Nos mondes virtuels (texte concours)

3 0 0
                                    

Le seul concours d'écriture que j'ai gagné ! :D

Bon, techniquement j'ai un peu triché, parce que je n'avais pas le droit de participer car je n'avais pas encore 18 ans, mais les jurys ne sont pas obligés de le savoir x) J'aimais trop le thème pour passer à côté. (Si vous passez par là, je m'excuse platement !) 

Ce texte est donc un peu plus récent, j'avais 16 ou 17 ans, donc il date de 2022

Le thème justement, c'était les mondes parallèles, un peu SF. Il y avait une contrainte aussi, c'était de caser "GamingLink Start" dans le texte, il me semble que c'est le nom du groupe qui organisait le concours, ou un truc du genre.



– GamingLink Start.

Noir. Blanc. Couleurs. Encore et toujours cette même mélodie, cette rengaine si précise que la plupart de la population mondiale finissait par la connaître du bout des doigts. Une attente de vingt-deux millièmes de secondes, un parfum doux et salé, une sensation de bien-être indescriptible qui vous remplissait le ventre d'une multitude de papillons.

C'était une nouvelle ère bien calme après la tempête que nous avions pris de plein fouet. Les dégâts avaient été si importants que la plupart d'entre nous avaient perdu tout espoir d'un retour à la normale. Plus des trois quarts de l'Humanité avait été décimé, comme emporté par le vent, sans laisser davantage de traces que des tombes vides. Pire que n'importe quel accident nucléaire, inscrit dans toutes les annales de l'Histoire du Monde. Cet événement ci avait tout détruit, d'une rage sanguinaire, si violente, si abominable.

Personne n'en parlait, on ne savait pas grand-chose. Les discussions à son sujet allaient à bon train, passant d'une attaque terroriste à l'invasion extraterrestre.

Le brouillard restait toujours obscur. Les Hommes n'avaient pas réussi à le dissiper ; alors ils avaient appris à ne plus le voir. Il restait là, invisible, on pouvait toutefois l'apercevoir si on fronçait bien les sourcils. C'était bien connu ; l'Homme était particulièrement bon dans l'art de ne pas voir plus loin que le bout de son nez.

Les mois qui suivirent la Catastrophe ont été les mois les plus vides de l'existence toute entière. La circulation se limitait à l'essentiel vital, les salles de loisir prenaient poussière, les classes fermaient par manque d'élèves, les commerces coulaient pour manque de personnel. Notre monde paraissait éteint. Le temps semblait s'écouler au ralenti, l'air s'épaississait sous le poids de toutes nos souffrances silencieuses, le sol se transformait en boue gluante, si bien que chacun finit par rester chez soi. Tout était si morne, si triste. La Terre était en mode veille. La Terre était en deuil.

Puis la télé se ralluma soudain. Une chose incroyable, extraordinaire, puisque tous les câbles électriques avaient été réduits en poussière, si bien que même les téléphones fixes ne fonctionnaient plus. Un homme était là, il parlait si vite, sans se douter du nombre considérable de paires d'yeux fixées sur lui. Il était apparu tel le symbole de l'espoir de l'Humanité. Il était notre Sauveur.

« Puisque notre planète ne nous convient plus, » disait-il, « nous allons nous créer notre nouvelle planète. Un monde virtuel, rien qu'à nous, où tout serait possible, où tout le monde pourrait cohabiter et coexister dans la sérénité. »

Un portail inter dimensionnel. Une porte, une navette vers l'Inconnu.

« Il me faut encore un peu de temps. » annonçait-il comme pour clore son annonce. « Un peu de temps pour peaufiner mon œuvre, et pour l'adapter à l'échelle mondiale. Et enfin, enfin nous serons libres. »

ProjetsWhere stories live. Discover now