Psychologie humaine

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Un simple petit texte que j'avais écrit pour candidater pour ma licence écriture ! J'avais mis des texte de concours mais j'en avais aussi écris un (celui-là) et j'avais mis le premier chapitre de ma fanfiction Acceptation xD

Il est très court, un peu bâclé, ça n'a pas trop de sens mais osef



- Vas-y, tire.

Ses mains tremblaient, tenant si fermement son GLOCK Gen5 que les jointures de ses doigts blanchissaient. Ses pupilles dilatées me renvoyaient la terreur qui l'animait. Les poils de ses bras hérissés au possible, la lèvre inférieure légèrement rythmée de soubresauts. Pourtant il ne bronchait pas ; son pistolet pointé sur moi, il ne vacillait pas.

Les cris s'étaient tus, ne laissant qu'un brouhaha de chuchotements, nous encerclant de toute part. Les plus curieux restaient, évidemment. Ils voulaient voir du sang. Ils voulaient voir la mort.

Que sommes nous devenus, nous, les humains ?

Stoïque, je ne bougeais pas non plus. Les bras lâchés le long de mon corps, je le fixai sans cligner des paupières. Je le défiai du regard, à qui tiendrai le plus longtemps. Il semblait au bord du gouffre.

- Tire. Qu'est-ce que tu attends ?

Il déglutit. Bien sûr qu'il ne voulait pas tirer, regardez-le. La question à présent était de savoir qui l'avait mis dans cette horrible situation. Tout en calmant les ardeurs de la foule, qui commençait à s'exciter à nouveau.

J'avançai d'un pas, il sursauta. J'avançai à nouveau, il recula. Cependant collé, dos contre le mur, il ne pouvait s'enfuir.

- Tire ! Je te dis de tirer, qu'est-ce que tu fous ? J'attends que ça !

C'est fou ce que la psychologie humaine est complexe.

Il secoua la tête, tremblant à présent de tous ses membres. Je le vis marmonner quelque chose, sans que le son ne parvienne pour autant à mes oreilles.

- Ce n'est pas ce que tu voulais ? Je t'en donne la permission, pourquoi tu hésites ?

- J-je peux pas...

Il se recroquevilla soudainement sur lui-même, fermant ses yeux et s'écrasant les tempes. Je sais bien que tu ne peux pas, je l'ai su dès le moment où tu m'as menacé.

Je ne mis pas longtemps à le rejoindre, m'agenouillant devant lui. Il releva la tête, les larmes dévalant ses joues ; il avait peur. Vraiment peur. Terrifié. Terrorisé.

- Allez, tire. Tire dans mon épaule, dans mon ventre, dans ma jambe, dans mon crane, peu importe. Tue-moi, merde ! Tue-moi !

- Je peux pas !

Son cri désespéré résonna dans la cour. Un long silence s'en suivit, tandis qu'il enfouissait sa tête contre ses genoux. Je jetai un œil à l'assemblée, tentant de retrouver parmi tous ces gens des visages agacés, énervés. S'il ne pouvait pas tuer, cela voulait dire que l'ordre venait de plus haut. Possiblement de l'un d'entre eux.

- Regarde-moi.

Il ne m'obéit pas.

- Regarde-moi, dis-je à nouveau sur un ton plus calme et doux.

Il renifla bruyamment et osa enfin relever les yeux. Les miens restaient fermes, l'observant avec attention, analysant la moindre mimique de son visage.

- Qui t'a ordonné de tuer Emma ?

Loin derrière moi, la jeune fille, trop choquée pour réagir, s'était laissé tomber sur le sol et n'avait plus bougé depuis. Personne n'avait jugé bon de l'aider à se relever et à se remettre de ses émotions ; non, tout le monde regardait avec attention l'action, l'excitant, l'interdit. Si je ne m'étais pas interposé entre eux, les autres auraient sans doute commencé à filmer, et alors elle serait devenue le centre du monde. Désormais, c'était moi qui prenais place sous les projecteurs.

Infâme race humaine. Regardons-nous, sérieusement.

- Quoi ... ? balbutia-t-il finalement.

- Je vois bien que tout ce que tu souhaites, c'est de te terrer au fond d'un trou pour y passer l'année. Donc, je répète ; qui t'as donné l'ordre de tuer Emma ?

Sans détourner le regard, je lui pris délicatement son arme des mains. Comme je m'y attendais, il n'y montra aucune résistance.

- P-personne, c'est moi qui...

- Ne ment pas, le coupai-je. Je sais que ce n'est pas toi.

Il observa soudainement le sol, le trouvant bien plus intéressant. Je soupirai, sachant d'avance qu'il finirait par me dire son nom. Nous perdions du temps. Le réel coupable de toute cette histoire était probablement en train de fuir désormais.

- Son nom, je veux juste son nom.

- Je peux pas le dire.

- Pourquoi ? Tu as peur des répercussions ?

Il hésita un instant mais finit par acquiescer.

- A ta place, j'aurai davantage peur des répercussions s'il me retrouvait après l'avoir trahi. Voyons, tu n'as pas accompli ta mission. Il ne sera pas très content, si tu vois ce que je veux dire. Ne crois-tu pas que tu seras plus en sécurité s'il est bien au chaud dans une cellule sous barreaux ?

Je démunis distraitement le pistolet de ses munitions et les jetai sur le côté. On n'est jamais trop prudent.

Il se mordit les lèvres et releva les yeux. A travers la terreur toujours présente et lisible, j'y descellai un brin d'espoir, de soulagement. Il était fébrile ; et comme toute personne fébrile, quelques mots rassurants suffisaient à rendre n'importe quelle situation à son avantage.

Ainsi, il murmura faiblement son nom, que j'entendis distinctement. Mes sourcils se froncèrent. Ça n'était pas la première fois qu'il causait des scènes. Néanmoins, c'était la première fois qu'il allait si loin. Qui savait ce que ce garçon tordu d'esprit pourrait vouloir la prochaine fois ?

Je lui souris de la façon la plus rassurante possible et me relevai, lui tendant une main. Il m'observa quelques secondes sans piper mot puis se décida à accepter mon aide. La honte vint prendre sa place tandis qu'il rentra sa tête dans ses épaules, commençant probablement à ressentir le dégoût qu'il éprouvait pour lui-même.

- Ça va aller, dis-je simplement, et son visage sembla reprendre des couleurs.

Un univers complexe que sont les émotions.

Un domaine intéressant qu'est la psychologie humaine.

Un atout. Un soldat. Une arme nucléaire.


Fin

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