Chapitre 5: Remise en état.

603 72 6
                                    

     Mai retrouva peu à peu ses esprits alors qu'elle marchait dans les pas de Styx qui n'avait pas dit un mot. Il se passait décidément des choses très étranges ici, songea-t-elle en se mordillant la lèvre, les yeux rivé sur celui qui marchait deux pas devant elle. Dans sa tête s'affrontait deux envies: celle de savoir enfin ce qu'il se tramait dans cet endroit, car elle avait assez de tous ces mystères et celle de s'enfuir, définitivement cette fois, et de retrouver sa vie d'avant. Les mots que ces parents lui avaient écrits tournaient en boucle dans sa tête. 

Pour l'instant, tout ce dont elle était certaine, c'était qu'à part Alexia, personne ne lui avait vraiment semblé amical ou sympathique ici. Cela ne lui donnait donc aucune envie de rester malgré le fait que cela semblait être ce que tout le monde attendait d'elle. Mai décida alors que, dès qu'elle en aurait l'occasion, elle retenterait une fuite. Mais d'abord, il lui fallait des vêtements corrects et de bonnes chaussures : pas question qu'elle finisse comme la première fois.

Mai s'arrêta soudain net, évitant de rentrer dans son guide qui s'était stoppé devant un box et avait sortit la clef doré qu'il tenait négligemment au bout de son doigt. Le numéro 2 affiché en bleu ciel sur une plaque en bois sur la porte, lui indiqua qu'il s'agissait du sien.

- Voilà ton appartement, dit-il simplement en ouvrant la porte basse et lui faisant signe d'entrer.

La paille bruissa autour des chevilles de Mai, et lorsqu'elle se retourna, Styx lui fit signe de monter. Bien, m'sieur, à vos ordres m'sieur. Elle s'agrippa aux barreaux de l'échelle, un peu tendue au souvenir de la manière dont elle l'avait dégringolée un peu plus tôt. Une fois la trappe ouverte grâce à une légère poussée, la jeune fille se hissai doucement dans la chambre, alors qu'elle entendait Styx lui dire: 

- Mme Dubois viendra te voir demain, et une bonne nuit de sommeil ne sera pas de trop. Jette donc un œil aux papiers sur le bureau, ils t'aideront à te faire une idée de ce que nous sommes.

Alors qu'elle se redressait pour inspecter la pièce, la trappe se referma avec un bruit sec et un bruit distinctif de clef tournant dans une serrure la fit se figer. Avant qu'elle ne se précipite sur la trappe pour en agripper la poignée. Coincée. Piégée une fois de plus.

- Non ! Non non non ! Pourquoi vous faites ça ?! cria-t-elle en abattant son poing sur le bois. Les larmes lui montèrent aux yeux, de rage, de fatigue, et de déception. Tu aurais dû t'en douter, tout de même. Vous n'êtes pas amis, pour l'instant tu es surtout considérée comme une prisonnière, si cela t'avait échappé ! la tança la voix glaciale. Réfléchit maintenant plutôt que d'obéir et agir bêtement. Et effectivement, celle-ci avait raison. Mai avait pensé - bêtement - que ces gens lui feraient confiance pour rester sagement dans sa chambre, dormir, qu'ils la voyaient pleine de désir d'en apprendre plus sur ce qu'il se passait ici. Il fallait croire qu'ils n'étaient pas aussi stupides qu'elle le pensait. 

Alors qu'elle avait complètement oublié son existence, Styx repris la parole de l'autre côté du plancher :

- On ne te veux aucun mal, mais nous connaissons les réflexes des novices tu sais. Et nous n'avons pas le temps de te courir après une nouvelle fois, donc... (Un grondement se fit entendre et Mai jura avoir sentit la voix glaciale pourtant muette se ratatiner au fond d'elle même.) Sois sage, et mange ce que l'on t'as préparé, termina-t-il.

Mai ne dit plus rien avant d'entendre ses pas s'éloigner, d'abord dans la paille, puis dans la cour. Sachant qu'elle n'avais rien de mieux à faire, elle commença à étudier son environnement d'un œil critique. Et elle devait admettre que l'endroit où elle se trouvait avait été décoré avec goût.

La trappe sur laquelle elle se tenait était située dans un coin de la pièce, lui donnant une vue d'ensemble. Un petit lit double se tenait dans le coin opposé, au bout duquel se trouvait d'abord une armoire puis un lavabo, qui arrivait près de Mai. Sur sa gauche, un petit ensemble de tiroirs et un bureau lui laissait penser qu'ils voulaient la faire travailler. Les murs était d'un blanc cassé lumineux et les linges de lit étaient tous gris acier. Aucune trace de rose et elle e fut agréablement surprise. Elle avisa le siège de bureau qui ressemblait à un fauteuil et se leva pour aller s'avachir dedans. A son grand déplaisir, elle s'aperçut qu'il était extrêmement confortable. Bien décidée à continuer à détester l'endroit, elle se jeta sur le lit. Dont le matelas était d'un moelleux incroyable. Ou peut-être que c'était la fatigue qui lui embrouillait les idées. Elle s'endormit moins de 20 secondes plus tard, en se disant que le repas allait être bien froid à son réveil.

MétamorphesWhere stories live. Discover now