Tome II • Chapitre 33

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8 mars 2024 - Djeddah - Arabie saoudite

Point de vue de Lewis Hamilton

Je garde un regard attentif sur les temps que sont en train de faire les pilotes de la F1 Academy. Je n'ai pas été surpris d'être l'un des seuls pilotes, pour ne pas dire le seul, à être venu encourager ces pilotes féminines pour leur première course de l'année. Leur monoplace sont loin d'aller aussi vite que celles de la catégorie reine, mais je dois avouer qu'elles se débrouillent plutôt bien.

Je souris en regardant le haut du classement, Doriane Pin est en tête depuis le début. Tout le monde parle d'elle comme une pilote prodige et je dois avouer que je suis assez fier qu'elle fasse partie de notre écurie. Son accent très français me fait parfois rigoler, en l'écoutant parler, on ne peut pas nier ses origines.

Alors que je me dirige au pied du podium, je la vois arriver au loin. Ses cheveux détachés volent au vent, sa veste orange et noir est ouverte sur son polo aux couleurs de son écurie. Elle est au téléphone et ne semble pas avoir remarqué ma présence. J'aime bien pouvoir l'observer sans qu'elle s'en rende compte. Amélia est vraiment dans son élément dans le paddock, elle salut les personnes qu'elle connait tout en remontant la voie des stands.

L'année dernière, quand je la croisais sur les Grand Prix sans la connaitre comme je la connais aujourd'hui, j'avais l'impression qu'elle était presque insensible au monde qui l'entoure. Elle faisait son travail, le visage toujours très concentré presque imperturbable. 

Mais maintenant qu'elle fait partie de ma vie, je sais que quand nos regards se croiseront, elle ne pourra pas s'empêcher de baisser un peu la tête et de sourire en coin. Ses joues prendront une légère teinte plus rosée puis elle se reprendra et affichera un visage impassible. J'aime que le regard que je porte sur elle lui fasse perdre pied quelques secondes.

Comparée aux autres femmes, mon nom ne l'impressionne pas. Je crois même qu'elle aurait préféré que je sois un peu moins connu, Amélia ne vit clairement pas pour les projecteurs. Elle ne publie pratiquement jamais sur son compte Instagram, alors qu'elle pourrait profiter de son amitié avec Lando ou Pierre pour se mettre en avant.

Je sais que mon train de vie fastueux la dérange parfois. Moi aussi, ça me faisait bizarre au début, je ne viens pas d'une famille fortunée. Mon père cumulait plusieurs jobs quand j'étais plus petit pour pouvoir me payer les inscriptions aux courses de karting et de monoplace plus tard. Je sais ce que c'est d'avoir des fins de mois difficiles. Et même si aujourd'hui, je peux me permettre de posséder tout ce qui me fait envie, Amélia me rappelle que ce n'est pas l'argent le plus important, mais les personnes avec qui on passe ces moments.

Lorsqu'elle arrive au niveau de l'équipe Mercedes, elle se fraye un passage pour aller prendre Susie dans ses bras. Je ne suis pas très loin d'elles. Quand Susie la serre dans ses bras, les yeux d'Amélia trouvent enfin les miens. Et comme je l'avais prévu, elle me sourit discrètement et le haut de ses joues prend une couleur légèrement rosée.

Je passe ma main derrière ma nuque pour me détendre un peu. Si nous avions été rien que tout les deux, je serai déjà en train de lui dévorer la bouche. Mais je ne dois rien laisser paraitre. J'inspire profondément, dans l'air flotte une légère effluve de son parfum. Pourquoi il faut qu'il y ait tant de monde autour de nous.

Ils m'attendent pour aller agiter le drapeau à damier ! On se voit après le podium ? Nous propose Susie en se détachant de ma femme.

D'un même mouvement, Amélia et moi acquiesçons comme tout ceux à qui Susie vient de parler. Les pilotes effectuent leur dernier tour de course, l'excitation est à son comble quand Doriane passe la ligne d'arrivée. Pendant le tour de décélération, nous nous regroupons tous au pied du podium, Amélia est à quelques pas de moi.

Late Night TalkingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant