12. Visite Maternel.

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- Quoi ?! Criais-je au téléphone en rangeant la trousse de secours. 

- Ne me crie pas dessus Sniper. J'y suis pour rien. Et puis, tu m'as dit de te prévenir, me parviens la voix d'Angela. 

Pourquoi, c'est toujours moi qui est des emmerdes ? Mais un cambriolage pour résoudre ce putain de fric aurait été plus simple ! 

- Okay, j'arrive dans pas longtemps. Répondis-je en prenant un sac. Mais avant, je veux que tu fasses ce que je te dis. 

- Je t'écoute. 

- Fais un déjeuner pour deux, il est presque midi, elle doit penser qu'on va manger. Ensuite, prépare deux oreillers dans ton lit et une serviette et une brosse à dents dans la salle de bain. 

- Okay, je fais ça. Bye. Fit-elle en me raccrochant au nez. 

Je vais la tuer. C'est pas possible d'être une emmerdeuse comme elle ! 

Je vais dans mon armoire pour prendre des caleçons, quelques t-shirts et des pantalons. Ensuite, je vais prendre mon chargeur de téléphone et mon ordi, puis j'ouvre mon placard pour prendre du café et je passe au bar pour choper une bouteille de bourbon. 

Je mets tout dans le sac, attrape mes clés de moto et ma veste avant de claquer la porte de ma villa, maudissant Élisabeth Howard. 

Arrivé sur les lieux, je n'ai même pas le temps de toquer qu'Angela m'ouvre déjà la porte. Le stress se lisant sur son visage, elle se ronge l'oncle de son pouce tandis que je passe devant elle. 

Mon sac en main, je dépose l'ordi sur sa table basse, vais dans sa chambre pour poser mes vêtements, puis à la cuisine où j'ouvre le paquet de café que je mets dans le placard. J'ai juste le temps de déposer la bouteille de bourbon dans son bar que la sonnette retentie. Angela sursauta, mettant sa main au cœur. 

Je m'approche d'elle et défais l'élastique de ses cheveux pour les emmêler, je descends son t-shirt sur une de ses épaules alors que je lui glisse d'aller dans la chambre. 

En me voyant retirer mon t-shirt et lui lancer, elle capte enfin mon idée en me lançant un sourire en coin et un regard plus chaud que le feu lui-même. Je défais ma braguette et ébouriffe mes cheveux avant d'aller ouvrir la porte. 

- Bonjour madame Howard, saluais-je en m'accoudant à l'embrasure de la porte. 

- Bonjour à toi aussi Sniper, me répondit-elle en rentrant comme si c'était chez elle. Où est ma fille ? 

- Je suis là maman, intervient la concernée en faisant semblant de remettre son haut. 

La vieille passa son regard entre nous, avant de s'empourprer comme une tomate mute au soleil, comprenant ce qu'elle vient d'interrompre. Enfin ce qu'elle croit avoir interrompu. 

- Tu veux une boisson maman ? 

- Tu as acheté du café ou toujours pas ? Se plaignait-elle. Tu sais une fille de ton âge devrait boire du café. 

- Oui, je sais, tu même répète tout le temps, souffla Angela en allant à la cuisine. Mais je n'aime pas ça. 

Sa mère s'installa dans le canapé du salon alors que je rejoignais Angela, ne voulant pas rester tout seul avec la vieille. Je la vois s'activer à mettre en route la machine à café que je suis sûr qu'elle a acheté exprès pour sa génitrice. 

Sentant sa panique, quand elle tremble de la main pour mettre la dose de poudre à café, je me place derrière elle, la maintient par les hanches et décale ses cheveux roux sur le côté. Elle se bloque à mon contact, laissant la cuillère dans le paquet de café que j'ai ramené. 

- Doucement bichette, chuchotais-je. Ce n'est que ta mère, pas le président. 

Elle souffla un bon coup avant se retourner pour être en face de moi. Je pouvais lire dans son regard du stress et de la peur. Peur de ne pas être à la hauteur de sa mère, j'ai ou l'observer durant le dîner et la relation mère-fille n'est pas au beau fixe. L'une cherche à lui plaire tandis que l'autre la rejette constamment. 

