Chapitre 11

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Louis

Le premier soir chez Harry a été étrange, le deuxième un peu moins et aujourd'hui, je réalise que je pourrais presque m'habituer à le voir tous les jours sans exceptions. Je ne dors pas dans son lit parce que sa mère m'a préparé un lit de camp dans le seul coin de sa chambre où un matelas peut rentrer - au pied du lit - et même si Harry m'avait proposé de partager son lit une place, j'aurais refusé. Je ne veux rien précipiter parce que j'aime trop ce que je vis actuellement. J'aime trop la manière dont se déroulent les choses. J'aime trop sa timidité et sa pudeur pour risquer de tout gâcher avec une précipitation qui ne conviendra à personne.

Nous sommes tous les deux plongés dans la pénombre, simplement éclairés par la lampe de chevet d'Harry et le silence qui nous enveloppe depuis un moment me donnerait presque envie de fermer les yeux. Nous arrivons à ce moment de la soirée où soit nous nous endormons, soit nous parlons encore une bonne partie de la nuit ; au fond de moi j'espère que nous avons encore quelques trucs à nous raconter mais rien ne me vient. J'ai envie de lui poser des questions sur sa famille, sur ses angoisses mais jusqu'ici l'occasion ne s'est pas présentée et je ne veux pas attaquer ce genre de sujet de but en blanc parce que même si je manque de tact, je ne manque pas de discernement et je suis capable de tenir ma langue lorsque c'est nécessaire.

« Maisie te fait toujours la tête ? », il a fini par demander.

Ce n'était pas la conversation de mes rêves, mais il avait choisi de ne pas dormir tout de suite et ça m'allait très bien.

« Je crois. Je n'ai pas cherché à la joindre non plus. Elle boude souvent, j'ai l'habitude.

- Mais c'est de ma faute, non ?

- Non, c'est de la mienne, je l'ai rassuré.

- Vraiment ? J'ai peur qu'elle ne m'aime pas. »

J'ai haussé les épaules même s'il ne pouvait pas me voir. Harry s'inquiète de tout, tout le temps. Il doit avoir au moins trois ulcères à l'estomac, c'est impossible autrement.

« Je pense qu'elle n'aime pas que je m'occupe plus de quelqu'un d'autre qu'elle. Donc toi, Obama ou une chèvre, ce serait pareil. »

Il a pouffé de rire et ça m'a soulagé de l'entendre.

« Tu sais, depuis qu'on est sorti ensemble, elle pense qu'elle-

- Vous êtres sortis ensemble ?, il s'est étonné. Quand ça ?

- Y a deux ans, je crois. Ou l'année dernière ? Je ne sais plus très bien. Je pensais te l'avoir dit...

- Non, pas du tout. Je suis étonné.

- Ah oui, pourquoi ?

- Parce que tu t'intéresses à moi maintenant. », il a simplement dit.

J'ai hésité un peu avant de répondre parce que je ne savais pas trop comment me positionner.

« J'ai toujours aimé les filles et les garçons, c'est-

- Non pas ça !, il a dit. Je sais que tu es bisexuel, on en a déjà discuté. Je veux dire... je suis vraiment différent d'elle.

- C'est pour ça que ça fonctionnera entre nous, j'ai dit en riant un peu. Maisie est trop surexcitée, on se ressemble beaucoup alors ça fait tout le temps des étincelles. Ou non, y a toujours des débuts d'incendie avec elle. Puis alors quand ça s'embrase pour de vrai, y a plus de limite, on devient odieux l'un envers l'autre et ça recommence encore et encore. C'est mieux l'amitié, on peut mettre une certaine distance.

- Hm, hm.

- Ta présence est apaisante même si je dois gérer ton stress.

- Mon stress ?, il s'est étonné.

All Secrets Have A HomeWhere stories live. Discover now