Late Night Talking

Tome I • Chapitre 51

Alors que je tentais d'adoucir la colère de Lewis, celle-ci est montée d'un cran quand mon portable a sonné pour m'informer que j'avais reçu un nouveau message. Je me mordis l'intérieur des joues pour ne pas pester contre moi même. Je roula à l'autre bout du lit pour le mettre en silencieux sans même lire le message, ce n'était pas le moment. Puis je repris ma place, collée au dos de Lewis. Il ne voulait pas me prendre dans ses bras pour que je m'endorme comme à notre habitude, signe que quelque chose n'allait vraiment pas. Le cachet commençait à faire effet, je sentais les muscles de mon corps se détendre petit à petit. Je m'accrochais aussi fort que je pouvais à la carrure de mon petit ami. Même si la prise de somnifères facilitait grandement le moment que j'appréhendais le plus, j'avais toujours besoin du contact avec Lewis pour vraiment me détendre. En cuillère derrière lui et une main sur son torse, je me laissais bercer par ses lentes respirations. 

A mon grand étonnement, quand j'ouvre les yeux, Lewis n'est plus là. J'ai pris l'habitude de me réveiller seule dans un grand lit froid quand nous sommes en weekend de course. Mais Lewis est toujours le premier à râler quand je quitte le lit alors que nous avons l'occasion de faire la grasse matinée. Je quitte le lit, ouvre les rideaux et passe un gilet sur mes épaules. Le silence règne dans cette chambre d'hôtel, Lewis n'est plus là. Sentant la peur arriver à triple galop dans mon estomac, je me précipite dans le dressing. Sa valise et ses vêtements sont toujours là. J'apporte mes mains à ma poitrine et je souffle de soulagement. Je retourne dans la chambre pour prendre mon portable. J'ai deux notifications de messages.

Luc : 0h04 : Plus de réponses ? J'imagine que cette introspection s'arrête là. Bonne nuit mademoiselle Williams.

Lewis : 7h57 : Je suis parti courir, j'avais besoin de me vider la tête. J'ai hésité à te réveiller, ça t'aurait fait du bien aussi. Écris moi quand tu te réveilles.

J'ignore le dernier message de Luc. Je relancerai notre conversation plus tard dans la journée, si j'y pense. Je m'assois sur le bord du lit et je pianote ma réponse à Lewis. 

Moi : 9h07 : Je viens de me réveiller et tu n'es toujours pas rentré... 

Tu veux qu'on se rejoigne quelque part ?

J'attends quelques minutes sans lâcher des yeux mon écran, une bulle avec trois petits points vient d'apparaitre. Lewis est en train d'écrire.

LH : 9h10 : J'ai croisé Charles pendant mon running, on vient de s'arrêter pour prendre le petit déjeuner, tu veux nous rejoindre ?

Moi : 9h10 : Je m'habille et j'arrive, tu m'envoies l'adresse ?

LH : 9h11 : Lewis Hamilton partage un point de géolocalisation avec vous 📍

Le soleil pointe le bout de son nez, je parcours mes vêtements rangés dans le dressing. Mon choix se porte sur une robe longue couleur terre battue, je l'enfile et noue les liens du cache-coeur à ma taille, je n'ai pas de petites chaussures, alors je mets mes Stan Smith blanches. J'aime bien le contraste de style entre la robe et les baskets. Je m'attache les cheveux et je prends mon sac. Je commande un taxi puis je descends dans le hall de l'hôtel pour l'attendre. La voiture ne tarde pas à arriver, je m'installe à l'arrière et je salue le conducteur. La ville de Mexico défile sous mes yeux, je suis reconnaissante de pouvoir visiter autant de belles villes grâce à mon travail.

Une dizaine de minutes de trajet à peine et je suis déjà arrivée devant le point de rendez vous. Je remets ma robe en place et j'entre dans le café Lalo!, la décoration est colorée, il y a une grande table où plusieurs groupes sont installés, j'avance un peu plus et je vois une main tatouée qui se lève. Je fais glisser mon regard le long de cette main et je découvre le visage souriant de Lewis. Je ne peux pas m'empêcher de sourire à mon tour. En quelques enjambées, j'arrive à leur table. Charles se lève et me prend dans ses bras pour me saluer, il est encore moite de sueur, sûrement dû à leur footing matinal. Je me retourne vers Lewis, celui-ci se lève, attrape délicatement mon visage et m'embrasse tendrement. Les tensions d'hier semblent s'être envolée pendant la nuit et tant mieux.