- Je sais, mais c'est tout comme, m'avoua-t-elle en baissant les yeux au sol. 

- Je t'interdis de faire ça Angela, ordonnais-je en soulevant sa tête par le menton. 

- Quoi ? Demanda-t-elle, perdue. 

- Tu peux baisser le regard devant qui tu veux, sauf moi. Ne me fuis jamais. 

Je vois un sourire naître sur son visage et mon cœur battre un peu plus vite que la normale. Un raclement de gorge se fit entendre et je tournai la tête vers la vieille. 

- J'étais venu voir si vous n'étiez pas perdu parce que c'est long. Je vais me rafraîchir dans la salle de bain. 

Elle va surtout fouiller partout pour savoir si notre mensonge tient la route. Je me décalai d'Angela et lui prit la cuillère des mains. 

- Je fais le café, toi prépare des gâteaux, lui conseillais-je en faisant chauffer de l'eau. 

C'est seulement pour la détendre que je fais ça, bon, et aussi pour ne pas boire un jus de pisse. 

On sent à des dizaines de kilomètres qu'Angela à envie de plaire à sa mère tout en restant elle-même, c'est pour ça qu'elle m'a choisi, pour prouver à sa génitrice qu'elle peut être heureuse et avoir la vie qu'elle veut sans qu'Élisabeth n'ait à dire quoi que ce soit. 

Une fois les boissons prêtes et les gâteaux disposés dans une assiette, Angela apporta le plateau alors que je m'assieds dans un fauteuil, mettant la tigresse sur mes genoux. Si au début, elle paraissait tendue, elle jouait le jeu. Et au fur et à mesure de discuter avec sa mère, elle se détendit, collant même sa tête contre mon torse alors que je lui caressais les cheveux. 

Je ne prêtais pas attention à leur conversation, répondant positivement dans le vide quand je gardais le silence trop longtemps. 

Mais quand sa mère s'excusant en nous invitant ce week-end au Las Vegas Complexe, mon cerveau était déjà en alerte. 

Déjà qu'Élisabeth Howard s'excuse, était louche, mais aussi qu'elle nous invite tous les deux alors qu'elle ne me supporte pas, mon instinct me dit de me méfier. Si elle a fait tout ce chemin pour nous annoncer une nouvelle, alors qu'elle aurait très bien pu le faire au téléphone, c'était sûrement pour voir notre réaction et préparer un coup en douce. 

Me voilà rentré dans l'histoire de la belle-mère complètement folle et maléfique. 

Génial. 

Ce lieu est principalement visité pour les célèbres soirées mondaines. En gros, là où les personnes les plus riches de Las Vegas ou d'autre se réunissent. Y compris les Snakes. 

La merde assurée. 

Je jetai un regard à Angela qui bégayait devant Élisabeth que nous d'abord, nous conservions tous les deux pour savoir si on sera libre. Pathétique comme excuse, je répondis à sa place en affirmant que nous serons présents le temps du week-end. 

Angela se tourna vers moi, les yeux grands ouverts comme des soucoupes et la bouche ouverte. Sa mère s'extasia devant cette confirmation et nous embrassa chacun notre tour pour nous dire au revoir. Elle claqua la porte et le silence prit place dans le salon. 

La tigresse commença à faire les cent pas dans la pièce, se tenant les cheveux en marmonnant des paroles incompréhensibles.
 
- Tu veux bien me dire clairement ton avis au lieu de faire comme si je n'étais pas là ? 

- Tu veux savoir ce que j'en pense, me dit-elle en me regardant, désespérée. Je pense qu'on est dans la merde. 

Exactement ce que je me disais, on n'est pas prêt pour ce qui va suivre. Et le problème, c'est qu'on a beau commencé avec un petit mensonge, ça finit toujours en explosion. 

Reste plus qu'à être aux aguets face aux Épreuve que nous donnera Élisabeth Howard, et si sa fille tient d'elle, on est mal barré. 

T'as Compris Le Deal ?Where stories live. Discover now