable de savoir si c'était agaçant ou très agaçant.

« Je me demande toujours comment mon frère peut te supporter, j'ai fini par dire.

– Qu'est-ce que ça veut dire ?, il m'a demandé en oubliant presque Maisie.

– Rien. Je me demande comment il fait. C'est quelqu'un de calme et toi t'es toujours en train de parler et de saouler le monde entier de paroles. T'es toujours en train de dire des conneries, de pousser les gens à bout avec ton sarcasme, personne n'ignore ta passion pour Jésus... »

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