ENDLESSLY

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟖 - Ashley

En se forçant, c'est facile de dominer le cerveau et d'effacer tout ce qui est perturbateur du déni.

𝐀𝐬𝐡𝐥𝐞𝐲

Cela fait maintenant quelques jours que le tournoi est fini.

Aujourd'hui, j'ai cours. Oui, ils n'ont pas songé à nous laisser plusieurs jours de repos pour qu'on puisse se remettre de ces évènements bouleversants qui sont venus s'ajouter aux matchs de basket.

Les rayons du soleil me tapent tout droit dans l'œil à travers les rideaux maladroitement tirés, tellement j'étais épuisée hier soir après être rentrée. Je plisse des yeux. Je souffle et me retourne dans le côté opposé.

J'attrape aléatoirement mon téléphone tombé par terre et regarde l'heure. 7h20. Je dois me bouger. Je tente de me lever, mais les crampes douloureuses de la veille refont surface et me stabilisent dans ma couverture si confortable...

Arh, les cours me soûlent...

Un quart d'heure plus tard, je suis dans la cuisine pour me prendre un truc à manger. Pour la première fois que je pense à prendre mon petit déjeuner.

Je tombe sur Emma affalée sur la table à manger, à regarder sa série Netflix, une gaufre en bouche qu'elle mâchait sans vraiment la manger... ?

La petite bouteille de smoothie sur mes lèvres, je zieute celle-ci sans comprendre son attitude. Certes, quand il s'agit des cours, elle est flemmardise, mais là, elle semblait attristée par quelque chose. Et c'est bien la première fois que je la vois dans cet état.

Maintenant que j'y pense, je n'ai pas du tout croisé Logan à l'étage. Je me demande bien s'il est déjà parti.

En parlant du loup, je le vois entrer dans la cuisine, se prendre une pomme et sortir devant moi et Emma sans dire un mot ou bien même nous saluer comme il a l'habitude de faire.

Lui aussi n'avait pas l'air de bonne humeur.

Mais qu'est-ce qui se passe avec eux ?

On entend soudain les klaxons d'une voiture. Emma se redresse immédiatement et m'interpelle pour qu'on sorte. Je pensais que c'était Logan qui nous accompagnait au lycée comme d'habitude jusqu'à tomber sur la voiture grise de Brynn. Elle nous attendait devant le trottoir de la maison.

— Ce n'est pas Logan aujourd'hui ? demandé-je à ma demi-sœur qui s'affale directement à l'arrière tandis que je m'installe sur le côté passager.
Elle fixe la fenêtre en enroulant d'un doigt une mèche de ses cheveux ondulés et marmonne sans le moindre effort :

— Non. Il a mieux à faire, j'imagine.

D'un air interrogateur, je tourne mon regard vers Brynn qui me fait signe de tête qu'elle m'expliquera plus tard. Il faut croire que les jours qui ont suivi cet événement sportif tant attendu s'avéraient être plutôt tendues.

Je dépose ma tête contre la vitre et guette l'autoroute. Les nuages sombres de cette matinée accentuent l'humidité de la route.
Il va bientôt pleuvoir.

L'automne a déjà fait son apparition. Il pleut beaucoup, le temps est mauvais, les feuilles orangeâtes remplissent les quatre coins des rues et cette odeur humide qui embaument l'air m'apaise chaque matin en sortant et chaque soir en rentrant.

C'est bien ces saisons froides qui me mettent de bonne humeur.

Sans le réaliser, un mois de cours est déjà fini.
Les deux dernières années, je me plaignais généralement que le temps passe lentement lorsque j'étais au lycée, mais cette année, les choses ont pris une tournure différente sans que je m'y attende.