Chapitre 4: Mot de trop.

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      Mai flottais dans quelque chose de blanc. Elle avait l'impression d'être dans l'espace, en apesanteur. Tout était parfait. Tout, sauf ce bruit agaçant à la frontière de son esprit qui lui rappelait le buzzer de son réveil.

Sur cette pensée, elle ouvris les yeux. Et songea qu'elle était de retour à la case départ comme on disait. Elle aurait amplement préféré se réveiller dans son lit, un jour de cours. Tout, plutôt que le spectacle de cette chambre d'hosto flippante. Puis elle s'aperçu que, derrière le bruit de bip-bip que faisant un moniteur tout près d'elle, elle percevait des bribes de conversation. Mai se figea et tendit l'oreille.

Malheureusement, faire la statue ne l'aida pas des masses, car les gens de l'autre côté semblaient essayer de ne pas déranger les malades et parlaient tout bas sans qu'elle ne comprenne rien.

Se sentant encore d'une affreuse faiblesse, Mai entreprit de faire l'inventaire de ce qui l'entourait. Elle se trouvait de nouveau dans un box, avec des voiles épaisses en guise de mur. C'était sûrement celles-ci qui étouffaient les bruits du couloir. En continuant son inventaire, elle vit qu'elle était entouré de grosses machines qui avaient l'air de surveiller ses constantes vitales. Elle avisa en plus plusieurs électrodes posées sous sa blouse d'hôpital  ainsi qu'une perfusion dont le cathéter était planté au creux de son coude. Arg, songea Mai. Elle n'avait jamais été hospitalisée, et les aiguilles n'avait jamais vraiment été son kiff. Ne fait pas ta chochotte, ma fille, qui sait ce qu'ils t'injectent en ce moment... Faut retirer ça.

Mai ferma les yeux un instant, histoire de reprendre un peu de courage. Puis elle leva lentement sa main droite, et tira en tremblant sur l'aiguille du cathéter qui finit par échouer par terre laissant une traînée de liquide clair dans son sillage. La jeune fille laissa lourdement retomber ses bras sur le matelas. L'effort l'avait épuisé à un point tel qu'elle en avait presque honte. Était-elle si mal en point pour qu'un si petit mouvement la laisse sans forces ? En tous cas, on ne déversait plus rien d'inconnu dans ses veines.... 

C'est sur cette pensée que ses paupières se refermèrent et qu'elle se laissa glisser une nouvelle fois dans une inconscience reposante.



      Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle ne se sentait pas forcément mieux. Reposée certes, mais aussi à moitié paralysée par la douleur. Ah, maintenant je suis certaine de ce que contenait cette perfusion ... De la morphine. Elle regrettait à présent de tout son coeur de ne pas avoir gardé l'aiguille, car tout son corps lui donnait l'impression d'avoir été roué de coups, et, si elle se fiait aux tiraillements sur différentes parties de son corps, elle devait aussi avoir des points de sutures. Avec tout cela, la jeune fille devait serrer les dents pour se retenir de haleter. Je pense que la plage c'est mort pour moi jusqu'à la fin de l'été... Les vagues de douleurs devenaient plus puissantes au fil des minutes qui passait sans qu'elle ne puisse esquisser un mouvement. Et évidemment c'est quand on a besoin d'eux qu'ils ne sont pas là, ces crétins... Il est où le docteur?!  Une fine pellicule de sueur couvrait à présent sa peau, mouillant les draps. Elle se rendit compte qu'elle respirait à présent comme si elle venait de courir un marathon pendant trois heures sans pause.

 Mai serra les lèvres, essayant de calmer son souffle. Mais elle se rendit vite compte que c'était une très mauvaise idée, car elle se retrouva vite a faire de l'apnée, et lorsqu'elle voulut se remettre à respirer normalement sa gorge ne laissa échapper qu'un sifflement inquiétant.

Paniquée, elle chercha des yeux une solution. Comme si c'était le moment de s'étouffer tiens ! Elle essaya plusieurs fois de prendre de brusques inspirations pour franchir le barrage de sa gorge serrée, en vain.  

MétamorphesWhere stories live. Discover now