XVII

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  Les parents de Rauf, que dire à leur propos mis à part qu'ils sont complètement à l'opposé de ce que je m'imaginais ? Sheen et Lyold Turner étaient tout ce que mes parents n'étaient pas : des immatures. Mais ils étaient aussi plus que cela, non seulement ils étaient beaux à tomber mais voir l’homme ayant contribué à la création de Rauf me donne des frissons, bon Dieu qu’il est putain de séduisant ! Je comprend mieux d’où venait ce charisme mortel chez son fils...Je ne bave pas sur lui, il doit avoir plus du double de mon âge en plus je ne suis attiré que par son fils...

   Les entendant rire dans des éclats qui m'entrainent dans le mouvement, je retiens une grimace d'embarras car oui, ils sont tellement attentionnés avec moi — comme s'ils me connaissaient depuis toujours — que je me sens presque coupable de "me taper" leur fils qu'ils croient fermement être hétéro.

     D'ailleurs en parlant du loup, je peux entendre sa voix hausser de ton depuis le couloir, répondant aux plaisanteries d’Andreas. Mon cœur retient un battement à cet effet. Et dès qu’il entre dans la pièce où je suis confortablement assis à discuter avec ses parents, je déglutis d’embarras. J’espère au moins qu’il ne s’imagine pas que je veuille sciemment profiter du fait que nous soyons devenus amants pour me permettre de m’immiscer dans sa famille...Loin de moi cette idée même si j’aurai bien voulu qu’on soit un couple reconnu aux yeux de tous, ce qui biensûr n’est pas prêt d’arriver, ni demain ni peut-être jamais ! Je me lève alors en détournant mon regard du sien et m’en vais me tenir auprès de mon grand-frère qui me frotte gentiment la tête. Quant à Sheen, elle rabat sa longue chevelure dorée en arrière et se lève du haut de ses talons aiguilles pour aller saluer son fils dans ses bras. Rauf a probablement l’air gêné à cela puisqu'il exprime de la réticence, comme je le comprend. Mais pour mon cas, c’est ma mère qui serait la plus gênée d’être embrassée de la sorte.

   Vachement sympa comme ambiance familiale en tout cas.

   Pour fêter le grand retour du fils prodige, les Turner font péter le champagne, nous invitant mon grand-frère et moi à nous joindre à leur table. Coup du sort, je me tiens juste assis à la gauche de Rauf, Hyung à ma droite ! Je sais pas si je tiendrai jusqu’au bout, si je parviendrai à ignorer les effluves de l’eau de cologne agressivement sensuelle de cet homme ou encore d’ignorer ses faits et gestes sans toutefois me remémorer de la façon dont il me tenait les hanches lorsqu’il plongeait en moi, les soupirs et gémissement qu’il produisait à ce moment-là jusqu'à ce qu’il n’atteigne la jouissance et...


— Achi tu es dans la lune ou quoi ? M’accoude subitement Andreas dans un élan de rire.

  Comme tiré d’un sommeil, je balaie les yeux autour de moi et peux apercevoir que tout le monde me regarde. Ok, je crois que j’ai loupé quelque chose. Et voyant mon air éperdu, c’est Lyold Turner qui me met à jour :

— Sheen te demandait comment se passe le boulot avec Rauf. Souligna-t-il. Il ne te mène pas la vie dur j’espère ?

— Ah...Ça ? Écarquillé-je les yeux en portant le regard sur mon voisin de droite.

   Ce dernier croise le mien et il devient dur, comme s’il m’avisait de faire gaffe à ce qui sortira de ma bouche. L’ignorant, je sort la carte du naïf enfant et me permet de leur répondre à cœur franc :

— C’est pire que ce que je m’étais imaginé croyez-moi. Je pensais pas que ça serait aussi difficile d’être en stage, j’ai l’impression d’être un animal domestique !

   Voilà, sans regret. Rauf me fixe durement tandis que les trois autres sont interloqués par mon aveu. Même Hyung dévisage son ami avec les mots en manque. Je sais, je suis une peste quand il le faut et ça, c’est en quelque sorte ma petite vengeance.

𝖢𝗎𝗍𝗂𝖾 𝖡𝗂𝗍𝖼𝗁Where stories live. Discover now