Chapitre 19.

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Je prends un plateau et je crois bien que c'est seulement la troisième fois que je mange à la cafétéria le midi au bahut. La première était avec mon cousin Shain, le deuxième était un jour où je m'étais cassé le poignet gauche et je voulais voir la tête de la personne qui allait devoir porté mon plateau comme un soumis. Je me suis foutu de sa gueule comme c'est pas permis. C'était une bonne journée. Là, c'est Clarrisse qui à insisté pour que l'on mange à la cafétéria. Soi disant parce que c'était plus équilibré que le kebab, n'importe quoi.

Enfin bon, je me retrouve à porter un plateau avec comme plat des lentilles et de la langue de boeuf. Clarrisse a demandé à des filles de reverser une table bien au centre de la salle, pour que tout le monde puisse nous admirer. Je m'assois et remarque qu'effectivement, tout le monde à relever la tête pour nous regarder. Ce n'est pas nouveau, je suis beau gosse. Je sens une main se posée sur mon épaule au même moment où je remarque une silhouette familière en train de chercher une place avec son plateau. 

-Hé, c'est pas Jessica là bas ? JESSICA ! Viens ! s'écrie Matt, en lui faisant signe de la main.

-C'est qui cette pétasse ? s'esclaffe Clarrisse.

-Oh, une bonne amie à nous. dit Yoan, avec un clin d'oeil.

Jessica arrive jusqu'à notre table et je sens la pression de la main de Clarrisse se resserrer de plus en plus. 

-Qu'est-ce qu'il y a ? T'as un problème Matt ? demande Jessica, en fronçant les sourcils.

-Non, du tout. Tu ne veux pas te joindre à nous ? dit-il, en lui faisant un signe circulaire des personnes présentes autour de la table.

Son regard s'attarde sur moi et la main de Clarrisse sur mon épaule. 

-Non. Non, ça va aller, merci. dit-elle, avant de se diriger vers une autre table.

-Dereck, tu l'as connais cette pouffe ? dit-elle, avec douceur mais je sens bien au fond de sa voix qu'elle est en colère.

-Vite fait. dis-je, d'un ton neutre en buvant une gorgée de mon verre.

-Elle n'arrêtait pas de te mater ! 

-Toutes les filles me matent, c'est pas nouveau. dis-je, sans lui accorder un regard.

J'attendis qu'elle réplique mais aucun son ne sorti de sa bouche. Elle se leva brusquement et pendant que Yoan et Matt la suivaient du regard, je finissai mon repas.

-Bon, on se casse d'ici ou vous voulez coucher là ? dis-je, en me levant de table.

-Tu ne prends pas ton plateau ? demande Yoan.

-Pourquoi faire ? Il y a les femmes de ménages pour ça.

-Pas faux. admet-il.

***

Je suis assis sur le dossier d'un banc, une clope à la main et le regard vide quand soudain, une voix brise le silence.

-Tu m'en passes une ? 

Je me tourne et découvre avec étonnement Jessica.

-Tu fumes toi ? demandé-je, en rigolant.

-Bah, j'ai déjà fumé un joint. Aller, passes-en une. insiste-t-elle.

-Bravo ma p'tite, c'était quand ? En seconde ? dis-je, hilare.

-Non, en troisième, lors d'une soirée. 

-Ah, je vois l'genre. Et rêve, vas plutôt à la chicha. C'est moins risqué.

-C'est pas une qui va me tuer ! 

-Peut-être pas, mais tu peux en dépendre facilement.

-Ah parce que tu en es dépendant, toi ? demande-t-elle, sérieusement.

-Plutôt, ouais. dis-je, en en tirant une.

Elle se mit à tousser à cause de la fumée et je ne pus m'empêcher de lâcher un rire.

-Arrête de te foutre de ma gueule ! dit-elle, en commençant à me donner quelques coups mais rien de bien méchant.

-Tu es drôle, c'est tout. dis-je, encore dans mon fou rire.

Elle me regarda intensément pendant un moment puis je finis par détourner le regard pour écraser ma cigarette.

-Ca aide à oublier. 

-A oublier quoi ? demande-t-elle.

-Les problèmes, la routine. dis-je, le regard vide.

-La fille qui était à côté de toi à la cafétéria, elle aussi est un souci ? 

-Pourquoi tu me demandes ça ? 

-Pour savoir. dit-elle, en détournant le regard à son tour.

-Tu es jalouse ? demandé-je, avec un sourire.

-Non. dit-elle, un peu trop rapidement.

-Arrête de te mentir à toi-même, tu te fais du mal. dis-je, en lui écartant les bras qu'elle s'était croisés sur la poitrine.

-Je ne mens pas ! dit-elle, presque en criant.

-Ouais, c'est ça. dis-je, en empoignant d'une main ses deux poignets pour l'immobiliser.

J'ai désormais la voix libre pour la faire craquer et me mets à lui la chatouiller. Elle essaye tout d'abord de se retenir puis, lâche des rires en se tortillant de partout. 

-Arrête, s'il te plaît ! dit-elle, entre deux rires.

-Avoue que tu es jalouse alors et j'arrêterai. 

-Vas te faire enculer par un chameau ! dit-elle, en essayant désespérément d'arrêter de rire.

-Tu n'aurais jamais dû dire ça. dis-je, d'une voix menaçante.

Je la pousse en arrière pour qu'elle soit allongée sur le banc et la chatouille à la faire pleurer de rire.

Je remarque que nos visages ne sont qu'à dix centimètres l'un de l'autre et cette pensée suffit à me faire stopper ma torture. Elle l'a remarqué aussi et nous nous regardons sans rien dire.

-Dereck ? dit-elle, d'une voix à peine audible.

-Ouais ? réussis-je à dire.

Je remarque que son regard s'est posé sur mes lèvres et j'entreprends de me mordre la lèvre inférieure. C'est mon petit plus, pour me mettre dans la poche toutes celles que je veux.

Elle rapproche petit à petit son visage du mien à tel point que je peux sentir son parfum.





chasse gardée.Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt