Chapitre 46

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(Notes de début: c'est la toute dernière....)

Jason.
L'avion frôle la piste d'atterrissage et mon cœur s'emballe. Je suis aussi stressé que pressé de le retrouver. J'ai tant de choses à lui dire, trop de choses que ma tête retient prisonnières depuis si longtemps maintenant.
Je récupère ma voiture de location et conduis jusqu'à mon village natal, je connais le chemin depuis l'aéroport par cœur. Je me gare sur le parking et descends. Elizabeth me prend la main et nous montons la petite colline qui mène au cimetière... près du lac...
Je ne sais pas si c'est la reprise du hockey qui me fait cela, mais en fixant un moment la glace, tout ce dont j'ai envie : c'est d'aller y patiner. Mais je ne dois pas perdre de vue mon objectif.
Je pousse le portillon qui donne sur l'entrée du cimetière et me glisse à l'intérieur, suivi par Eli. Je sais exactement où se trouve sa tombe et m'y rends de suite. Elle est à moitié recouverte de neige, ce qui me désole. Malgré le froid, Elizabeth a tenu à y déposer des fleurs et quelque part, je suis content qu'elle ait autant insisté pour le faire. Cela donne de la vie à sa nouvelle maison.
Je m'accroupis pour observer de plus près la gravure dans le marbre. Je retire la couche glacée sur le dessus et m'installe à même le sol, dans la neige.
— Salut, mon pote.
L'émotion pointe dans ma voix. Je sais exactement ce que je suis venu lui dire et je n'oublierai pas un seul mot. Je tiens à exprimer tout ce que je ressens et ce qui pèse sur mon cœur depuis son départ.
— J'espère que tu vas bien – mieux – parce que j'imagine que t'as dû te les geler... Je t'avoue que là, être assis dans la neige, c'est pas l'idéal, alors tu noteras l'effort.
Eli dépose une main sur mon bras pour signifier qu'elle est près de moi et je poursuis mon discours.
— Tu me manques. Très fort, et je ne croyais jamais tenir sans toi, en fait. Mais je suis toujours là. Pour toi. Je me bats pour toi chaque jour et je te promets que ce combat, je ne le perdrai pas. J'ai gagné la compet', tu sais, celle dont nous avons toujours parlé, celle que tu rêvais toi aussi de faire... Eh bah, ton vieux frère y est parvenu. Il a réussi à l'emporter et même à marquer le but décisif !
Je lui raconte cela avec fierté, certain que quelque part, là où il est, il est en train de se marrer avec moi.
— Ça c'était les trucs cools, mais je voulais te demander si tu me pardonnes ? (Je marque une pause dans mon discours.) Maman est de nouveau en dépression, enfin c'est pas prouvé, mais j'imagine bien... Tu n'as jamais vu son « mauvais » côté et je pense que c'est la meilleure chose que j'ai pu faire pour toi. Te protéger d'elle. Quant à papa, il s'en veut terriblement, il a beaucoup changé lui aussi, mais c'est un homme merveilleux. Je sais que tu l'aimes. Moi aussi. Il attend impatiemment de te rejoindre. C'est peut-être – certainement – égoïste, mais je refuse pour le moment de le perdre lui aussi. J'espère que tu comprends.
Je caresse le marbre du bout du doigt comme si je caressais ses propres cheveux, comme j'ai pu le faire des dizaines de fois. Comme si je le rassurais. Comme avant, mais cette fois, le seul qui a besoin de l'être : c'est moi.
— J'ai emménagé avec Eli, t'es content pour moi, hein ? Mais toi, es-tu heureux ? Je sais que tu ne peux pas me répondre, mais si tu le peux, transmets moi cette émotion, OK ?
Je marque une pause et laisse rouler une larme le long de ma joue.
— Je t'aime. J'espère que tu me pardonnes, vraiment.
Je me relève et fixe la tombe une dernière fois.
— Au revoir mon frère, au revoir mon meilleur ami de toujours.
Elizabeth s'approche de moi et nous pleurons un moment dans les bras l'un de l'autre avant de nous séparer. Une idée ne quitte pas ma tête depuis un petit moment, et je crois qu'avant de rentrer à Oslo, c'est ce que j'ai besoin de faire.
Je redescends jusqu'au chalet et tends à Eli une paire de patins, elle hausse les sourcils, surprise.
— J'ai bien le droit à une revanche sur ce lac.
Elle acquiesce et nous portons les patins jusqu'à arriver au pied du lac gelé. Mon cœur se met à battre à mille à l'heure. Je noue les lacets et pose enfin le pied sur la glace. Au même moment, les premiers rayons de soleil nous parviennent, il est en train de se lever.
Elizabeth me rejoint quelques secondes après et je lui prends la main. Nous progressons doucement ensemble sur l'eau glacée, cherchant à trouver la confiance qui émanait de nous avant cette tragédie.
Après un moment, nous nous rendons compte que la glace ne va pas se briser. Instinctivement, mes réflexes de hockeyeurs prennent le contrôle sur mon corps.
Je patine à en perdre haleine, inspirant une bouffée d'oxygène pure qu'est cette adrénaline. Je fais le tour du lac à toute allure et reviens auprès d'Elizabeth qui se déplace à son rythme en effectuant parfois de petits tours sur elle-même qui m'amusent beaucoup.
Elle me prend la main et m'entraîne patiner au centre du lac où nous laissons nos traces sur le sol. Notre passage  est symbolique. Il veut dire beaucoup pour moi. Un passage qui se veut représentatif de mon combat et surtout de ma victoire.
Je lui reprends la main et nous patinons ensemble jusqu'au bord du lac. Là, nous nous arrêtons et observons le soleil qui se couche. Je passe ma main autour de la taille d'Elizabeth et l'attire à moi. Je replace derrière ses oreilles les mèches de ses cheveux et approche mon visage du sien, je sors de ma poche la bague de promesses dont je lui avais parlé il y a deux ans et lui glisse sur le doigt avant de l'embrasser tendrement.
Une larme roule de nouveau sur ma joue, une larme qui ne me fait pas honte, une larme de bonheur et de soulagement.

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Et (re)coucou !

Je suis très fière et heureuse de vous livrer ce dernier chapitre....

J'espère que vous l'aimerais autant que moi.

N'hésitez pas à me laisser votre avis détaillé sur le roman, ça me fera plaisir d'avoir vos retours.

Je vous embrasse, passez un bon noël, and for a last time, remember :

All my love is for you my tulips <3

Nos âmes enneigéesΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα