18. Douce Mélodie.

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Cette putain d'emmerdeuse va me rendre dingue ! 

Je retire mes vêtements et fonce dans la douche, actionnant l'eau froide, histoire de me refroidir de la chaleur incandescente de son corps. 

Elle était tellement à fond. Ses gémissements qui feraient jouir un ado, ses caresses qui me rendaient plus dur, son regard désireux me fixant. Il fallait que je me casse avant de céder.

Une fois séché, je m'habille juste d'un jogging et sors de la pièce. Je vois Angela posée au sol, emmitouflée dans une couette malgré les températures, dormant paisiblement. 

Je me couche sur le lit, un bas derrière la tête, fixant le plafond à la recherche du sommeil. Je suis fatigué, mais les souvenirs ne cessent de me hanter. La nuit est devenu mon pire cauchemar, dès que je ferme les yeux pour accueillir Morphée, les images me reviennent.

Le sang qui tâche mes mains pendant que j'essaye de presser sa blessure, la peur de le perdre. L'adrénaline qui fait bourdonner mes oreilles, les sirènes des flics qui illuminent les alentours. Les gars qui me tirent par les bras pour qu'on se casse, ce fils de pute qui se barre après lui avoir tiré dessus. 

Instinctivement, j'ai le cœur qui bat plus fort en repensant à ce souvenir plus que monstrueux qui me hante. L'envie de fracasser tout ce qu'il y a dans la chambre s'empare de moi. 
Mais je dois me contrôler comme toujours. Faire passer les missions avant les émotions, c'est la première règle quand on entre dans l'arène. J'ai su mettre de côté le petit garçon qui pleurait devant Bambi, pour devenir le monstre que je suis, j'en ai tué des biches avant d'arriver ou j'en suis. 

Mais je ne crois pas pouvoir tuer celle qui dort au sol. 

Au bout d'une heure, je me lève, je ne vais pas dormir ce soir non plus. Je pars au balcon, clope au bec, je tire dessus avant d'observer les gens vagabondaient dans les rues éclairées de Las Vegas.

En ayant marre de rester enfermé entre quatre murs, je mis un t-shirt et déposai Angela dans le lit. Autant que l'un de nous deux en profite. Je fouille dans le fond de mon sac de sport et ressors une arme chargée que je coince dans mon pantalon, on sait jamais.

Je suis sûr un territoire ennemi, il ne faut pas que je l'oublie. Il pourrait très bien me buter parce que j'ai osé marcher sur leurs trottoirs. Je referme la porte de la chambre et descends jusqu'au hall, j'allais sortir quand je vis une autre salle ouverte. 

Intrigué, je rentrai à l'intérieur. La pièce était grande et spacieuse, avec une cheminée et des fauteuils, une énorme bibliothèque et un piano à queue au centre. 

Je m'approche et effleuré le piano des doigts, quand j'étais petit, je jouais de cet instrument. Yoann m'accompagnait au violon et maman au chant. C'était notre rituel, à nous. 
Et depuis qu'ils sont partis, je n'ai plus touché une note, j'avais viré celui qu'il y avait chez moi. 

Je m'assois sur le banc, soufflant un coup avant d'ouvrir le couvercle. Je parcours les notes des yeux, avant de plonger dans mes souvenirs lointains. 

Maman est son pyjama en soie rouge, assise sur le piano à chanter de sa voix mélodieuse, ses cheveux bruns attaché en un chignon à l'aide d'un crayon, fixant le vide, se concentrant uniquement sur la puissance si douce de sa voix. 

Yoann, encore vêtu de ses vêtements d'aujourd'hui. Jean troué et chemise large et noire. Il jouait cet air doux, combinant le rythme de la mélodie et la force qu'il exerçait sur son instrument. Faisant vibrer les cordes de son violon, ses paupières fermées, comme s'il était connecté à la musique. 

