La vérité (réécrit)

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                                                                                               ***

Elle est dure, dure à entendre, dure à dévoiler, pourtant il n'y a qu'elle qui nous permet de comprendre ce qui s'est passé, qu'elle qui est vraie, qui est juste, qui est droite, qui ne ment jamais puisque c'est elle la vérité, celle que tous le monde veut connaitre mais qu'on adore cacher, celle qui nous permet de comprendre mais qu'on ne dévoile qu'à moitié. La vérité, rien n'est plus dure à entendre et pourtant c'est celle que l'on doit écouter. 

                                                                                         ***


Alors, quand ma mère m'a demandé si ce qui était arrivé à d'autres m'était arrivée aussi, si moi aussi il m'avait touché, je ne me voyais plus mentir, je ne me voyais plus porter se secret, se poids qui me hantait et me détruisait de jours en jours, alors j'ai avoué, je lui ai dit, tous dit, et j'ai pleurer, pleurer toutes les larmes de mon corps, comme ci enfin je pouvais à nouveau respirer, comme ci je pouvais à nouveau marcher le dos droit, comme ci j'étais de nouveau enfin moi, je n'étais plus cette fille qui portait un masque au quotidien, plus celle qui se cachait derrière des sourires, j'étais à nouveau moi, cette petite fille de 8 ans à qui on avait volé son innocence, cette petite fille qui n'avait plus à garder le silence, j'étais à nouveau libre, libre de tout, je n'avais plus à avoir cette peur que l'on découvre tous puisque ça a été fait. Mais ce sentiment de liberté n'a pas durée, il n'a durée que l'espace de quelques instants, l'espace d'un souffle, d'une respiration, d'une brise d'air, parce qu'après cela j'ai réalisé, j'ai pris conscience, j'ai compris que rien n'avait réellement disparue, au fond j'étais toujours la même, au fond j'étais encore cette fille, cette petite fille privée de tout, de son enfance, de son adolescence maintenant, au fond j'étais encore cette fille misérable que j'ai caché durant ces dix dernières années derrières des rires et des sourires, des joies et des pleurs, cachant son véritable malheur, j'étais toujours cette fille là et malgré que tous soit révélé rien n'avait changer non vraiment rien si ce n'est ma culpabilité de mettre tu et d'avoir entraîné d'autre fille dans ce malheur qui était supposer n'être que le mien. Voilà, voilà ce qui avait changé, car avant que tous ne soit dit, que tous soit su, j'arrivais, oui, j'arrivai à faire taire ce sentiment, cette culpabilité, car je savais très bien que je n'étais pas la seule, j'avais vu des signes qui ne trompaient pas, des signes qui ne trompaient personne, pourtant, pourtant je n'ai rien dit et j'ai fermé les yeux, je me suis tu encore, alors que j'avais conscience de ce qui se passait juste en face de chez moi, je savais qu'il le faisait à d'autres que moi, pourtant je n'ai rien dit non, rien, quand j'y repense je ne sais pas ce qui me retenait, la peur, surement, la honte aussi, sans doute, l'appréhension ouais surement un mélange de tous ça. Alors oui, après ces quelques instants de libération, après cette brise salvatrice, la culpabilité ma rongée, mais par dessus tous, par dessus tous cela je me sentais sale, immonde, laide, j'étais comme un furoncle, une maladie contagieuse, comme du pue qui pullule, je me sentais comme de la merde, comme un animal déformé, comme une monstruosité qui n'aurait pas du voir le jour...

Je me souviens encore parfaitement de ce jour, c'était quelques jours avant la rentrée des classes, j'allais rentrée en 1ère S, cette année là, l'amie à ma mère rentrait de ces vacances dans le Sud de la France, elle nous avait invité à manger le repas de midi avec elle, comme toujours elle avait préparé plusieurs plats, et comme toujours il y avait des restes, mais ce jour là, il y avait quelque chose de différents, les regards échangés entre elle et ma mère m'ont mis la puce à l'oreille, les chuchotements à l'oreilles m'ont averti que quelque chose se tramait, et leurs yeux tournés vers les enfants m'ont appris que ça les concernaient, à cet instant j'ai compris que c'était grave, que quelque chose de grave c'était passé, l'idée qu'ils aient tous découvert m'a traversé l'esprit, mais je me refusais à croire que c'était cela, que le moment où tous serait su était aujourd'hui, je n'étais pas prête, je n'étais pas préparée, j'étais complètement désemparée, alors pour en avoir le cœur net et éviter de me faire peur plus longtemps je suis allée voir ma mère, et lui ai demandé à quoi tous ça rimait pourquoi tous ces chuchotis... Elle m'a regardé de ses yeux tristes mais durs et m'a dit d'attendre dans le jardin. A ce moment là, j'ai su, j'ai compris que c'était l'heure, que LE jour était arrivé, alors rassemblant le semblant de force que j'avais en moi je me suis retournée et je suis allée jusqu'au jardin, au niveau de la balançoire près d'un transat, de là ma mère et Cathie m'ont rejoint, et elles m'ont dit, m'ont raconté ce que je savais déjà mais où j'ai préféré garder les yeux fermés, elles m'ont dit que ma sœur, ma petite sœur avait elle aussi été touché, comme moi par ce connard de voisin à la balançoire et aux gâteaux appétissants, elles m'ont dit que ma sœur et la fille de Cathie avaient elles aussi été touchés par Roland, qu'a eux aussi il leur avait fait du mal, mon cœur m'a lâché à ce moment là car malgré que j'avais gardé les yeux fermés mon pire cauchemar était devenu réalité. Et une fois cela fait, elle m'a demandé, si moi aussi, si moi aussi il m'avait touché, et je ne pouvais plus mentir, car même si elle est dure à avouer seule la vérité compte, alors pour une fois je n'ai pas menti et je lui ai dit, j'ai dit OUI. 

Une fois le mot fatal prononcé, une fois que j'avais dit oui, tous c'est enclenché, tous...                       Je vois encore le visage, celui de ma mère qui pleure disant que tous ses enfants avaient été touchés... 

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