Memento mori.

24 décembre 2012.

Louise est venue s'affaler sur mon lit. Je me suis sentie en colère. Je lui ai demandé de partir. Elle a recommencé son monologue, elle m'a encore demandé pourquoi je la détestais.

Voyant que je ne réagissait pas, elle a changé de discours. Comme d'habitude. C'est Louise. Pourquoi je m'attendais à autre chose ?

"Mais pour qui tu te prends, au juste ? Tu penses que t'es mieux que moi, avec ton petit air prétentieux, avec ton journal intime tout claqué et tes dessins ? Tu penses que t'es mieux que moi, madame l'artiste maudite ? Tu t'es prise pour qui, pour Baudelaire ? T'es personne. Tu penses que t'es plus intéressante que moi ? Personne sait qui t'es, personne te connaît, t'intéresses personne, Jeanne. T'es personne."

C'était comme un coup en plein estomac.

Elle me regardait, pleine de colère. Elle s'attendait à ce que je m'effondre.

"T'es personne non plus, tout le monde te méprise, tout le monde sait que t'es égoïste et que tu manipules tout le monde. Personne t'aimera."

Evidemment, Louise n'a pas aimé. Elle m'a tiré les cheveux et j'ai riposté. C'était la première fois que je me battais depuis longtemps. Depuis presque toujours, en fait.

Je me sens ridicule.