𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟏 - Ashley

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Dans ma réalité, le bonheur ne perdure jamais trop longtemps.

𝐀𝐬𝐡𝐥𝐞𝐲

Emma redescend au salon tandis que je m'occupe de donner à manger à Chat Noir dans ma chambre. Il saute sur la nourriture comme s'il n'avait pas mangé depuis des siècles.
J'émets un rire tellement il est si mignon...

Je lui caresse la tête et me retire de son espace où est disposé sa gamelle, son arbre à chat, ses jouets et son lit confortable et duveteux que je lui ai spécialement dédié dans un coin de ma chambre.

J'entends Emma me crier de descendre parce que le dîner est prêt.

D'ailleurs, je me demande bien si Logan est rentré à la maison. Je ne l'ai pas vu depuis qu'il m'a raconté sa dispute avec Mill au lycée.

Dans la salle à manger, j'aperçois tout le monde présent à table, y compris le concerné.

— Ashley ! Tu veux que je te serve ? me demande poliment Rachel dès que je m'installe.

Pour le dîner, c'est lasagne au saumon et épinard. Un de mes plats préférés.
Rachel a très vite mémorisée les plats que j'aime en particulier.

Que ce soit pour manger, pour subvenir à mes besoins ou pour autre chose, elle fait toujours plus que le nécessaire pour que je sois satisfaite, et cela me fait vraiment plaisir.

Cette femme est très attentionnée envers tout le monde. Je suis contente d'avoir fait sa connaissance et celles de ses jumeaux.

J'imagine que je peux remercier mon père là-dessus.

Avant même que je rétorque pour la rassurer que je me servirais moi-même, mon père le fait à ma place :

— Elle le fera elle-même, ne t'en fait pas.

Je referme ma bouche et adresse un vague sourire à Rachel. Je scrute celui-ci du coin de l'œil qui reprend sans plus tarder sa discussion avec Logan.

Toujours à prendre les décisions à ma place.

Pendant que je me sers, Emma rigole quand il sort son fameux humour qui, personnellement, me fait très peu rire. J'ai du mal à percevoir le fait que cet homme peut parfois être très drôle avec ses expressions fermées.

Je n'ai jamais ri ou souris avec lui, mais entendre les Valley rirent avec lui me laissait assez... perplexe ?
Ils apprécient mon père aussi dur, froid et peu souriant que moi, pour sa bienveillance, son humour et sa générosité.

Je les écoute du coin de l'oreille, occupée à mâcher et à jouer avec une pâte accrochée à ma fourchette dans mon assiette peu remplie.

Si seulement je pouvais également connaître ce sentiment d'aimer et de m'entendre avec son père.

Si ma mère ne nous avait pas abandonnées, notre relation père-fille pouvait être meilleure et plus épanouie... Enfin, je crois. Mais au lieu de ça, nous interagissons comme de beaux inconnus.

Chacun ne prend jamais réellement le temps d'endosser son rôle. Je ne fais aucun effort, il n'en fait aucun. Ça va donc dans les deux sens et personne n'est à blâmer à part nous-même.

Si seulement je pouvais juste vivre comme les autres adolescents, sans me soucier toutes les secondes de ce qui me ronge intérieurement et plutôt de profiter avant que ce ne soit trop tard.

« Profiter ».

Je sais même pas, c'est quoi de profiter concrètement.

Et c'est très frustrant de voir le temps défiler sans connaître cette sensation.

ENDLESSLYWhere stories live. Discover now