- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 41

 Ils franchirent chacun leur tour l'entrée de la ferme, la tête baissée. Les blocards stationnant dans le rez-de-chaussée se tournèrent vers eux, surpris de les voir apparaitre après le départ des Griffeurs, mais ce fut Alby qui les accueillit avec soulagement. Il se précipita vers le petit groupe de garçon rassemblé dans l'entrée.

 Apparemment, il semblait s'être rétablie de l'incendie.

– Les gars ! Vous m'avez fait une de ces peur quand on m'a appris que vous étiez dehors à cette heure-ci !

 Il prit ses compagnons un par un dans ses bras, sauf Call, qui resta timidement dans un coin, toujours présent, mais en retrait.

– Comment vous avez fait pour les chasser ? Pas de blessure grave à signaler ? Clint, Jeff, ramenez-vous !

 Leur chef affichait un sourire ravi, fière de ses camarades. Et soulagé de les voir en vie et entier. Il posa une main amicale sur Thomas, ce garçon courageux et malin, le premier à avoir survécu une nuit dans le labyrinthe en le sauvant lui et Minho.

– Allez Thomas, dit-nous comment tu fais pour les battre ?

 Ce dernier trouva l'enthousiasme d'Alby déplacé après ce qu'ils venaient de vivre. Mais il ne lui en voulait pas. Alby ne savait pas encore, et il ne voulait pas lui retirer la joie d'avoir retrouvé ses amis. Cependant, il ne pouvait pas s'attribuer le mérite d'une fille qui s'était sacrifier pour leur sauver la vie.

– Rhys, prononça-t-il simplement, dans un souffle qui effleura l'oreille de chaque blocard.

 Car à l'entente de ce nom, quelques-uns redressèrent la tête pour la chercher des yeux, cachée entre Thomas et Minho. Aucune silhouette féminine ne se démarquait de leur carrure de coureur.

 Se sentant scruté par toutes ces pairs de yeux interloqués, Thomas vacilla imperceptiblement. Ses mains devirent moites.

 Winston, remarquant l'absence de son amie, se rapprocha du groupe.

– Ou est-elle ? demanda-t-il en fixant Thomas.

 Il se doutait, mais il voulait que Thomas le dise à voix haute. Cependant, ce dernier n'en avait pas la force. Sa gorge était trop nouée. Sa langue, si pâteuse, comme si sa mâchoire refusait de prononcer ces mots. Le dire à haute voix signifierait la disparition définitive de Rhys, et Thomas n'était pas encore prêt à l'accepter.

 De nouvelles larmes lui brulèrent la rétine, mais il se retint de pleurer en public.

– Où est Rhys ? réitéra Winston sur un timbre qui insufflait l'ordre.

 Comme Thomas ne réagissait toujours pas, Winston se jeta sur lui, l'agrippant par le col de son t-shirt. Le coureur ne se débattit pas. Mais aussitôt, Minho et Alby les séparèrent, mettant par la même occasion fin à la rumeur de l'agitation.

– Elle est morte ! explosa Thomas.

 Les mots, une fois jaillies, prirent une tournure plus physique. Ils giflèrent les blocards de leur terrible vérité, s'écrasant sur la maison qui s'affaissa sous leur poids. Une atmosphère incrédule et surréaliste enveloppa chaque garçon comme un linceul.

 Après son éclat de voix, Thomas reprit d'un ton plus calme.

– Les Griffeurs l'ont eu.

 Puis, ne supportant plus de voir tous ces visages attristés, il traversa le salon la tête baissée, pour se réfugier à l'étage. Il avait un besoin vital d'être seul, en ces temps où chaque partie de la ferme était squattée par les blocards. La chambre qu'il partageait avec ses amis étaient vide.