Lost my virginity [VMin]

Chapitre 2

J'ai dû rester assis sur cette tâche de ketchup durant toute l'heure de cours. Je n'ai rien pu faire. Comme je suis nouveau, je n'ai pas osé demander au professeur de partir pour me nettoyer. De toute façon, à quoi ça aurait servi ? Le rouge ne serait pas parti entièrement et en plus, j'aurais eu le derrière tout mouillé. Mais peut-être que cette idée n'est pas si mauvaise après tout. Enfin, tout ça pour dire que durant toute l'heure où j'étais installé à côté de Yoongi, il n'a pas arrêté de se moquer de moi. Et je n'ai pas aimé. Mais je n'ai pas pu lui dire ce que je ressentais. Je n'ai pas pu parce que maintenant que je connais sa vraie nature, il me fait peur. J'aurais dû rester sur ma première impression. C'est vrai quoi, qui voudrait de quelqu'un comme moi en tant qu'ami ?

Pour tout dire, je n'ai jamais eu vraiment d'amis, sauf peut-être au primaire. Enfin, j'en ai eu un. On était les meilleurs amis du monde mais un jour, il a dû partir en Europe pour continuer ses études, ses parents ayant été mutés dans ce continent. Au début, on s'écrivait souvent des lettres puis au fur et à mesure, j'en reçus de moins en moins et comme je ne voulais pas faire le type harceleur, je n'en ai plus non plus envoyées. Triste vie. J'ai donc dû terminer l'école élémentaire tout seul, sans personne. Vint ensuite le collège. Je crois que ça a été le pire. Ça a été un gros changement. À vrai dire, j'avais passé une petite dizaine d'années au primaire et j'avais peur de changer d'établissement. Mes parents m'ayant annoncé leur divorce à cette époque-là, j'ai vraiment eu du mal à m'y faire et donc, c'est à ce moment-là que j'ai dû m'enfermer dans ma propre bulle. Je suis devenu presque associable. Quand quelqu'un venait me parler, je ne répondais pas. Quand on me proposait de faire quelque chose qui avait l'air d'être amusant, je refusais parce que je voulais rester avec ma mère. Ah oui, ce que j'ai oublié de dire, c'est qu'après leur divorce, ma mère a été très malheureuse. C'est mon père qui a demandé le divorce. Pas elle. C'est donc à partir du collège que je n'ai plus eu du tout d'amis. Je refusais de devenir ami avec les personnes qui sont venues me parler et je refusais de parler, ce qui fait que je me suis renfermé dans mes études. Et j'ai réussi je crois. J'ai toujours de bonnes notes. À chaque fois que j'ai du temps libre, je révise, ou je fais quelque chose pour aider ma mère. C'est d'ailleurs pour ça que je n'ai jamais aimé quelqu'un, et que personne n'est jamais tombé amoureux de moi. À cause de mon « associabilité », tous les gens que j'ai pu avoir dans ma classe et même ceux qui n'étaient pas dans ma classe s'amusaient à me faire de mauvais tours. Et me voilà en terminale, et c'est toujours la même. Le vocabulaire a évolué aussi. Avant, j'étais le souffre-douleur de tout le monde et maintenant, même si c'est la même définition, je suis ce qu'on appelle un bizu. Je suis victime de bizutage. À dix-sept ans, bientôt dix-huit, ça craint un peu, non ?

Même moi je n'en peux plus de mon attitude. Mais je suis comme ça. Timide. Une chiffe-molle comme diraient certains.

J'ai quitté le lycée sous les moqueries des élèves. Même les secondes se moquaient de moi. Je suis en terminale, je pourrais quand même rétorquer quelque chose mais la peur prend toujours le dessus sur moi alors c'est pas évident de changer du jour au lendemain.

Quand j'ai parlé de moi tout à l'heure, j'ai oublié de dire que je suis fils unique. Mais c'était facile à deviner, non ? Quand je suis sorti de l'enceinte de l'établissement, j'ai commencé à marcher. Mais je ne voulais pas directement rentrer chez moi. Je préférais rester un peu seul, et loin de tout le monde. Seulement, j'avais l'impression que partout où j'étais, il y avait toujours quelqu'un pour se moquer de moi.

Lorsque j'ai passé la porte de chez moi, j'ai retiré mes chaussures et je suis directement parti dans ma chambre pour pouvoir nettoyer cette tâche sur mon pantalon donc je me suis mis en jogging en prenant soin de changer ma chemise contre un tee-shirt.