Et moi, les admirant, mémorisant cet instant dans ma mémoire sans cesser de frôler les touches que je sais par cœur. Pas besoin d'écouter de la chanson moderne, nous, on avait notre mélodie. 

Respirant, je commence à toucher quelques notes, m'imaginant que ma famille est à mes côtés, je pouvais encore entendre la voix de ma mère et la symphonie de mon frère. 

Je ferme les yeux, appréciant la sonate que clair de lune de Beethoven que je connais par cœur. Les notes m'évadent loin de ce monde dans lequel j'ai mis les pieds, loin des emmerdes que la vie me fait endurer. 

Quand j'ouvre les yeux, j'ai un moment de bug avant de reprendre, le sourire aux lèvres.

Des cieux, je sais que ma famille m'accompagne dans ce moment. Mais sur terre, c'est cet ange qui danse pour nous devant moi. 

Ses cheveux roux volent avec ses gestes classiques, les yeux fermés, elle vit la mélodie, mettant corps et âme dans cette danse digne d'une danseuse étoile. Ses petits pas, ses jetés, ses sauts, ses pirouettes... Tout se synchronise ainsi que nos âmes, comme si on cherchait à s'unir à travers nos talents. Je ne fais que la regarder, observant chacun de ses mouvements qui rythme Beethoven. 

Quand j'arrive à la fin, elle s'approche de moi pour finir sa danse avec une pirouette, se maintenant à mon épaule pour trouver son équilibre. 
Durant ce moment, je plonge mes yeux dans les siens d'où une larme s'échappe. Je fronce les sourcils d'incompréhension, et la fais s'asseoir sur le banc, nos jambes se touchant. 

- C'était... Magnifique, souffla-t-elle en posant sa main sur la mienne. 
Elle essuie sa larme avant de sourire en secouant la tête. 

- Tu es vraiment un cas très étrange Sniper, reprit-elle. Je n'ai jamais vu un mafieux jouer du piano, tu as du talent. 

- Et moi, je ne pensais pas qu'un ange viendrait me retrouver pour danser dessus lâchais-je en caressant sa joue. 

Elle est douce contrairement à la paume de ma main qui est rugueuse à cause de tenir des armes et de frapper des gens. 

Angela sourit en s'approchant de moi, elle posa sa main sur ma nuque, la caressant de ses ongles. Nos souffles se mélangent, ses yeux reste ancré aux miens. Il ne restait que quelques centimètres entre nos lèvres, elles se frôlaient presque. 

Quand je repris le contrôle, je caressai une dernière fois sa joue avant de me lever et de repartir à l'étage. La laissant seule, encore assise sur le banc, le souffle coupé. 

Elle aurait pu me faire sortir des ténèbres, et rien qu'avec cette danse et ses paroles, j'étais sur le point de céder. Mais nous sommes trop différents, sa délicatesse qui ferait des ravages, sa repartie qui m'anime, ses yeux verts qui me transmettent la lumière. Alors que mon quotidien n'est rythmé que par la violence et la haine. 

Je ne prendrai pas le risque de tous gâcher, juste pour elle. Angela n'est qu'un contrat, rien de plus. Je ne peux nier notre attirance sexuellement qui y a entre nous, mais ça s'arrête là. 

Trop de conséquences pour un petit bout de femme. Ses parents qui ne sont absolument pas pour notre relation, la mafia m'empêche d'avoir une situation stable, je dois tuer, voyager... Aucune femme n'accepterait un homme comme moi.

Et Warren, s'il apprend que ce qu'il se passe, elle est morte. Même si je ferais tout pour la défendre, il m'a déjà pris Yoann, ce fils de pute ne prendra pas Angela. 

J'ai déjà tué, torturé, enterré. Depuis que je suis renté dans ce monde de mafieux, j'ai fait des choses horribles, pour la certaines, inhumaines. 

Mais jamais je n'enverrai un ange au enfer. Et surtout pas elle. 

✨✨✨

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T'as Compris Le Deal ?Where stories live. Discover now