CHAPITRE 17 - Sofia

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SOFIA

Mardi 27 juin 2017
Dallas, États-Unis


— Allez les gars, faites un effort, c'est Dallas merde ! tente de nous motiver Alban.

Mais tous les trois affalés sur nos lits, aucun gros mot ne semble capable de nous faire sortir ce soir. Il faut dire que depuis que Drew nous est tombé dessus, les escapades nocturnes ont cessé de nous amuser réellement. La fatigue y est pour beaucoup. Les concerts s'enchaînent et les nuits dans le tour-bus ne sont pas vraiment reposantes. Pour moi en tout cas. On dirait que les garçons n'ont aucun mal à trouver le sommeil, malgré le bruit du moteur, les accélérations et les freinages de John ou encore les ronflements d'ogre d'Alban. Peut-être qu'ils n'ont tout simplement pas autant de choses qui tournent dans leur tête que moi.

Les gros mots d'Alban se transforment en insultes et c'est à partir de ce moment-là que je cesse de l'écouter. Loup n'apprécie pas trop visiblement, puisqu'il lui jette son oreiller à la figure. Mais Alban n'a pas dit son dernier mot et se laisse tomber sur lui, déclenchant les foudres de Loup. Il le repousse et se penche au-dessus de lui pour faire mine de le frapper. Saïd rit et je ferme les yeux.

— C'est bon, t'as gagné, lâche finalement Loup, me sortant de mes pensées.

Il vient vraiment de céder là ?

— Je serais prêt à faire n'importe quoi pour que t'arrêtes de me faire chier. J'en peux plus.

J'ouvre les yeux et me tourne vers Saïd qui me regarde avec des yeux aussi étonnés que les miens. Loup vient de céder à un caprice d'Alban. Il doit vraiment en avoir marre.

— Dallas les gars !

— Oui, oui, Dallas, maugrée Loup en enfilant ses baskets. Vous venez ? ajoute-t-il en se tournant vers Saïd et moi.

— Pas trop le choix, capitule Saïd en haussant les épaules.

Il redresse son corps lentement, secoue sa tête pour se motiver avant de se lancer hors du lit. Il ne reste plus que moi, encore allongée, les paupières lourdes et le corps meurtri.

— Allez viens, on va essayer de s'amuser un peu, tente de me motiver Saïd en secouant gentiment ma jambe.

— On pourrait s'amuser dans le bus, non ?

— Si on reste là, dans deux minutes tout le monde dort, lance Alban.

— Je suis la seule à penser que dormir c'est amusant ?

— S'il te plaît Sofia, me supplie Loup avec son regard de chien battu.

— OK... je cède.

Je ne peux rien leur refuser. Je ne peux surtout pas rester seule dans le bus.

Alban a déjà ses chaussures aux pieds et ils attendent tous que j'en fasse de même. Loup n'a même pas posé de questions au sujet de Drew. Il veut vraiment, mais alors vraiment, se débarrasser d'Alban au plus vite.

On grimpe sur le toit, Saïd me rattrape lorsque j'en descends et Alban mène la marche vers le portail. Il est une heure passée, ce qui nous laisse un peu moins de deux heures pour explorer la ville. Je devrais pouvoir tenir jusque-là.

On marche à la file indienne et Loup est obligé de plaquer sa main contre la bouche de Saïd pour l'empêcher de rire trop fort au moment où Alban tente d'escalader le portail. Il se loupe une première fois, son pied glisse sur le métal et son front cogne contre le portail. Mais ce n'est rien comparé à sa deuxième tentative où, à mi-chemin, son short commence à descendre, laissant apparaître sa raie. Je contiens mon rire, car le bus n'est qu'à quelques mètres, mais Saïd n'y parvient pas. Malgré les efforts de Loup, son rire éclate entre les murs qui nous entourent et Alban se stoppe net.

LE JOUR OÙ LES ÉTOILES ONT CESSÉ DE BRILLERWhere stories live. Discover now