29 décembre 2012.

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Quand je prends une pilule, j'ai l'impression que je ne suis plus moi. Plus rien. Le monde est sur pause et c'est très apaisant. Et triste, et mou, et gris, mais apaisant. Je n'ai plus à être moi, j'ai juste la tête qui enfle, comme si je nageais dans mon propre corps, comme si c'était un grand terrain et que je n'étais qu'une toute petite petite chose, qui se noyait dans moi-même.

Pour une fois, j'ai le droit d'être toute petite. J'ai le droit de me rouler en boule, même si c'est dans ma tête.

Alors je ferme les yeux et je m'imagine être un petit caillou, dans une immense forêt, si vaste, si verte. Autour de moi, les plantes poussent, s'enroulent autour de moi, et je suis enfin en paix.

Quand je rouvre les yeux, je tombe sur le mur bleu gris, couvert de mes dessins. Ces corps décharnés qui crient, qui pleurent, je tombe nez face à ma détresse. 

Memento mori.Where stories live. Discover now