- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 47 - En tête à tête

 Alors que les blocards – une fois mis au courant du plan – étaient occupés à préparer le voyage, Rhys partit trouver refuge dans l'infirmerie. Elle comptait les aidez à remplir les sacs de vivres et de bouteilles d'eau, et à construire des armes rudimentaire – ne savait-on jamais ce qu'ils pouvaient trouver une fois sortie d'ici. Mais avant de se mettre au travail, elle avait besoin de s'assoir dans un endroit calme et de réfléchir. Ou mieux, ne pas réfléchir.

 Un sentiment de culpabilité se répandait en elle comme une infection. Elle ne leur avait pas tout dit, et ne savait pas si un jour elle leur avouerait ce qu'elle savait. Elle ne connaissait pas tout, mais elle en savait suffisamment pour déterminer son rôle dans cette histoire.

 Finalement, elle faisait partie des méchants. Mais ce que les Créateurs n'avaient pas prévu, c'était qu'en lui effacent la mémoire, ils avaient fait naitre une nouvelle Rhys. Ou juste Rhys.

 Cependant, Thomas aussi était avec elle. Et elle ne savait pas si elle devait le lui dire ou non. Dans les vagues souvenirs qui avaient ressurgie, elle était une Rhys convaincu par l'importance de sa mission tandis que Thomas se montrait déjà méfiant. Il avait très vite compris ce qu'il se passait sous leur nez. Elle, elle avait mis un peu plus de temps à ouvrir les yeux.

 Elle referma la porte de l'infirmerie derrière elle et marcha directement vers le lit quand un objet posé sur une commode attira son attention. Elle enjamba la distance qui la séparait du cahier et le prit dans ses mains, faisant défiler les pages sous son pouce.

 C'était son carnet, celui qui avait disparu du tiroir. Elle était certaine de ne pas l'avoir vu. Quelqu'un avait dû le ramener quand elle était ailleurs.

 Fulminant de colère, Rhys sortit précipitamment de la pièce et chercha Call. Elle le trouva dehors en train d'aider les sarcleurs à cueillir les derniers fruits et légume pour le départ.

 Elle s'approcha de lui, rouge de colère et les sourcils froncés, et le poussa sans ménagement.

– T'as fouillé dans mes affaires ! l'accusa-t-elle en se jetant sur Call un nouvelle fois.

 Surpris par cette démonstration de brutalité, ce dernier leva les mains en l'air en signe de rédemptions. Il ne comprenait toujours pas pourquoi elle le haïssait d'un coup.

– J'ai rien fait, se défendit-il en la laissant le repousser encore et encore.

 Rhys ne le regardait même pas, se contentant d'abattre ses poings sur son torse pour le faire reculer.

 Newt et quelques autres blocards qui assistaient à la scène cessèrent leur activité pour regarder la dispute.

– T'as volé mon carnet et tu l'as reposé comme si de rien était ! continuait de hurler Rhys. Espèce de lâche.

– C'est moi qui ai lu ton carnet, intervint soudain Newt, ne pouvant laisser un camarade supporter injustement le courroux de la fille.

 Celle-ci se tourna vers le blondinet, le visage livide, abasourdi par la nouvelle. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais la referma. Elle ne savait pas quoi dire. Alors au lieu de s'humilier un peu plus, elle tourna les talons et s'éloigna du champs pour disparaitre dans la ferme.

 Newt se servit du prétexte que son panier était plein pour se rendre dans la maison. Comme il déposa un peu trop rapidement le cabas sur le plan de travail, des tomates s'écrasèrent par terre. Poêle-à-frire le réprimanda.

– On a pas les moyens de gaspiller la nourriture, râla-t-il tout en préparant des vivres pour le voyage.

– Désolé.