- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 11 - La Falaise

 Rhys était à bout de souffle. À quatre pattes par terre, une main sur le cœur, ses poumons s'embrasaient. Elle avait beau tousser et cracher, l'air ne rentrait plus. Elle s'obligea encore un effort, rampant au près du corps de son ami, avant de se laisser tomber un peu plus bas, s'étalant contre le terre-plein en évitant soigneusement les lames et scies inanimés des Griffeurs hors de fonction.

 Elle contempla ce morceau de ciel qu'encadraient les trois murs. Elle reconnut une constellation. Celle du Scorpion, dont sa première lettre était la dernière dans le prénom de Rhys et Thomas.

 Elle sourit, s'autorisant ces quelques minutes de répit avant qu'une horde de Griffeurs ne vienne de nouveau l'occuper.

– Hé, si je te dit « constellation », ça te parle ? souffla-t-elle sans parvenir à quitter la voute céleste des yeux.

 Newt ne répondit pas. Elle se redressa sur les coudes et le vit replié dans la même position que tout à l'heure, à croire qu'on l'avait mis sur pause. Elle lui donna un coup de le tibia à l'aide de son pied, ce qui eut pour effet de le faire sursauter.

– Je suis mort ?! s'écria-t-il.

 Dans ses yeux luisaient la peur et l'appréhension. Rhys eut soudain un pincement au cœur pour ce garçon, qui endurait tout cela depuis bien plus longtemps qu'elle.

– Non, tu n'es pas mort.

 Bien que ses lèvres brulaient de lui lancer une pique sarcastique, elle se retint. L'adrénaline et l'euphorie étaient retombées. Rhys se redressa un peu plus pour s'assoir en tailleur, en face de son ami.

 Maintenant que Newt avait recouvert ses esprits, il avait mille question à lui poser. Et étrangement, bien qu'il aurait dû se méfier encore plus de la jeune fille, il lui accorda le bénéfice du doute. Elle lui avait sauvé la vie, semblait-il.

– Je crois que tu as beaucoup de chose à me dire, commença-t-il doucement pour amorcer le sujet.

– Non, pas vraiment.

Il lui donna un coup dans la cheville mais elle l'évita de justesse.

– Comment as-tu réussi à les tuer ? Tous les trois ?

– J'ai pu décapiter le premier pendant que tu assurais mes arrières, j'ai débranché le second, et grâce à toi, j'ai pu poignarder facilement le troisième.

– Tu en as débranché un ??? s'étonna Newt incrédule, comme s'il n'avait jamais entendu ce mot de sa vie mais qu'il savait qu'il existait.

– Je me suis retrouvée sous son corps, et j'ai vu une sorte de levier. J'ai tiré dessus et le griffeur s'est éteint.

– C'est complétement dingue.

– Je te l'accorde.

 Puis elle se leva, s'épousseta dans un geste inutile puisque le sang collait la crasse à ses vêtements, et ramassa son sac qui était tombé lors de la bataille. Elle le glissa sur une épaule.

– Tu vas où ? l'interpella Newt en se relevant avec difficulté.

– Conduis-moi à la fin du labyrinthe.

 Une paume apparut devant ses yeux, beaucoup moins hargneuse que les lames acérés des griffeurs. Pour être sûr de ne pas être victime d'une hallucination, Newt leva la tête, et vit le sourire rayonnant qu'affichait Rhys sur son visage barbouillé de terre, de sang, d'huile, d'essence et de sueur. Définitivement, il lui manquait une case.

 Il saisit sa main alors qu'elle l'aidait à se remettre debout. Il était tout ankylosé.

 Ensemble, ils contournèrent les trois corps inertent des griffeurs pour quitter ce cul-de-sac. Newt les guida vers une extrémité du labyrinthe.