- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 9 - Le labyrinthe

 À défaut d'avoir trouvé du calme et de la tranquillité dans l'infirmerie, Rhys était sortie trouver refuge dans la forêt. Elle avait grimpé un arbre et s'était assise sur une branche assez solide pour soutenir son poids. Là, elle était libre de penser sans se faire interrompre.

 Elle ferma les yeux, et dans l'obscurité de ses paupières, chercha l'ombre de souvenirs fugace qui s'éveillaient dans ses rêves. Mais tout ce qu'elle en tira, ce fut le bruissement de branches et feuillages chatouillant l'air. Elle réouvra subitement ses yeux et entreprit de fouiller les ombres de la foret de son regard vert bonbon, à la recherche du blocard qui venait l'envahir dans sa tranquillité. Mais elle ne croisa personne. Seulement, le son bruissa de nouveau dans l'air calme, se rapprochant d'elle. La jeune fille doubla d'attention et aperçut enfin la tête de pioche qui allait subir sa colère ; un scaralame.

 Newt lui avait expliqué que ces bestioles les surveillaient, quand elle avait effectué son stage chez les sarcleurs quelques jours plutôt et qu'elle en avait vu un pour la première fois.

 Elle ne se ridiculisa pas à essayer de l'attraper ; Newt lui avait assuré que c'était peine perdu. Elle se contenta de fixer le petite bête qui, de ses yeux caméras, l'observait en retour. Rhys était parfaitement consciente qu'on la regardait. Ses ravisseurs, aussi pervers soient-ils, prenaient leur pied à lire le désespoir et la colère sur son visage féminin, faisant tâche parmi tous ces garçons.

– Ça vous amuse, hein, toute cette mascarade ? Pendant qu'on se tut à la tâche pour rester en vie, vous, vous êtes tranquillement assis sur votre dossier rembourré derrière vos ordinateurs.

 Ces derniers détails, elle n'en avait aucune idée. Les mots lui étaient venu naturellement, bien qu'une seconde avant de les prononcer, elle ne savait pas encore qu'elle les connaissait.

 Le scaralame restait immobile sur sa branche, impassible devant les insultes de Rhys. Pouvaient-ils seulement les entendre ? Probablement. Ils n'avaient pas l'air de faire les choses à moitié. Ça l'agaça encore plus.

 Elle se mit à tirer la langue en direction de la bestiole, qui ne bronchait pas. Elle lui offrit alors un doigt d'honneur, puis un second. Et devant l'absence de réaction de la machine, elle s'emporta.

– Bande de lâche ! Vous jetez de jeunes innocents dans des conditions de vie primitive pendant que vous vivez confortablement de votre côté ! On est pas une putin d'émission de divertissement ! On est des ados ! On a besoin de parents, d'être aimé...

 Des larmes ruisselèrent sur ses joues quand elle eut prononcé la dernière phrase.

– On a besoin de nos parents, répéta-t-elle d'une voix beaucoup plus calme, mais surtout, brisée. Et ça, vous nous l'avez arraché.

 Indifférent à son discours touchant, le scaralame restait accroché à sa branche, ses yeux caméra capturant chaque larmes s'échappant des yeux brulant de rage de la jeune fille.

 Rhys se reprit et s'arma d'un calme glacial pour finir sa tirade.

– Vous êtes des lâches. Même Chuck, le plus jeune d'entre nous, est bien plus courageux que vous.

 Une rage sans fin enflamma ses veines, embrasant son cœur. Ses iris vert bonbons n'étaient plus que deux braises, ses pupilles dilatés par la colère. C'en était trop pour elle.

 Elle débarquait la mémoire arrachée dans une prison habitée que par des mecs, entouré d'un labyrinthe dont il était impossible de trouver la sortie, et dons les couloirs regorgeaient de monstre prêt à tuer son ami. Elle fulmina.

 Elle sauta de son tronc d'arbre et atterri au sol sur ses deux pieds.

 Une pensée tournait en boucle dans sa tête. Il était temps d'exécuter son plan. Durant les quelques jours où elle obéissait bien sagement aux ordres de chaque maton, elle avait recueilli le maximum d'information, laissant trainer ses oreilles un peu partout. Et puis il y avait ces flash-back qui surgissaient dans ses rêves, la nuit. C'était toujours les mêmes, mais elle n'arrivait pas à en tirer grand-chose malgré son désir de les garder longtemps dans sa mémoire le matin pour les analyser.