Tome I • Chapitre 52

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C'est au bout d'une balade d'une heure supplémentaire à travers différents quartiers de la ville que nous montons à bord du petit train qui nous emmène tout en haut du Corcovado. Pendant le trajet, une fanfare fait l'animation, Lewis bat la mesure avec sa jambe, d'autres personnes se mettent à danser dans l'allée. L'ambiance est tellement festive qu'au bout d'un moment Lewis se lève et m'invite à danser avec lui. J'esquisse quelques pas de danse puis je me rassois en laissant Lewis danser avec les autres passagers. Avec son bandana sur le nez, personne ne peut se douter que c'est lui. Je rigole secrètement en sachant son secret. Le train arrive dans la petite gare, nous saluons les autres passagers puis nous continuons notre chemin. Après avoir gravit un certain nombre de marches, le début de la tunique de la statue apparait petit à petit. Nous nous faufilons entre les différents groupes de visites. Avant que je puisse apercevoir la vue, Lewis me cache les yeux avec ses mains et me fait avancer doucement jusqu'à ce que je touche les remparts en béton. Il enlève ses mains et j'ouvre les yeux.

Alors ? Me murmure-t-il au creux de l'oreille, tout en restant dans mon dos.

J'en reviens pas, soufflais-je.

La vue est à couper le souffle, la météo ensoleillée aujourd'hui nous permet de voir l'horizon à des kilomètres. Le Pain de Sucre, la baie et la ville de Rio de Janeiro se dévoilent sous nos yeux. Lewis m'encercle de ses bras et pose sa tête sur mon épaule. 

Quand je prendrai ma retraite, je pense que le Brésil serait un endroit agréable pour venir y vivre...

- C'est vrai que le cadre est sympa ! Les plages, les montagnes, les habitants...

- Tu te verrais vivre ici ? Me demande Lewis en me coupant.

C'est une proposition que tu es en train de me faire Lewis ?

- Je me renseigne, c'est tout, me dit-il en m'embrassant la joue.

N'oublie pas que quand tu prendras ta retraite, je serai toujours en train d'arpenter les paddocks chaque weekend, le taquinais-je.

Je ne viendrai pas vivre ici à plein temps, mais avoir un pied à terre, un lieu où passer nos vacances...

Je me retourne tout en restant dans ses bras.

C'est quelque chose que tu te vois faire ? Partir en vacances avec moi dans quelques années ? Lui demandais-je en plongeant mon regard dans le sien.

C'est peut-être encore un peu tôt pour l'affirmer, mais oui, c'est une idée qui ne me dérange pas pour l'instant. Lewis abaisse son bandana et m'embrasse furtivement avant de le replacer. On y va ? Le temps qu'on rentre il fera déjà nuit...

Lewis tente de changer de sujet rapidement, mais comme d'habitude ses mots raisonnent encore dans ma tête alors que nous sommes en train de redescendre les escaliers pour prendre le petit train. Je ne me suis pas projetée aussi loin dans le temps avec lui. Je suis plutôt du genre à avancer, un pas après l'autre, une étape qui en déverrouille une autre.

Nous faisons le chemin inverse que nous avons fait quelques heures plus tôt, à la différence que cette fois-ci un taxi nous attend en sortant de la petite gare où le train nous a déposé. Je ne me fais pas prier, même si je suis habituée à marcher avec mes baskets, arpenter les rues de Rio n'est pas de tout repos. Nous arrivons rapidement à la maison, Lewis avait raison, le soleil est en train de se coucher alors qu'il est tout juste dix-huit heures. Il déverrouille la porte d'entrée, nous entrons mais il me retient d'aller plus loin. Je le regarde avec interrogation.

Tu vas monter dans la chambre, te faire couler un bain, lire un livre, faire ce que tu veux, mais je ne veux pas que tu descendes ici tant que je ne te l'ai pas demandé, me dit-il avec son air très sérieux.

Late Night TalkingWhere stories live. Discover now