- Le Labyrinthe - Fanfiction -

Chapitre 52

 Rhys ouvrit les paupières une par une. Elle ne ressentait aucune douleur plus puissante que celles qu'elle supportait déjà. Elle inspecta tout de même son corps, mais aucune nouvelle blessure ne la perforait. Redressant la tête vers Call, elle comprit que ce n'était pas lui qui venait de tirer. Ça provenait de dehors.

 Profitant de la paralysie du garçon, elle longea le mur de la pièce jusqu'à atteindre la porte. Elle abaissa la poignée et poussa le battant, mais l'accès restait bloqué. Il avait pris le soin de les enfermer.

 Rhys posa des yeux angoissés sur Call.

– Call... ouvre cette porte s'il-te-plait.

 Il se tourna lentement vers elle, son arme toujours en main. Seulement, il avait laissé ses bras retomber le long de son corps.

– Je ne peux pas. Je suis désolé. Tu m'avais prévenu que ça pouvait être difficile. C'est que ça parait si réel...

 De son côté, Rhys continuait à jouer avec la poignée de la porte, essayant de l'enfoncer en poussant avec son épaule. Elle commençait à trembler de peur.

– Call... couina-t-elle alors qu'il approchait en relevant le revolver à sa hauteur.

 Elle déglutit.

– Tu m'avais prévenu que ça pouvait faire mal. Et j'ai tellement peur de te faire mal.

 La jeune fille profitait de ses divagations pour appeler de l'aide. Elle se mit à marteler la porte, frappant la paroi jusqu'à ce que ses paumes rougissent, essayant en vain de l'enfoncer.

– À l'aide !!! Thomas ! Newt !! Ouvrez-moi !

– Je vais viser un endroit de façon que ça ne te fasse pas mal. Mais il faut que tu te tournes bien vers moi.

 Rhys baissa le visage au sol pour masquer ses larmes. Ses lèvres tremblaient. Elle renifla.

– Plus vite ce sera fait, plus vite ce sera terminé, l'encouragea Call.

 Il avait complétement vrillé. En remontant le regard vers lui, elle n'apercevait toujours aucune trace de la piqure. Ses veines ne saillaient pas. Ses yeux n'étaient pas fou. Au contraire, il faisait preuve d'une effroyable lucidité. Rhys en eut un frisson de terreur. Elle capitula quand elle comprit que personne ne viendrait la sauver. Elle s'était laissée tomber sur le sol, recroquevillée contre la porte. Il dominait sa proie.

 Dans une ultime tentative de le ramener à lui, elle murmura ;

– On aurait pu être frère et sœur, tu sais ?

 La porte s'ouvrit brutalement dans son dos. Rhys tomba sur les fesses pendant que des hommes armés déboulaient dans la pièce.

 Le reste de la scène se déroula en quelques secondes. Tout défilait si vite autour de Rhys. Elle avait l'impression de se retrouver dans un de ses flash-back, où elle n'apercevait qu'une série d'image qui passait trop vite pour qu'elle ait le temps de comprendre.

 Une femme l'aida un peu brusquement à se relever. On la sortie de la pièce pour la trainer dans la grande salle circulaire. Rhys croisa le corps inerte de Gally allongé par terre, une lance plantée dans son épaule au niveau du cœur. Elle fronça un sourcil. N'était-il pas mort depuis longtemps celui-là ?

 Elle entendit un garçon hurler un nom dans un cri de désespoir, derrière elle. Rhys remarqua l'arme à feu dans les mains de Gally. Elle se dégagea de l'emprise de la femme et se jeta au sol pour récupérer le pistolet. Elle le fourra dans une poche de son pantalon pendant que la soldate l'attrapa de nouveau et resserra sa prise sur elle.

 La clé USB !

 Trop tard, elle n'arrivait plus à se dégager de la femme. On l'emportait vers la sortie. Rhys vit le visage tordu de douleur de Thomas. Il pleurait. Lui aussi essayait de s'échapper des mains des hommes qui le trainaient au sol pour l'embarquer avec eux. Ses lèvres s'agitaient pour articuler le prénom de Chuck.

 Rhys suivit le regard de Thomas et tourna la tête alors que la femme la poussait pour l'obliger à aller de l'avant.

 Son expression se figea sur son visage. Ses iris tombèrent sur le petit corps grassouillet de Chuck, allongé au sol, immobile. Une tâche de sang s'élargissait et imbibait ses vêtements.

 Chuck était donc mort ? Quand ? Comment ?

 Rhys était entrée en état de trans. Le monde défilait à la fois très vite et très lentement autour d'elle. Elle avait la sensation de quitter son corps et d'observer la scène de haut.

 La salle informatique laissa place à un escalier, puis à un couloir. Deux hommes encadraient Thomas, qui avait cessé de hurler et de se débattre, devant elle et l'entrainaient dans une course folle. Après le couloir, ils grimpèrent une ribambelle de marches qui n'en finissaient jamais. Et puis la femme la poussa vers la porte de service, à la suite de Thomas. Elle atterrit dehors pour la première fois. Un torrent de pluie s'abattait dans la nuit. Malgré tout, la chaleur de l'extérieur lui sauta à la gorge.

 Si Rhys n'était pas toujours prise au piège de sa trans, elle aurait apprécié sentir les épaisses gouttes s'écraser sur son corps et la débarrasser de la crasse. Du sang de Clint.

 On la fit embarquer de force – bien qu'elle ne montrait pas beaucoup de résistance – dans un véhicule, un bus à en juger les rangées de sièges. Les portes se refermèrent derrière elle et le car s'élança. Pour ne pas tomber, Rhys se rattrapa à une barre en métal.

 Newt et Minho, qui semblait être les seuls à avoir partiellement recouvré leurs esprits, aidèrent les derniers arrivants à s'installer dans le bus, à savoir Rhys et Thomas.

 Et Call ? pensa la jeune fille en s'installant sur un siège à côté de Thomas.

 Elle ne s'imaginait pas qu'elle le reverrai plus vite qu'elle ne l'aurait voulu.