Chapitre 16

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(Notes de début : est-ce une façon de se comporter monsieur ? )

Jason.

Le coton me gratte la peau, irritant au passage mon humeur, on ne peut plus maussade. Je suis forcé de me lever pour aller travailler. Le boss m'a envoyé un message pour me demander de réparer un vieux bouiboui. Il ne manquait plus que ça.

Je me tire du lit et saute dans mes chaussons. Les deux oreilles de lapins, me narguent. C'était l'animal préféré d'Elizabeth... Fait chier... À présent, elle ne veut plus sortir de ma tête. Déjà que ces dernières semaines, ce n'était pas fameux, là, c'est catastrophique. Je ne veux pas la revoir, et je vais tout faire pour l'éviter. Il est hors de question que je la fréquente de nouveau. J'ai conscience que c'est une mauvaise idée parce que mes sentiments pourraient ressurgir. Et, ça, c'est un véritable problème.

Malgré tout je ne peux pas m'empêcher de me poser mille questions :

Et si elle était venue pour moi ?

Et si elle regrettait ?

Après tout, il y a ses toiles, non ?

Elle les a peintes en pensant à moi...

Est-ce vraiment le cas ?

Je les ai vus de mes propres yeux...

Putain, ta gueule, Jason.

Elle est avec un autre mec. Ils doivent avoir baisé toute la nuit. Je ris jaune et envoie balader les pantoufles dans l'escalier.

Pourquoi au diable a-t-il fallu qu'elle revienne ?

Je me laisse tomber à la renverse dans mon canapé. Il faudrait que je lui parle, que je lui dise tout ce qu'elle a pourri dans ma vie... Tout ce qu'elle a touché et brisé.

Non, évidemment que non. Je ne peux pas parler à cette folle. C'est hors de question ! Qu'est-ce qui me prend, putain ? Pourquoi ai-je aussi mal au crâne et pourquoi suis-je si chamboulé ? Ce n'est pas NORMAL ! Je savais que je prenais des risques en m'aventurant là-dedans, mais je crois que je ne les avais pas mesurés correctement.

J'ai besoin de m'aérer l'esprit. J'ai besoin de sortir et d'oublier tout ce qui a pu se passer. J'enfouis mes pieds dans mes chaussures de randonnée et sors en claquant la porte. La vache, il fait froid ! Je fais demi-tour pour attraper une veste et me dirige droit vers la montagne.

Je marche d'un pas furieux, en ne faisant aucune attention à ce qui m'entoure. Tant pis pour le tas de ferraille, je m'en occuperai plus tard.

Pourquoi est-elle ici ?

Pourquoi ?

Tout ce que je veux, c'est échapper à la réalité. Je remonte le sentier qui mène à la forêt de sapins.

Qui est cet homme ?

Je déduis de la poudreuse fraîche qu'il a dû neiger cette nuit. Je m'enfonce à chaque pas jusqu'à mi-mollet, ce qui a pour effet de m'irriter un peu plus. Je tire ma jambe hors de la neige et avance péniblement. Ma frustration envahissant l'espace.

Au fur et à mesure que je m'avance dans la forêt, ma respiration ralentit et mon rythme cardiaque retrouve une vitesse normale.

Quel est son but ?

Et quel est le mien ?

Suis-je vraiment en colère contre elle ?

Je continue de progresser sans jamais me retourner ni prendre le temps d'admirer les paysages autour de moi. Je sais parfaitement où je vais. Et je sais parfaitement que ce n'est pas une bonne idée. Que cela ne fera qu'aggraver les choses. Mais je ne rebrousse pas chemin, parce que je suis l'homme le plus têtu et borné qui existe.

Nos âmes enneigéesWhere stories live. Discover now