Chapitre 18 - Tout ce qui reste à accomplir

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Malgré elle, les larmes montaient à ses yeux. Jamer avait raison. Si elle s'occupait de la situation correctement, il s'en sortirait. Il le fallait. Ainsi, quand Aïla revint, elle lui arracha presque les bandages des mains, et entoura le ventre de son ami du mieux qu'elle put. Une fois fait, elle le recouvrit de draps, afin qu'il n'ait pas froid. Elle se précipita également dans sa chambre, pour y sauver les quelques braises qui restaient dans la cheminée. Quand un feu vif réchauffait la pièce où se situait Jamer. Sans prendre le temps de se poser, elle courra presque aux cuisines, pour y trouver un verre d'eau, et un peu de pain au cas où.

Et puis... elle se figea à son chevet. Assise au bord d'une chaise, elle ne savait plus quoi faire. Ses compétences étaient limitées, pour ne pas dire inexistantes, et personne d'autre n'avait d'idées. Aïla avait réveillé tous les employés de l'auberge, mais Mada semblait avoir disparu, et Ries demeurait également introuvable. Alors, dans l'attente du retour d'un des deux, Yona était seule dans la chambre en compagnie du blessé. Ses jambes tremblaient de fatigue, mais elle ne le sentait pas. Tout ce qui comptait, c'était l'état de Jamer. Elle lui saisit la main, comme si elle pouvait lui transmettre un peu de son énergie. À ce contact, il ouvrit avec difficultés les yeux.

- Yona ? demanda-t-il d'une voix fébrile.

– Oui, c'est moi ! Comment te sens-tu ? Tu as besoin de quelque chose ?

– C'est pas la grande forme, tenta-t-il d'euphémiser. Mais ça va aller, il faut encore que je te montre la Haute Ville, je te l'ai promis.

– Je peux faire quoi que ce soit pour toi ?

– Je... Je ne sais pas trop.

Un silence se fit, mais Yona le brisa aussitôt en se voulant rassurante.

– Ne t'inquiète pas ! Dès que Mada ou Ries seront rentrés, on pourra leur demander d'aller chercher Doker. En attendant, tu dois te reposer, d'accord ?

Elle serra un peu plus fort la main de son ami.

– C'est Ries qui doit me sauver la vie ? Quelle ironie, bordel.

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

– C'est à cause de lui que je me retrouve dans cet état, j'en suis persuadé. Je le trouvais louche. Il m'a envoyé ici, et je suis sûr que Mada participe à des activités illégales. Donc, ton employeur aussi si on réfléchit un peu. J'ai voulu chercher des preuves, et j'ai engagé avec les moyens que j'avais un homme qui affirmait pouvoir me trouver toutes les informations que je voulais. Après seulement deux semaines, des gars sont venus me voir, et m'ont demandé ce que je voulais savoir sur Ries. J'ai vite compris que c'était louche. Et quand j'ai voulu partir, un de ces salauds m'a planté avec un couteau.

Jamer s'interrompit, afin de récupérer son souffle.

– Repose-toi, tu finiras plus tard.

- Non ! répondit-il avec véhémence. Je dois tout te raconter maintenant.

Il s'arrêta quelques secondes supplémentaires, avant de reprendre.

– J'ai quand même réussi à m'enfuir tout en les semant. Faut croire que livrer des courriers pendant des semaines m'a bien aidé à connaître ces quartiers pourris. Quoi qu'il en soit, trouve la lettre qu'il y a dans ma veste. C'est ce que m'a donné mon informateur ce soir.

Yona saisit l'enveloppe scellée. Malheureusement, elle était trempée, à la fois d'eau et de sang.

– Ouvre-la s'il te plaît.

Voyage au centre du soleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant