Tome II • Chapitre 51

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1ᵉʳ mai 2024 - Miami - Floride

Je remercie rapidement Lando de m'avoir ouvert la porte. Les deux mains prises avec les sacs contenant notre repas de ce soir, j'enlève mes chaussures tant bien que mal en m'aidant de mes talons. Je dépose notre butin sur le lit, remets un peu d'ordre dans mes cheveux et je me retourne pour faire face au pilote McLaren.

Je saisis son menton avec ma main droite et je lui fais faire une rotation lente pour mieux voir son visage et surtout le petit pansement qu'il a sur l'arrêt du nez.

- Putain, tu ne t'es pas raté quand même... dis-je dans un soupir.

- Ça me donne un petit côté bad boy, tu trouves pas ?

Je lève les yeux au ciel.

- Comme si tu avais besoin de ça pour toutes les faire craquer.

- C'est pour faire craquer les plus coriaces ! Me répond Lando en rigolant.

- Si tu le dis... Bon, on fait rapidement notre réunion pour demain et on mange en regardant un film ?

Ce soir, c'est notre soirée rien qu'à tous les deux. Quand Lando me l'a proposé ce matin, je ne pouvais pas refuser. Je lui avais déjà fait faux bond pour ce weekend. Puis je dois quand même l'avouer, il m'avait manqué pendant tous ces jours que j'ai passés en Alabama.

Je pense que je ne serai pas réinvité de si tôt à suivre une course d'Indycar. En me raccompagnant à l'aéroport, Patricio m'a carrément traité de chat noir. Mais ce n'est pas de ma faute s'il a dégringolé dans le classement et qu'il a fini vingt-troisième juste après Théo Pourchaire. Même si j'avais la sœur du pilote qui m'expliquait en temps réel ce qu'il se passait pendant la course, je dois avouer qu'il me faudra assister plusieurs fois à des courses d'Indycar avant de vraiment comprendre chacune des règles qui régissent ce sport si différent de la Formule 1.

Je récupère mon ordinateur dans mon sac et je m'installe en tailleur sur le lit. Lando s'assoit à côté de moi et je commence à lui lire la liste des questions qui reviendront le plus lors des interviews demain.

Sans grande surprise, c'est le weekend qu'il a passé à Amsterdam qui fait l'objet de toutes les convoitises.

- J'ai autorisé les questions sur ta blessure au nez seulement s'ils ne posaient pas de question sur ton taux d'alcool pendant le weekend...

- Je te jure que je ne pensais pas que ça ferait autant de vague Amélia, me dit Lando en baissant les yeux.

- Eh, Lando, c'est rien. Je préfère qu'on parle de toi parce que tu as passé un samedi festif et non pas parce que tu as tabassé quelqu'un ou un truc du genre !

- Forcément vu comme ça...

Nous échangeons un regard avant de pouffer de rire. Nous nous mettons d'accord sur la version officielle des faits qui sera dit par Lando lorsqu'on lui posera la question. Les journalistes n'ont pas besoin de savoir qu'il s'amusait à rentrer dans les gens avec son verre entre les dents et qu'au bout d'un moment, le verre a fini par se briser, lui laissant une jolie entaille. Une version raccourcie de l'histoire sera bien suffisante.

- Je n'ai pas fait attention, j'avais un verre ébréché et en buvant, ça m'a coupé. Mais c'est rien de grave, ça ne m'empêchera pas de monter dans ma monoplace ! C'est bien ça ? Demande-t-il avec un grand sourire.

- C'est parfait ! Allez, on continue, il faut encore qu'on voit ce que tu vas dire sur les améliorations apportées sur ta voiture...

Lando hoche la tête rapidement de haut en bas. À chaque fois que nous prenons le temps de bien préparer les interviews, j'ai l'impression que ses épaules se soulagent d'un poids non négligeable. Avec le temps, nous avons moins besoin de revoir encore et encore l'ensemble des questions qui seront posées. Mais quand un imprévu arrive, ça rassure toujours Lando quand on prend le temps de travailler le sujet comme nous le faisons ce soir. Même s'il est à l'aise avec les caméras et les journalistes, il a conscience qu'avec sa notoriété grandissante, le moindre mot pourrait être repris et lui nuire.

Late Night TalkingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant