6 décembre 2012.

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Maman a fini par revenir à la raison. Alors que Louise célèbre ses un mois avec Jonas (bravo le cocu), elle a commencé à regarder les intérêts de Louise de près. Elle ne lui laisse rien passer. Si elle a un quart d'heure de retard elle est privée de sortie.

Elle est encore plus dure avec moi. Elle me flique comme si j'étais en prison. Elle analyse tout mes cahiers de cours, mes allées et venues et elle est à deux doigts de regarder mes sms. D'ailleurs, en parlant de sms, je ne sais toujours pas où c'en est avec Alexy. La notion de juste amie a l'air bien floue dans son esprit. Il est là, toujours à chercher ma main, mon regard, peut-être mes lèvres.

Bref, je crois que maman m'en veut particulièrement. Peut-être que je ne lui ai pas dit je t'aime et qu'elle a cru que même moi, l'enfant douce et sans remous, la méprisais. Peut-être qu'elle voit en moi tout son échec de mère. Je sais pas trop. Tout ce que je sais c'est qu'elle me flique. Et pourtant, elle ne me surveille pas du tout.

J'ai l'impression que chaque jour est plus difficile que le dernier. Et je me demande combien de temps je peux endurer ça. Je n'ai plus de contrôle sur rien. Parce que même quand je m'explique, on l'ignore. Ils n'en font qu'à leur tête : papa, maman, Louise, Alexy...

Alors je regarde mon corps se creuser. C'est la seule chose que j'arrive à gérer. Je regarde mes cernes et mon ventre et mes cuisses et mes joues et mes côtes avec terreur. Je vois mon corps se ronger tout entier. Et je n'arrive toujours pas à avaler quoi que ce soit. Mon cerveau fait un blocage quand il voit de la nourriture.

C'est terrible à avouer, mais je crois qu'une partie de moi aime ça. C'est une preuve de tout ce désespoir. Ca montre que rien ne va. Que mes joues sont creusées par les nuits sans sommeil, de mes journées sans repas, de mes matins à pleurer.


nb : joyeux noël haha (ambiance ik) 

Memento mori.Where stories live. Discover now