Chapitre 10

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 Il avait toujours eu beaucoup de mal à s'endormir. Du moins, depuis que sa vie avait commencé à exister à son arrivée dans le labyrinthe. Il ne parvenait à trouver le sommeil que dans les alentours de deux ou trois heures du matin, estimait-il. Comme si une horloge interne était réglée dans son cerveau. Heureusement, malgré le peu d'heures de sommeil auxquels il avait droit, il parvenait à rester debout toute la journée. Mais cela n'empêchait pas les cernes de s'incruster sous ses yeux. Rachel disait que cela faisait partie de son charme, mais il savait qu'elle ne disait cela uniquement pour le faire plaisir. Son cœur serra en pensant à sa meilleure amie.

 Allongé sur son lit, Aris méditait sur ses souvenirs. À sa sortie du labyrinthe avec les filles, des gens les attendaient. Ils avait prétendu être contre le W.I.C.K.E.D, mais c'est alors qu'un groupe de rebelle avait débarqué pour les tirer d'affaires. Malheureusement, Rachel et d'autres filles n'avaient pas réussi à échapper au W.I.C.K.E.D. Et il avait fait la promesse à sa meilleure amie de la retrouver.

 Cependant, il n'était plus trop sûr d'être à l'abris du W.I.C.K.E.D. Dès son arrivée ici, il avait profité de ses insomnies pour découvrir les environs. Il s'était aussitôt aperçu qu'on l'enfermait dans sa chambre et qu'on le tenait à l'écart des jobards. Il avait également du mal à croire que Janson fut son père. C'était trop beau pour être vrai. Malgré tout, quand il avait appris qu'il avait une sœur et un petit frère, il avait baissé sa garde. Qui ne rêve pas d'avoir une famille ? Il voulait bien s'imaginer que Rhys et Charles étaient son frère et sa sœur. Cette idée avait un côté protecteur, réconfortant. Il se sentait moins seul en se les imaginant.

 Mais quelque chose clochait dans ce Sanctuaire. Et il était persuadé de ne pas être le seul à penser cela.

 Aris attendit le couvre-feu, puis patienta encore une heure avant de se glisser par le conduit d'aération sous son lit. À mesure de ses balades nocturnes, ses genoux et ses mains avait nettoyé la poussière qui s'était accumulé là-dedans. Il avait aussi établit un plan des couloirs de ventilation, sa mémoire connaissant chaque recoin et leur destination.

 Après plusieurs minutes à ramper à quatre pattes, Aris s'arrêta devant une grille. Avec la discrétion d'un coup de gong, il la déboita et jeta un coup d'œil dans la pièce. C'était une chance que les garçons dormaient à point fermé. Cependant, il ne repéra pas le visage de la personne qu'il cherchait. Elle aurait pu dormir sur le lit au-dessus de lui, mais Aris était certain que ce garçon occupait la même chambre que ses amis, qui n'étaient pas ici non plus. Alors il replaça la grille et vérifia un second dortoir.

 Au bout du troisième essaie, il repéra dans la pénombre un garçon aux traits asiatique et un autre au cheveux blond sur les couchettes du bas. Le garçon qu'il cherchait était forcément dans cette pièce.

 Justement, le bruit qu'il avait émis en dévissant la grille avait réveillé Thomas. Il se pencha sous son lit pour chercher l'origine du vacarme et lâcha un juron en découvrant un garçon sous son matelas.

 Mais Aris l'intima aussitôt au silence, plaçant un index sur sa bouche avant de lui indiquer d'un signe de la main de le suivre. Thomas hésita, avant que sa curiosité ne prenne le dessus. Il se glissa dans le conduit d'aération et suivit le jeune homme. C'était le garçon qui s'était retrouvé dans un labyrinthe de fille. Dès que Thomas estima s'être suffisamment éloigné des dortoirs, il interrogea immédiatement l'inconnu. Il était certain qu'il en savait plus que lui.

Où tu m'emmènes ? Et c'est quoi ton nom ? Il parait que tu étais avec des filles. Tu sais pourquoi ?

Chut, siffla le jeune homme.

 Thomas remarqua qu'il s'était immobilisé et regardait le sol. Quand Aris le sentit arriver, il se décala pour laisser l'autre voir le spectacle.

 Sous eux, à travers une grille métallique, ils aperçurent un cortège de lits roulant glisser dans le couloir. Julia était en tête et grâce à son badge, débloqua une porte. Les lits disparurent à l'intérieur les uns après les autres. Mais ce n'était pas n'importe quel lit. Thomas les comparait à des cercueils modernes, où sur un écran incrusté à la matière bleu-gelé, une image d'un corps humain semblait fournir en temps réel les données de son occupant. Un frisson d'horreur parcourut son échine. Il leva le visage vers l'inconnu.

- Le Labyrinthe - Fanfiction -Where stories live. Discover now