Chapitre 30

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(Notes de début : baby... )

Elizabeth.

On remonte en voiture, tous les deux. La tristesse de Jason me décontenance et commence à empiéter sur moi. Je vois bien qu'il fait en sorte de conserver son ton léger et taquin, mais ça ne me laisse pas pour autant sereine.

Je ne le sens pas à cent pour cent avec moi. J'ai conscience qu'il serait égoïste de lui demander de l'être alors qu'il essaye de se remettre du décès de son frère, mais j'aimerais avoir toute son attention. C'est plus fort que moi. J'ai besoin d'être constamment avec lui, dans sa tête et à la première place dans son cœur. J'ai besoin qu'il me rassure et me dise qu'il m'aime, qu'il ne partira plus...

Il allume le contact et s'élance sur la route qui serpente jusqu'à la station. Je m'accroche à la portière en espérant stopper mon mal de cœur. Ça n'a malheureusement pas l'effet escompté et je suis déçue de voir que Jason ne le remarque pas : il fixe le vague. Pas même la route. Juste le vide. Il conduit la voiture de façon robotique et sa tête est ailleurs, sûrement avec son frère... Pas avec moi.

Je m'en veux de penser de cette manière, je suis trop possessive, nous ne sommes même pas officiellement ensemble. Je ne devrais pas penser de cette façon...

Il se gare dans l'allée et je descends du véhicule. Je ne sais pas si je suis la bienvenue chez lui mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'est toujours pas revenu près de moi.

Je me tourne vers lui, la boule au ventre.

— Je vais rentrer.

Il m'observe, sans vraiment comprendre le sens de mes mots. Il est clairement ailleurs, mais qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'il se renferme sur lui-même d'un seul coup ?

J'inspire une bouffée d'air et passe devant lui, ma gorge se noue, je n'arrive pas à lui expliquer combien cette situation m'affecte, combien j'ai besoin de toute son attention. Combien j'ai besoin qu'il me rassure. Qu'on ait enfin cette discussion. Qu'il puisse comprendre.

Ses émotions dirigent bien trop les miennes... S'il est distant, je ne vais pas bien, lorsqu'il fait de moi sa priorité, j'ai l'impression d'enfin exister...

Je passe devant lui et prends la direction de l'hôtel. Tant pis, je n'ai pas le courage de l'affronter. Je ne me retourne pas, par peur de voir qu'il est déjà rentré à l'intérieur de sa maison, comme si de rien était. J'arrive devant la porte de la chambre et la déverrouille avec le code d'accès.

Je m'effondre dans le canapé. Quand a-t-il commencé à être distant ? Je me creuse la tête un moment, je n'en ai pas la moindre idée, je repasse notre discussion en boucle dans ma tête. Bentley ! Mais oui, c'est quand je lui ai parlé de son ami qu'il est devenu froid ! Il faut que je retrouve Ben ! Si je le recontactais et qu'ils se voyaient, peut-être que cela pourrait l'aider ?

Je tire mon téléphone de ma poche et me redresse sur le canapé. Comment Nimh aurait-elle fait à ma place ? Elle avait trouvé les réseaux d'un homme qui l'intéressait, simplement avec son nom ! Je pourrais essayer la même chose. Les réseaux sociaux sont un bon point de départ.

Un rapide tour sur le compte Instagram de Jason m'apprend qu'il l'a aussi rayé de ses médias, comme la quasi-totalité de ses abonnements et abonnés.

Je dois chercher ailleurs. Son nom de famille et prénom n'aboutit pas non plus. Où peut-il bien se cacher ?

Il est possible que leur club de hockey respectif suive ses joueurs, je tape le nom de l'équipe dans la barre de recherche et tombe sur un compte certifié.

Nos âmes enneigéesWhere stories live. Discover now