Chapitre 18

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       En moins de dix secondes elle se trouvait dehors, et savait qu'il était près de 10h grâce à la petite horloge de la chambre.

Personne en vue ! Elle entreprit de contourner les grands bâtiments centraux, et si l'allée entre box et bâtiments était déserte, le cadre était plutôt agréable, pour elle qui était amatrice de nature et originaire de la campagne. Malgré le chemin de béton qui reliait les box entre eux ainsi qu'aux grandes bâtisses au milieu, il y avait de nombreux îlots de verdure avec de grands arbres, des parterres de fleurs plus ou moins sauvages et de belles pelouses. Durant les diverses courses-poursuites, Mai n'y avait pas du tout prêté attention, mais le tout semblait fait pour que les métamorphes puissent se déplacer discrètement sous leur forme animale, sans se blesser les coussinets sur des surfaces trop dures. La jeune femme ne se rappelait pas être passée par ce côté-là durant sa fuite, autrement elle aurait eu bien moins de mal à se camoufler.

D'après ce qu'elle pouvait voir, les box formaient une sorte de grand périmètre rectangulaire entourant ce qui semblaient être le cœur du centre : les grandes bâtisses centrales. Sur son chemin elle vit l'arène qui semblait déserte à cette heure-ci, vu que son box s'en trouvait très proche ainsi que de l'orée de la forêt donc. Juste à côté se trouvait deux bâtiments plus petits à étage, où il n'y avait malheureusement aucun logo WC ou quoi que ce soit d'autre. 

Et alors qu'elle apercevait au travers de grandes baie vitrées ce qui semblait être un immense réfectoire – où cette fois-ci se trouvaient plusieurs personnes qui ne la virent pas – la jeune femme perçu un glougloutement. Se précipitant vers la source du bruit, elle poussa un soupir de bonheur quand elle faillit mettre les deux pieds dans l'eau. Un petit lac ! Avec un ravissant petit ruisseau qui semblait l'alimenter constamment en eau claire et propre. L'endroit était idyllique et depuis où elle se tenait, elle distinguait à peine le réfectoire qui ne se trouvait pourtant pas très loin. La mare brillait de mille feux sous le léger soleil matinal, semblable à un diamant dans son écrin de verdure.

Par-dessus l'adorable ruisseau qui se jetait dans le petit étang avec force remous, passait un petit pont qui menait à une maison de taille raisonnable construite en ce qui semblait être du chêne. Lorsqu'elle tendit l'oreille Mai eu l'impression d'entendre des gens bavarder, aussi décida-t-elle qu'il ne s'agissait pas des douches et qu'elle n'avait pas trop envie de se pointer au beau milieu d'un quelconque rassemblement, crasseuse comme elle l'était.

Elle abandonna donc le petit coin de paradis au bord de l'eau pour continuer son exploration des lieux. Par-delà l'étang se tenait une petite clairière entourée par de grands arbres. Derrière ceux-ci elle distinguait vaguement la rangée de box qui se poursuivait, et face à eux émergeait le toit des grands bâtiments centraux. Bon, d'ailleurs ces grands machins devaient bien abriter autre chose qu'un simple self quand même, où était ces fichues douches ?! Au train où cela allait, elle risquait fort de revenir à son point de départ bredouille.

Elle accéléra un peu l'allure, louvoyant maintenant parmi les hêtres qui bordaient la clairière, un peu agacée. Elle fut stoppée net par un torse qui apparut brusquement sur son chemin. Et qu'elle se prit dans la figure. D'ailleurs, elle ne s'arrêta pas là. La jeune femme rebondit sur le corps qui lui avait coupé la route, tomba sur les fesses et sa tête alla heurter un tronc d'un arbre qui avait eu la mauvaise idée de pousser dans son dos.

- Aie, aie, aie, grommela la jeune femme, à présent bien sonnée, la tête entre les doigts.

- Si ça se n'est pas du rentre dedans, je me demande ce que c'est, fit une voix grondante. 

La voix ne lui était pas étrangère. Pas du touut.

Oh mon Dieu. L'univers ne lui ferait pas cette blague n'est-ce pas ? Et pourtant l'odeur sauvage qui l'entourait ne laissait pas place au doute quant à l'identité du propriétaire du torse en question. Pin et soleil. Clairement l'odeur qui accompagnait Nathan depuis qu'elle le connaissait, selon la guéparde qui lui fit part de son observation d'un ton docte.

MétamorphesWhere stories live. Discover now