Chapitre 19

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Pourquoi agissait-elle systématiquement comme une débile quand elle se trouvait face à un mec attirant ?

Pas troublé pour deux sous par le fait qu'elle regarde le sol comme si c'était la 8e merveille du monde, le métamorphe lui confirma ce qu'elle avait deviné : le centre était construit autour des grands bâtiments centraux qui regroupaient le self, l'infirmerie (ah !), les douches (double ah !) et les toilettes.

Les box le ceinturaient sur les 3 quarts du contour et le dernier quart était délimité par la forêt elle-même délimitée au bout de quelques kilomètres par une clôture électrifiée. Lorsque Mai demanda pourquoi l'électrifier, il fronça les sourcils et indiqua que c'était pour éviter que les curieux ne cherchent à y accéder. Mai trouva cette idée stupide car, à son avis, une clôture électrifiée cachait forcément quelque de louche, quelque chose que l'on avait envie de découvrir.

Maintenant que le chef de meute ne faisait plus rien qui la mette mal à l'aise, elle avait presque réussi à retrouver une couleur de visage ordinaire et parvenait à lui parler normalement. Et elle le trouvait vraiment charmant quand il se conduisait ainsi, comme un humain lambda. Chose qu'il n'était pas et ne serait jamais, se rappela-t-elle.

Il lui dit en lui adressant un sourire en coin qu'elle avait en réalité parcourut l'essentiel du centre toute seule. Le petit coin de paradis qu'elle avait entraperçu, et la petite maison constituaient le Foyer. On sentait la majuscule dans sa voix.

- C'est vraiment un endroit sublime, lâcha-t-elle tout-à-trac, la première réaction naturelle qu'elle avait depuis qu'elle le suivait.

Il lui adressa un sourire renversant en se retournant pour marcher à l'envers en la regardant :

- Je trouve aussi. Il faudra que l'on te montre tout ce qu'on peut faire dans cet endroit.

Puis il reprit, bien plus sérieusement, avec une remarqua qui lui donna des frissons :

- C'est l'endroit où tu seras toujours en sécurité ici.

Sous-entendait-il qu'ailleurs dans le centre, elle ne l'était pas ? Mais que pouvait-on encore lui cacher ?

Puis la jeune femme remarqua qu'il la fixait toujours, en marchant à reculons tout en évitant TOUS les arbres sans y regarder.

Les yeux écarquillés elle exigea – sans plus se sentir gênée de sa possible impolitesse au « chef » de meute - qu'il lui montre comment faire la même chose. Elle s'était elle-même assommée sur un arbre toute seule tout à l'heure. Elle voulait savoir faire ça !

Il lui adressa de nouveau son fameux sourire qu'elle commençait à apprécier, et lui rétorqua qu'il allait d'abord falloir qu'elle réussisse à courir tout droit en marche-avant sans foncer dans les gens avant de s'essayer à la marche-arrière.

Quand elle rougit et bafouilla une vague explication sur les personnes qui sortaient de nulle part, il éclata de rire. C'était tout juste s'il ne se tenait pas le ventre le bougre ! A le voir insouciant comme ça elle devait se concentrer pour garder à l'esprit qu'il était le chef d'une meute.

La guéparde prit un instant sa place et elle émit un grognement vexé. Nathan la regardait maintenant le regard brillant – sûrement celui de son félin – et il inclinait la tête l'air de cogiter dans sa petite tête. Il devait avoir finit par trouver une réponse à la question qu'il se posait car il finit par se détourner et continua son chemin parmi les arbres, en marche-avant cette fois-ci, lui disait de le suivre si elle y arrivait.

Secouant la tête, Mai se dit qu'elle ne comprendrait jamais rien aux hommes, et lui emboîta le pas, évitant plus ou moins adroitement la plupart des racines du sol.

MétamorphesWhere stories live. Discover now